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Invitation à un dîner donné en l’honneur de l’écrivain et photographe américain Carl Van Vechten (1880-1964) (« … he is a great admirer of your work… », souligne Bromﬁeld) venu en compagnie de son épouse, l’actrice américaine d’origine russe Fania Marinoff (1890-1971), ou encore à une soirée avec Rebecca West (1892-1983), romancière et féministe anglo-irlandaise, qui entretint une relation amoureuse avec H. G. Wells.

A noter que Van Vechten fut l’exécuteur littéraire de Gertrude Stein, grande amie de Julien Green.

Huit de ces missives ont pour destinataire Julien Green dont les ouvrages l’ont captivé : « … livre bien fort et mené avec une singulière vigueur. Vous mettez votre originalité dans le fait d’avoir du talent et de la puissance, et non dans des gentillesses artiﬁcielles et des procédés mécaniques… » (Mont-Cinère, juillet 1926) – « … il me semble que vous vous trompez sur vous-même quand vous assurez que vous ne vous attachez qu’au réel. Tout dans votre art… se lie en une sorte de coulée somnanbulique… L’admirable de vos livres c’est qu’ ils sont situés… justement dans une zone à la formation de laquelle le rêve et l’arbitraire ont pris une grande part. Le monde d’ Adrienne Mesurat est clos et comporte à son origine quelque chose d’axiomatique. Une inspiration étrange vous en a fourni les premières données… elle se mêle souvent à la logique du développement. La soumission au réel et l’observation me paraissent intervenir assez peu dans l’agencement de tout cela… » (Adrienne Mesurat, avril 1927) – « … on peut, sur le plan du rêve, de la fantaisie, de la poésie, parvenir à observer les hommes, leurs rapports entre eux, leur attitude devant la vie… Il n’y a là qu’une question d’atmosphère : et vous excellez à suggérer les atmosphères… » (Le Voyageur sur la Terre, janvier 1927), etc.

Les lettres à Robert de Saint Jean, également fort intéressantes, concernent certains articles sur les écrits de Cassou, que le journaliste ﬁt paraître dans différentes revues, et notamment Eloge de la folie (1925), Mémoire de l’Ogre (Plon, 1930), dont nous avons ici quatre longues pages d’intéressants commentaires, etc. Cassou a aimé la façon admirable dont son ami a parlé d’Alain-Fournier qui exerça une inﬂuence profonde « … sur les jeunes hommes… J’ai découvert et lu Fournier assez tard. Tout ce que j’en entendais dire m’attirait, je sentais que le Grand Meaulnes m’ était nécessaire. Ce n’est qu’ il y a un an ou un an et demi, pendant que je travaillais à mon bouquin [Eloge de la folie] que mon impatience s’est satisfaite. Inutile de vous dire tout ce que j’y ai retrouvé… tout du ton de ce livre et de sa substance me paraissait naturel, et j’oserais presque dire : mien. Aussi les lignes où vous évoquez ce ﬁls de Nerval m’ont-elles profondément ému… », etc.

Les deux manuscrits autographes sont de longs extraits de ses ouvrages « Mémoires de l’Ogre » et « Diane et Vénus ».

- Lettre autographe signée du cinéaste Robert Bresson (1901-1999), s’excusant de devoir décliner une invitation de Green : « … Je ne réjouissais tant de vous voir demain. Merci de m’avoir donné l’ illusion que vous m’excusiez… Vos paroles si touchantes de compréhension ne m’ont tranquillisé qu’ à moitié… J’ai hâte de vous voir… ». - Lettre signée du metteur en scène et acteur Charles Dullin (1885-1949) remerciant Green pour « … les choses agréables que vous me dites… sur le spectacle du Faiseur … ces manifestations spontanées… me réconfortent dans la lutte parfois très dure que je suis obligé de soutenir… » ( Le Faiseur , d’Honoré de Balzac, Théâtre de l’Atelier, 1935). 14 janvier 1936, sur papier à l’en-tête dudit théâtre. - Intéressante lettre autographe signée Julien Duvivier (1896-1967), où le réalisateur explique longuement à Green pourquoi il renonce à collaborer avec lui. Précision de l’écrivain dans la marge : « … Il m’avait demandé d’ écrire en anglais des dialogues pour un scénario de ﬁlm, en février 43 » [ Obsessions ( Flesh and Fantasy ), comédie dramatique américaine de 1943].

- Lettre autographe signée de l’acteur Gérard Philipe (1922-1959). « Mon cher Julien Green, Une fois de plus envoûté par le climat de votre manuscrit [Sud] – merci de me l’avoir donné à lire. Je souhaite au spectacle un bon succès et pour vous ‘ être heureux’… ». Novembre 1953, sur papier à son nom du Théâtre National Populaire .