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9. VITRUVE.
I dieci libri dell’architettura.
Venise
,
Francesco Marcolini
,
1556
, in-folio de 151 ff. sign. A
8
,
B
6
, C
7
, D-G
8
, H
6
, K-L
9
, M-Q
8
, R
6
, S-T
8
, V
4
, demi-maroquin rouge à grains longs, à coins, dos lisse orné
à fond étoilé avec attributs de l’architecture, en pied, frappé en lettres dorées [Molinos], tranches jaunes
(
reliure ancienne
).
ÉDITION ORIGINALE de la traduction de Daniele Barbaro (
1514
-
1570
).
Dès le milieu du XVI
e
siècle, la version de Caesarino, publiée en
1521
à Côme, ne répondait plus aux
exigences des architectes. Aussi, quelques tentatives de nouvelles traductions furent entreprises, mais ne
virent pas le jour. Seule celle de Barbaro fut publiée. Ce dernier commença son travail en
1547
, avant son
ambassade en Angleterre, et il la continua à son retour à Venise, en
1551
. Pour mener à bien sa tâche,
Barbaro profita non seulement des acquis scientifiques de l’époque, mais aussi des conseils d’Andrea
Palladio (
1508
-
1580
), lequel avait une connaissance exacte de l’architecture classique.
La qualité de leur travail, très vite reconnue, fit que cette traduction fut consultée tout au long des XVI
e
et
XVII
e
siècles, et montra que les seules connaissances d’un philologue n’étaient pas suffisantes pour donner
une interprétation adéquate de l’œuvre de Vitruve.
Élégamment imprimé en caractères romains, pour le texte, et italiques, pour les commentaires – dans
lesquels on trouve les premiers fondements du premier ouvrage de Barbaro,
La practicia delle perspective
–,
l’ouvrage s’ouvre sur un très beau frontispice architectural et allégorique, suivi d’un grand bois montrant
des architectes et leurs instruments, et de
131
figures dans le texte dont
8
à double page et
15
à pleine page.
6
gravures portent des manchettes et
3
des volvelles.
Ce cycle iconographique a été interprété sur bois par Giuseppe Salviati (
1520
-
1575
), dit le Jeune, d’après
des dessins dont certains sont de Palladio.
Le reste de l’ornementation consiste en une série de grandes lettrines sur fond de villes et d’architectures,
ouvrant chacune un des dix livres. Chaque chapitre commence par une lettrine historiée.
Bel exemplaire, grand de marges, conforme aux caractéristiques mentionnées par Mortimer (cartons aux
ff. B
3
, E
8
et F
7
).
Quelques légères traces de mouillures. Un onglet de renfort a été appliqué au feuillet de titre au moment
de la reliure.
L’exemplaire a appartenu à deux architectes connus : au XVII
e
siècle, à l’élève de Louis Le Vau, Daniel
Gittard (
1625
-
1686
), architecte du roi, et au XIX
e
siècle, à Jacques Molinos (
1741
-
1831
), architecte
lyonnais, qui subit l’influence de Pierre-Gabriel Bugniet.
La marque de Gittard figure en deux endroits, en pied de la page de titre, «
ex-libris
,
D Gittard
», et en tête
du feuillet de dédicace, «
ex-libris
,
D Gittard 1651
».
L’inventaire après décès de Daniel Gittard (
Minutier central des Archives nationales
/ XCVIII /
298
,
24
décembre
1686
) ne nous apporte pas beaucoup d’informations sur la bibliothèque de ce dernier, les
livres ayant été prisés sous forme de «
pacquet
». La plupart, au format in-folio, reliés en veau ou en vélin,
concernent l’architecture.
Au XIX
e
siècle, l’exemplaire a ensuite été la propriété de Jacques Molinos (
1743
-
1831
). Son nom a été
frappé en pied du dos, probablement par Courteval, l’un des meilleurs praticiens des premières décennies
du XIX
e
siècle. Homme de culture, Molinos avait constitué une belle bibliothèque dont les livres étaient
uniformément reliés par Courteval, selon un programme d’ornementation reconnaissable, en demi-
maroquin, avec les attributs de l’architecture et son nom frappé en pied.
Molinos a réalisé, sous le règne de Louis XVI, quelques constructions à Paris et à Brest, en collaboration
avec son ami Jacques Guillaume Legrand (
1743
-
1808
), puis il fut architecte de la ville de Paris sous
l’Empire et la Restauration, périodes pendant lesquelles il fut ordonnateur des fêtes et édifia de nombreux
bâtiments publics : charpente de la Halle aux blés, marché Saint-Honoré, marché Popincourt, fontaine
Valhubert, Halle-aux-Vieux-Linges.
Dimensions :
411
x
280
mm.
Provenances
: Daniel Gittard ; Jacques Molinos (
Cat.
,
1831
,
n° 82
, « in-fol. fig. en bois, dos de mar. r. ») ;
prince Walewski (?) ; Fred Feinsilber (
Cat.
,
2006
,
n° 17
).
BAL, IV,
3522
, pour un ex. en veau du XVII
e
siècle, d’une hauteur de
405
mm ; Fowler & Baer,
407
, pour
un ex. en veau du XVII
e
siècle, d’une hauteur de
402
mm ; Cicognara,
713
; Millard, IV,
160
, pour un ex.
en reliure du XVII
e
siècle,
406
x
273
mm ; Mortimer, II,
547
, pour un ex. en vélin du XVIII
e
siècle,
415
x
280
mm ; Szambien (W.) et Toda (I.), « Une bibliothèque commune ? Legrand et Molinos, une
association complexe », in
Bibliothèques d’architecture
, INHA,
2009
, p.
250
(« Beaucoup de livres y sont
en plusieurs exemplaires. Les éditions de Vitruve notamment sont nombreuses : … des éditions italiennes
(
2
de Barbaro avec leurs planches dues à Palladio,
1556
…) »).
Exemplaire de Daniel Gittard
,
architecte du roi
,
puis de Jacques Molinos