ALDE - Bibliothèque d’architecture d’un amateur - page 76

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107. [TURGOT] – BEAUMONT (P.-F.).
Gouverneurs, lieutenans de Roy, prévôts des marchands, échevins, procureurs,
avocats du roy, greffiers, receveurs, conseillers, et quartiniers de la ville de Paris.
S. l. n. d.
, [1735-1755], in-folio de 174 ff.
gravés ou manuscrits, maroquin rouge, large dentelle sur les plats avec fleur de lys en angle, armes au centre, dos à nerfs
orné d’une fleur de lys plusieurs fois répétée, tranches dorées (
reliure de l’époque
).
ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage entièrement gravé, présenté dans
Héraut d’Armes
comme la seule autorité officielle
héraldique de la ville de Paris.
C’est en quelque sorte un historien de la capitale, racontant Paris avec ses événements, ses personnages et ses grandes
figures. 
Nommé prévôt des marchands en
1729
, Michel-Étienne Turgot, père de Jacques, le ministre de Louis XVI, commanda
successivement deux ouvrages, un plan de Paris en
1734
à Louis Bretez, et, en
1735
, ce recueil d’armoiries à Beaumont, graveur
ordinaire de la Ville, terminé en
1755
, date que porte le blason le plus tardif. Il représente celui de Pierre Richard Boucher, reçu
conseiller le
27
juin
1755
.
Des feuillets supplémentaires gravés avaient été prévus pour permettre une mise à jour ; ainsi de
1755
à
1785
, armoiries et nom
des nouveaux promus furent gravés sur des feuillets volants puis collés dans les blancs qui leur étaient impartis.

Du Moyen-Âge à la Révolution, au moins cent vingt-six prévôts des marchands se sont succédé à la tête de Paris, depuis Évreux
de Valencienne nommé par Saint-Louis en
1263
, jusqu’à Jacques de Flesselles en
1789
.
L’exemplaire est intéressant à la fois par sa provenance, par la manière dont il a été constitué et par la qualité et la fraîcheur de
sa reliure.
Relié après
1757
, l’exemplaire est aux armes de Armand-Jérome Bignon (
1711
-
1772
), qui accéda en
1764
à la fonction de prévôt
des marchands après Jean-Baptiste Elie Camus de Pontcarré, et ce jusqu’en
1772
, date de sa mort. On est tenté de penser que
le volume lui fut offert lors de cette nomination. 
Il a été constitué avec soin. Il s’ouvre sur un titre finement calligraphié,
portant un chiffre entrelacé qu’il nous a été impossible de déchiffrer, et s’achève par une table de
18
ff. manuscrits, reprenant
les personnages cités. Le nom de Bignon est le seul à avoir été calligraphié dans un caractère plus grand et avec une encre de
couleur différente. 
Ce recueil est l’un des plus complets que nous ayons rencontrés. Il prend fin le
14
juillet
1789
avec la
nomination de Jacques de Flesselles, le dernier prévôt des marchands, assassiné le jour de la prise de la Bastille. En outre, ont
été ajoutés six échevins, deux conseillers et un quartinier, chacun étant représenté par son blason, ici manuscrit.
Le vocabulaire ornemental et l’impression qui s’en dégage nous permettent d’attribuer cette reliure à Louis Douceur.
Elle appartient à la même famille que celles des
Fables
de La Fontaine (
1755
-
1759
) de la vente Rahir
(Cat. III
,
1935
,
n° 82)
, de
L’Édit de création de la charge du lieutenant général de police de la Ville
(
1748
), ayant figuré au catalogue d’une vente
anonyme
(Cat.
,
7 mai 1969
,
n° 58)
, du Wastelain (
1761
) de la vente Esmérian
(Cat. II
,
1972
,
n° 117)
, et du Chabert (
1753
) de
la vente Beraldi
(Cat. II
,
1934
,
n° 45)
, chacune ayant été donnée à Douceur. L’attribution du Chabert d’abord à Padeloup a été
corrigée par les rédacteurs du catalogue Esmérian qui ont reconnu la main de Douceur. 
Louis Douceur, reçu maître en
1721
,
s’intitulait relieur du roy, parce qu’il était titulaire par décret royal, de la charge du dépôt des Affaires étrangères. Il mourut en
1769
.
Condition parfaite.
Dimensions :
426
x
277
mm.
Saffroy, II,
24994
; [...],
Héraut d’Armes
,
1861
, I, pp.
242
-
247
; Mareuse,
2601
; Thoinan, p.
231
; Olivier, pl.
871
.
1...,66,67,68,69,70,71,72,73,74,75 77,78,79,80,81,82,83,84,85,86,...96
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