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[DUVAL DE SANADON (David)].

Discours sur l’esclavage des nègres, Et sur l’Idée de leur

Affranchissement dans les Colonies. Par un Colon de Saint-

Domingue.

Amsterdam, Paris : Hardouin et Gattey, 1786. —

In-8, 190 x 116 : 126

pp., (1 f. blanc), couverture muette. Basane brune janséniste, dos lisse

(

reliure moderne

).

Édition originale.

Cet ouvrage, publié sous le voile de l’anonymat, fut composé par le

colon et homme de lettres David Duval de Sanadon (1748-1816).

Il naquit en Guadeloupe et en 1786 il était l’un des plus importants

propriétaires d’esclaves de Saint-Domingue.

Tout en reconnaissant l’inhumanité de la traite, dont il espère un

jour la suppression, il affirme que pour le moment l’abolition n’est pas

envisageable économiquement et politiquement. Il étudie les moyens

pour améliorer le sort des esclaves.

Bon exemplaire en reliure moderne signée.

La signature est quasi illisible. Il comprend des couvertures du XIX

e

siècle.

Exemplaire du financier et bibliophile hongrois Árpád Plesch

(1889-1974).

Quelques frottements d’usage aux coins et aux coiffes. Rousseurs.

Provenance : Árpád Plesch, avec ex-libris.

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[ESCLAVAGE - LOI].

Édit du roi, Portant suppression du droit de Main-morte & de

Servitude dans les Domaines du Roi, & dans tous ceux tenus par

engagement, & abolition générale du droit de Suite sur les Serfs &

Main-mortables. Donné à Versailles au mois d’Août 1779.

Paris : P. G. Simon, 1779. —

In-4, 255 x 191 : 7 pp. Demi-maroquin

marron à la bradel, dos lisse (

Ateliers Laurenchet

).

CÉLÈBRE ÉDIT ABOLISSANT LE SERVAGE.

Louis XVI déclare que « constamment occupé de tout ce qui peut

intéresser le bonheur de nos Peuples… Voulons qu’à compter du jour

de la publication des présentes, ceux qui, dans l’étendue desdites

Terres & Seigneureries, sont assujettis à cette condition, sous le nom

d’Hommes de corps, de Serfs, de Main-mortables, de Mortaillables

& Taillables, ou sous telle autre dénomination que ce puisse être, en

soient pleinement & irrévocablement affranchis. »

Cependant, l’édit n’abolit le servage que dans les seigneuries du

domaine royal et dans les domaines engagés. Par égard pour les

« droits de la propriété », il se borne à faire appel à la bienveillance des

seigneurs et des communautés possédant encore des serfs. Il faudra

attendre la Révolution pour que le servage soit totalement aboli en

France.

200 / 300

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[ESCLAVAGE - LOI].

Ordonnance du roi, Concernant les Procureurs & Économes-gérans

des habitations situées aux Isles sous le Vent. Du 3 Décembre 1784.

Paris : imprimerie royale, 1784. —

In-4, 241 x 186 : 20 pp., couverture

muette. Broché, couverture moderne.

Édition originale de ce texte d’un grand intérêt historique, en

faveur des captifs, réglementant le fonctionnement des plantations

et définissant le rôle des gérants, pour faire cesser les abus qui s’y

commettent.

L’ordonnance est divisée en 6 titres portant notamment sur la

nourriture, l’habillement, le châtiment des Nègres esclaves, les

délits et les peines ou encore la police courante des habitations. Il

est demandé au gérant de tenir 6 registres dont un « contenant sur le

recto l’état de tous les Nègres, & Animaux, leurs achats, naissances

& mortalités ; & sur le verso le nom des Ouvriers blancs ou gens de

couleur libres, qui travaillent sur l’habitation. »

Des mesures sont prises pour limiter les heures de travail, les femmes

enceintes sont protégées, et il sera distribué à chaque esclave « une

petite portion de terre de l’habitation, pour être par eux cultivée à leur

profit, ainsi que bon leur semblera. »

De plus les gérants sont responsables en cas de mauvais traitement

des esclaves, la condamnation allant de l’amende au renvoi en France

« déclarés incapables de posséder des esclaves », à l’infamie en cas de

mutilation, et ils seront poursuivis comme meurtriers et « encourront

la peine de mort toutes les fois qu’ils en auront fait périr de leur propre

autorité. »

Bien que non appliqué textuellement par les autorités coloniales, ce

texte montra aux captifs que la royauté se préoccupait d’eux et les

soutenait, et que l’administration coloniale leur était hostile.

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