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COCTEAU (Jean).

A propos de Christian Bérard.

Sans lieu, 1960.

Manuscrit autographe signé “Jean Cocteau” ; 1 page in-4.

Belle évocation de Christian Bérard par son ami Jean Cocteau.

Christian Bérard est un ”Semble-mort”, car un tel artiste jamais ne

meurt, il somnole.

Ses imaginations magnifiques, ses lignes, ses taches le prolongent. Bérard

besognait sur des nappes, des menus, comme la nature se charge d’orner,

n’importe où, les plantes et les bêtes.

C’est, sans doute, à ce privilège de participer aux énigmes de l’univers,

qu’il doit une sorte d’ingratitude oublieuse des hommes. Ce qu’il créait

relève de ce que pousse et non de ce qui s’invente. La beauté sortait de sa

personne avec l’étrange et monstrueuse facilité du règne animal et végétal.

Bérard était un démiurge et les démiurges sont immortels.

Dès 1930, Christian Bérard (1902-1949) collabora étroitement avec

Jean Cocteau pour lequel il créa costumes et décors. Il “est sans aucun

doute le peintre, qui, après Picasso, eut le plus d’importance dans la

vie et dans l’œuvre de Cocteau” (Georgel,

Jean Cocteau et son temps

).

Le manuscrit figurait dans l’exposition

Jean Cocteau et son temps,

organisée en 1965 au Musée Jacquemart André (n° 358). Il appartenait

alors à Lucie Weill.

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