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135 ERNST Max. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À RIBEMONT-DESSAIGNES. Saint-Martin d'Ardèche, circa

1940, 2 pages in-4.

300/400 €

Lettre autographe signée par Max Ernst lors de son séjour à Saint-Martin d'Ardèche avec Leonora Carrington, adressée

à son ami peintre Georges Ribemont-Dessaignes, qu'il convie à venir le voir.

L'

ON

JOINT UNE LITHOGRAPHIE ORIGINALE

SIGNÉE DE

M

AX

E

RNST

27

X

19

CM

,

TIRÉE À

50

EXEMPLAIRES ET SIGNÉE AU RECTO

PAR

M

AX

E

RNST

.

136 [ERNSTMax]. BRETONAndré. VIE LÉGENDAIRE DEMAX ERNST, précédée d'une brève discussion sur le besoin

d'un nouveau mythe. MANUSCRITAUTOGRAPHE. Sans date [1942], 5 pages in-4 écrites à l'encre verte, sous chemise

demi-maroquin noir.

3 000/4 000 €

Beau et curieux texte extrait de Le Surréalisme et la Peinture.

Publié en 1942, ce texte écrit aux Etats-Unis, où s'était exilé Breton, fut recueilli dans l'édition définitive (1965) de

Le Surréalisme et la Peinture.

Pour évoquer son ami Max Ernst et sa peinture,

Breton a choisi un ton surréaliste, à cent lieues de

la critique d'art traditionnelle: les deux premières

pages sont ainsi occupées par le récit d'un dîner

imaginaire, à New York, entre Breton et le

président de Brosses, écrivain du XVIII

e

siècle.

Breton lance quelques piques contre le Collège de

Sociologie de Georges Bataille, puis il enchaîne

sur Ernst : …

je tiens l'œuvre de Max Ernst pour

grosse de faits appelés à se produire sur le plan

réel : qui plus est je crois qu'elle préfigure dans

leur ordre les faits qui se produiront…

Breton

évoque la vie du peintre, mais de manière très libre

et très personnelle. Loin de retracer sa biographie,

il procède par analogies et métaphores, mêlant

certains souvenirs de rencontres à l'évocation

précise de toiles ou collages du peintre.

Ce n'est

pas en vain que Max Ernst passe pour être né à

Cologne sur une des boucles du serpent liquide qui

se plaît comme nul autre à attiser l'épée, le Rhin

dans quoi se peignent les ensorcelantes filles aux

blonds cheveux sans fin quand nous avons vingt

ans…

Promenade dans Paris :

… Max Ernst

regagna au petit jour le réservoir désaffecté où il

avait élu domicile

(…).

Tout du long, à notre

hauteur, une femme nue, au visage recouvert d'un

loup, patinait sur place. Le calendrier marquait

1921-22-23

(…)

Silence

. Peu après, Max Ernst se

signale par une réapparition tumulteuse

"dans le

bassin de Paris"

. Sous l'aspect d'un gros oiseau, il

porte alors le nom de Loplop, dit parfois

"l'hirondelle"

. Assisté d'une superbe jeune femme,

Perturbation, celle qu'il appelle tendrement

"Ma

sœur la femme 100 Têtes"

, il se livre impunément

sur la personne humaine aux pires voies de fait…

Evocation de toiles plus récentes (Jardin gobe-

avions) : …

Voici Max Ernst beaucoup plus loin

dans le temps, après de Sémiramis. Les jardins suspendus ont été plantés de népenthès géants et invisibles - le dernier mot

de l'art des sièges. Les avions futurs s'y engouffreront comme des mouches, et quelle découverte : le progrès technique

arrêté dans son cours démentiel - la mort déléguée par l'homme ne passe plus…

Il exalte enfin l'émotion constante de

l'artiste :

Elle l'a saisi comme un grand tournesol pour le porter du fond des caves au plus haut sommet de l'être même :

l'histoire d'un homme

(décharges d’agrafes)

Manuscrit conforme au texte imprimé.

Texte critique remarquable, qui, par son écriture lyrique, parvient à évoquer parfaitement toute l'originalité de Max Ernst

et de son art.

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