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32. ERRARD (J.).
La Fortification réduicte en art et desmontré…
À Paris
,
1600
, in-folio de 2 ff. sign
ā
2
, et 102 pp. A-Z
2
,
Aa-Cc
2
, vélin ivoire, filets dorés autour des plats, couronne de lauriers au centre, dos lisse orné d’une fleur de lys plusieurs
fois répétée, tranches dorées (
reliure de l’époque
).
ÉDITION ORIGINALE du premier traité d’architecture militaire français.
Dédiée à Henri IV, elle est très rare et manque à beaucoup de grandes bibliothèques publiques.
Le XVI
e
siècle est marqué par une véritable évolution en matière de fortification. Apparaissent notamment pour la première
fois en Italie (
1525
), puis en France (
1530
), les bastions et les citadelles. L’œuvre d’Errard s’inscrit dans ce courant, qui annonce
celle de Vauban. Il est le père de la fortification française.
Jean Errard (
1554
-
1610
), protestant natif de Bar-le-Duc, suivit de bonnes études de mathématiques et de géométrie, puis entra
en
1580
au service de Charles III de Lorraine. En
1583
, il reçoit de ce dernier une somme d’argent pour publier des livres. Ainsi,
paraît son
Premier Livre des instruments mathématiques méchaniques
…
Son protecteur s’étant rallié à la ligue, Errard dut quitter la Lorraine en
1584
, pour se réfugier dans la principauté calviniste de
Sedan, où il reçut le titre d’ingénieur du prince de Sedan. Très vite, il acquit une juste réputation et poursuivit les travaux de
l’enceinte urbaine bastionnée, puis, en
1587
, il partit à Jametz, les Sedanais ayant décidé de mettre la place en état de défense.
Assiégés par les troupes lorraines de Charles III, à la fin de
1587
, les Sedanais, après un conseil de guerre auquel assista
l’ingénieur, capitulèrent, le
24
juillet
1589
.
Sa longue défense de Jametz lui valut d’être remarqué par Henri IV, nouvellement couronné, qui l’appela à son service.
Il accompagna alors le souverain dans les différentes campagnes menées pour reconquérir son royaume, s’occupa des opérations
de siège, construisit des bastions et édifia de nouvelles fortifications. En
1599
, Henri IV le nomma, pour le remercier, ingénieur
ordinaire des fortifications des provinces de Picardie et d’Île-de-France. Il poursuivit son œuvre jusqu’en
1610
, date de sa mort.