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CHASTELLUX (François-Jean de).

Voyages… dans l’Amérique septentrionale, Dans les années 1780,

1781 & 1782.

Paris : Prault, 1788-1791. —

2 volumes in-8, 196 x 124 : 8, 408

pp., 1 carte ; (2 ff.), 351 pp. mal chiffrées 251, 1 carte, 3 planches.

Cartonnage papier marbré à la bradel, dos lisse, tranches mouchetées

(

reliure du XIX

e

siècle

).

Sabin, 12227.

Seconde édition parisienne, la quatrième du texte, de ce récit de

voyages du marquis de Chastellux (1734-1788), officier militaire,

littérateur et économiste, membre de l’Académie française.

« Le récit de Chastellux est très varié, il se déplace en toutes saisons

autour des champs de bataille de la guerre d’Indépendance qui

s’achève, accompagné de nobles seigneurs français ou de généraux

américains ; il décrit les paysages à peines entamés par la hache,

les Indiens déjà prolétarisés près des villages des colons - du moins

dans les États du Nord-Est qu’il visite -, les rivières prises par la glace

que l’on traverse en traîneaux, les auberges isolées aux repas souvent

médiocres. Il observe ces États-Unis en chantier, marqués par la

guerre, cette société en mouvement où déjà les enfants et les femmes

ont des allures plus libres qu’en Europe. Il rencontre fréquemment les

pères fondateurs : G. Washington, dont il admire la grandeur et la

simplicité, Madison dont il loue la culture, Jefferson dans sa Virginie

natale ; il critique à mots couverts La Fayette. Ce qui frappe dans

ces récits […] c’est la chaleur pour les Américains, pour leur combat

national, pour les valeurs qu’ils défendent » (Jacques Portes,

Revue

française d’Histoire d’Outre-Mer,

t. 69, 1982, p. 179).

L’édition est illustrée de 2 cartes et de 3 planches dépliantes.

Quelques discrets travaux de vers aux reliures ; petites taches sur le

second plat du second volume. Rousseurs dans la marge des pages 374

et 375 du premier volume. Faux titre et titre du second volume brunis.

200 / 300

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CHATEAUBRIAND (François de).

Chambre des pairs de France. Session de 1815. Séance du 9 avril 1816.

Proposition faite par M. le V

te

de Chateaubriand.

[Paris]

: imprimerie de P. Didot l’aîné,

[1816]. — Plaquette in-8, 219 x

138 : 6 pp., (1 f. blanc). En feuilles.

Édition originale très rare de cet écrit politique de Chateaubriand

dans lequel il soumet un projet d’Adresse au roi relatif aux puissances

barbaresques et contre l’esclavage des blancs.

« Il s’agit de réclamer les droits de l’humanité, et d’effacer […] la

honte de l’Europe. » Le projet est ainsi rédigé : « Qu’il soit présenté

une Adresse au Roi par la Chambre des Pairs : dans cette Adresse,

Sa Majesté sera humblement suppliée d’ordonner à son Ministre des

affaires étrangères d’écrire dans toutes les Cours de l’Europe, à l’effet

d’ouvrir des négociations générales avec les Puissances Barbaresques,

pour déterminer ces Puissances à respecter les pavillons des nations

européennes, et à mettre un terme à l’esclavage des chrétiens. »

Cette proposition retint l’attention de la Chambre des Pairs et ce fut

la première intervention politique d’une grande puissance en faveur

des Grecs qui étaient à cette époque sous le contrôle des ottomans.

Exemplaire parfaitement conservé, dans sa condition de parution,

non coupé.

400 / 500

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CHRESTIEN (François).

Les Essais d’un Bobre africain.

Île Maurice : imprimerie de G. Deroullede & C

e

, 1831.

In-12, 186 x 135 : 79 pp., couverture muette. Broché.

Seconde édition, après celle de 1822, de ce rarissime ouvrage du

chansonnier créole François Chrestien, imprimé à l’île Maurice,

« augmentée de près du double, et dédiée à Madame Borel jeune. »

Il s’agit d’un recueil de poèmes en français et de fables ou chansons

en créole inspirés notamment de La Fontaine, de Désaugiers ou de

Béranger. Ce fut en 1822 le premier essai imprimé d’une poésie

moderne en créole et sans doute la première prise de conscience de

l’importance de la « créolité » dans l’identité mauricienne.

Le recueil contient 46 poésies dont 27 sont en patois mauricien, les

autres sont en vers français. Ces 27 pièces en créoles sont 12 fables, 13

chansons et une nécrologie burlesque.

Charles Nodier possédait un exemplaire de cet ouvrage dans cette

édition ; il le considérait comme l’un des joyaux de sa bibliothèque.

Dans ses

Mélanges

(n° 645), il expliquait l’intérêt linguistique de ce

recueil : « Il est inutile de dire que les livres imprimés à l’île Maurice

sont nécessairement fort rares en France… Le Créole ressemble à la

langue des petits enfants, et c’est à peu près la même chose au point

de vue philosophique ; seulement, il ne devient jamais adulte, parce

que l’esclavage est un état d’enfance prolongé artificiellement…

L’émancipation des esclaves émancipera, selon toute apparence, la

langue dont ils se servent, et le Créole périra un jour avec sa grâce

mignarde et ses blandices enfantines. Il est donc de quelque intérêt d’en

conserver les monuments, et il en restera bien peu, car les nègres, non

plus que les enfants, ne perdent guère leur temps à faire des livres. »

Bon exemplaire.

1 000 / 1 500