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CONDORCET (Jean-Antoine-Nicolas de Caritat, marquis de).
Réflexions sur l’esclavage des Nègres. Par M. Schwartz.
Neufchatel, Paris : Froullé, 1788. —
In-8, 193 x 126 : iv, viij, 86 pp.,
(1 f. blanc). Basane marbrée, dos lisse orné, tranches marbrées (
reliure
de l’époque
).
Édition parue la même année que l’originale de cet ouvrage humaniste
de Condorcet publié sous le pseudonyme de M. Schwartz.
L’épître dédicatoire
Aux Nègres esclaves
en dit long sur la démarche de
Condorcet : « Quoique je ne sois pas de la même couleur que vous, je
vous ai toujours regardé comme des frères […] Tous ceux qui se sont
enrichis dans les Isles aux dépens de vos travaux & de vos souffrances,
ont, à leur retour, le droit de vous insulter dans des libelles calomnieux
[…] Je n’emploierai point l’éloquence, mais la raison ; je parlerai, non
des intérêts du commerce, mais des loix de la justice. »
Épidermures sur le second plat. Mouillures claires sur presque tous
les feuillets.
Provenance : ex-libris armorié, non identifié.
300 / 400
€
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CONDORCET (Jean-Antoine-Nicolas de Caritat, marquis de).
Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain ;
suivie de réflexions sur l’esclavage des Nègres.
Paris : Masson et fils, 1822. —
In-8, 210 x 133 : VIII, 440 pp.
Demi-veau brun, dos lisse orné (
Ateliers Laurenchet
).
Nouvelle édition, la première enrichie des
Réflexions sur l’esclavage
.
Rédigé dans les derniers mois de la vie de Condorcet (1743-1794),
alors qu’il se cachait chez M
me
Vernet, cet ouvrage est une partie, ou
« esquisse », d’un projet plus ambitieux dont le but pour l’auteur était
de retracer les étapes du progrès général de l’esprit humain à travers
l’histoire, dans le domaine aussi bien scientifique, moral que politique,
et ainsi de proposer une sorte de synthèse des idées des Lumières sur
l’histoire de l’humanité.
L’ouvrage se compose de 10 époques ; les 9 premières représentent
les étapes de la conquête de l’esprit humain, depuis l’époque où les
hommes se sont réunis « en peuplades » jusqu’à celle allant de Descartes
à la formation de la République française. La dernière époque traite
des « progrès futurs de l’esprit humain » et insiste notamment sur la
« perfectibilité indéfinie » de l’homme.
Cette édition est la première à être complétée des
Réflexions sur
l’esclavage des Nègres
que l’auteur avait publiées en 1788 sous le
pseudonyme de M. Schwarz.
Bon exemplaire en reliure pastiche des ateliers Laurenchet.
200 / 300
€
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[CONGRÈS DE VIENNE].
Considérations importantes sur l’abolition générale de la traite des
Nègres, Adressées aux Négociateurs des Puissances continentales qui
doivent assister au Congrès de Vienne. Par un Portugais.
Paris : Ant. Bailleul, M
me
Goullet, Delaunay, septembre 1814. —
In-8,
207 x 132 : 31 pp. Demi-basane havane marbrée, dos lisse (
reliure
moderne
).
Édition originale rare de ce pamphlet anonyme critiquant l’Angleterre
qui, selon l’auteur, prend prétexte de l’abolition de la traite pour ruiner
le commerce des autres états.
« Sous le prétexte spécieux d’encourager la civilisation des Africains,
les vues des Anglais ne tendent, en réalité, qu’à s’emparer de tout le
commerce de l’univers, en ruinant celui des autres nations : et leurs
colonies, leur but est de poser les bases d’un empire qu’ils espèrent,
avec le temps, établir en Afrique, et sur lequel ils se flattent de dominer
en maîtres, à l’exclusion des autres nations, comme ils sont parvenus à
le faire dans l’Inde » (p. 16). En conséquence, l’auteur affirme « qu’il
est de l’intérêt et du devoir des grandes puissances continentales de
refuser formellement, au congrès de Vienne, leur assentiment à la
proposition insidieuse de l’Angleterre, de déclarer la traite contraire
au droit des gens : une telle proposition n’étant qu’un piège tendu aux
puissances, pour faire sanctionner indirectement par elles toutes les
insultes, les vexations et les attentats qu’ils se proposent d’exercer, sous
divers prétextes, envers les autres peuples » (pp. 17-18).
Bon exemplaire en reliure moderne.
300 / 400
€