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STENDHAL, Henri Beyle, dit.
Tour d’Italie en 1811 par M. de Léry. – Manuscrit en partie autographe.
Sans lieu ni date,
[1813].
In-folio (330 x 220 mm) de 356 pp. sur 186 feuillets, paginés à l’encre brune (1-372). Chaque
page a été soigneusement réglée à l’encre rouge. Plus de 20 pages ont été laissées en blanc,
elles sont cependant toutes réglées. Dans l’angle intérieur de la page 367 comme à la page 368,
Stendhal a placé de sa main un colophon répété deux fois : « fini de transcrire le 13 avril 1813 ».
Les nombreux titres courants, ajoutés dans cette seule copie, sont à chaque fois autographes de
Stendhal et datent de 1813 ; vélin vert, titre calligraphié à l’encre sur le plat supérieur, coins de
vélin vert foncé, tranches jaunes
(reliure de l’époque avec l’étiquette du marchand papetier ‘Chalet’).
Exceptionnel manuscrit stendhalien, abondamment corrigé par l’auteur
C’est l’un des plus précieux témoignages connus sur le passage du journal à la fiction dans l’œuvre
de Stendhal : le manuscrit de ce
Tour d’Italie en 1811
, rédigé en 1813, deviendra en effet l’ossature
de
Rome, Naples et Florence en 1817
. En raison de son contenu trop intime et des guerres d’Italie,
Stendhal ne le publiera jamais tel quel : c’est le seul manuscrit complet subsistant qui témoigne de
l’élaboration d’une œuvre littéraire de Stendhal. Le volume a appartenu à Louis Crozet, légataire
universel de Beyle, puis à Paul Royer.
De tous les livres publiés par Stendhal de son vivant, il ne subsiste ni manuscrit ni épreuves
corrigées. Victor Del Litto a insisté à plusieurs reprises sur ce caractère spécifique de l’œuvre
de Stendhal. « Rien ne subsiste des romans que Stendhal a publiés : ni notes préparatoires,
ni brouillons, ni
a fortifiori
, la copie ayant servi à l’impression. Ce vide est l’un des traits
incompréhensibles de la personnalité stendhalienne. En revanche, Stendhal n’a presque rien
détruit des œuvres inachevées » (
Une somme stendhalienne
, II, Paris, H. Champion, 2002, p. 1660).