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Offenbach, Jacques.
Manuscrit autographe de deux opérettes:
“Choufleury [restera chez lui le 24 janvier 1833]” et “Il signor Fagotto”,
Deux partitions, deux manuscrits de travail écrits à l’encre brune,
présentant corrections, modifications et ajouts à l’encre, au crayon et
crayons de couleurs rouge, bleu, vert et brun, sans les dialogues parlés
à l’exception des répliques, papier de 24 portées, réglure à la machine ;
reliées, plat rouge moucheté, demi-veau, lettres dorées, quelques
feuilles détachées, faibles usures.
Choufleury, 142 pages, incluant les pages vierges, 26 x34 cm,
comprenant :
Ouverture, 24 pages, manuscrit de travail comportant de nombreuses
suppressions et modifications, passages répétés indiqués par des
nombres au crayon rouge ; pp.25-27 vierges, p.28 griffonnages
élaborés.
Ernestine : « J’étais vraiment très ignorante » pp.29-37 ; Page de titre
et annotations d’une autre main, le reste entièrement autographe ;
feuille de liaisons des passages pour les nos. 1 et 2 ; pp. 38-40 vierges.
Ernestine et Babylas (et ensemble) : « Pedro possède une guitare », pp.
41-46 ; 47-52 vierges.
Ernestine : « En naissant, chaque créature », pp. 53-58, annoté d’une
autre main, corrigé par le compositeur au crayon de couleur vert,
pp.59-60 vierges. Trio, Ernestine, Babylas Choufleury et chœur :
« Babylas, Babylas », pp. 61-85, esquisse d’autographe sur la p.63,
nombreuses modifications et suppressions, comprenant plusieurs
grandes coupures, pp. 86-88 vierges.
Chœur : « Le Plaisir nous invite », pp. 89-94, pp. 95-99 vierges ; p.100
petite esquisse.
Ernestine : « Italia la bella », pp. 101-134 avec de nombreuses
corrections et suppressions, une page entière annulée, plusieurs
esquisses et brouillons.
Chœur et ensemble, « Final », pp. 135-140 ; pp. 141-142.
Monsieur Choufleury restera chez lui, éblouissante opérette en un
acte d’Offenbach fut composée et dévoilée en 1861, à travers un
livret du Duc de Morny, frère illégitime de Napoléon III. Halévy
et Crémieux, librettistes habituels d’Offenbach ont également
contribués à l’écriture. Le scénario élaboré implique Rubini,
Tamburini et Sontag, célèbres chanteurs de l’Opéra Italien de
l’époque qui ont été appelés à se produire par Monsieur Choufleury.
Alors que les trois chanteurs annulent leur performance, ils sont
remplacés par Monsieur Choufleury, sa fille Ernestine et le prétendant
de celle-ci, le bassoniste Babylas, offrant ainsi la pleine opportunité à
Offenbach de parodier l’Opéra Italien et ses chanteurs. Le sixième
numéro est un récitatif avec une aria comprenant des prouesses
vocales poussées à l’exagération imitant Rossini et Donizetti. Les
deux amoureux prennent également plaisir à employer des citations
musicales issues d’œuvres d’autres compositeurs. Ce genre d’emprunt,
d’une extrême ingéniosité, se retrouve également dans les œuvres
de Mozart ou de Wagner. L’opéra est truffé de blagues musicales,
d’allusions amusantes aux baritons, bassonistes, à l’Opéra Italien et
ses chanteurs, ainsi qu’aux prétentions et mauvais goût du nouveau
riche qu’est Choufleury. Outre l’ingéniosité musicale et la véritable
verve présente dans les opérettes d’Offenbach, ses œuvres, à l’instar
de celles de Gilbert et Sullivan, sont importantes pour l’éclairage
qu’elles projettent sur les mœurs et la société contemporaine. Il existe
un message plus profond derrière le masque de la farce. Offenbach a
changé l’orthographe du nom Choufleury pour la première édition en
remplaçant la dernière lettre de celui-ci par un « i ».