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APOLLINAIRE, Guillaume.

Le flâneur des deux rives.

Paris, Éditions de la Sirène, 1918

.

In-16, box janséniste noir, dos à nerfs pincés, doublures de box lavande, toutes tranches dorées

sur témoins, couverture et dos conservés

(Huser).

6 000 / 7 000

Édition originale.

L’un des 5 premiers exemplaires sur papier de Chine.

Œuvre apollinarienne où s’exprime la plus grande tendresse du poète pour Paris.

Exemplaire parfaitement relié par Huser. Il a appartenu aux plus exigeants et prestigieux

bibliophiles.

De toute rareté sur papier de Chine.

Provenances : Jacques Guérin - Jean Lanssade - Bernard Brochier.

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ARAGON, Louis.

Issoire. Manuscrit autographe d’un article publié dans le premier numéro

d’

Art de France

, en 1961

.

In-4 (270 x 210 mm) de 7

ff.n.ch

.

Un portrait photographique d’Aragon en 1950 signant

Les yeux d’Elsa

qui vient de paraitre

chez Seghers (tirage original, 190 x 174 mm) est monté en frontispice ; protégé par une

élégante reliure à la japonaise.

1 200 / 1 500

Très beau manuscrit rédigé à l’encre bleue au recto seul de la feuille. On y trouve deux versions

du texte. La première est le brouillon de premier : 3 feuillets très raturés et surchargés de

corrections ; la seconde la mise au net, présentant encore quelques corrections, et signée 4

feuillets.

Magnifique évocation de l’église Saint-Paul d’Issoire.

«

Comme si, à cette dernière étape au cœur de la Limagne, avant de se mésallier avec l’Allier, l’eau

volcanique du lac Pavin avait déposé la lave noire de ses origines, une sorte de merveille sombre y

surgit, prise dans une ville plate et pavée et qui ne semble pas … se souvenir d’un passé terrible et

sanglant : c’est Saint-Paul d’Issoire qu’on appelle aussi Saint-Austremoine

 ».

Aragon rappelle la forme de l’église,

«

assurément celle dont le plan a le plus d’audace et

d’ampleur »

. Reconnaissant les altérations dues à l’architecte Malley, tant décrié pour la façade

et le clocher qu’il fit bâtir en 1841, il clame son admiration pour l’entrée : « 

je lui trouve

cette beauté mâle d’une poitrine de géant, de lanceur de javelot … Je m’arrête dans le narthex

… Et je comprends enfin ce qui procure à tout cela cet air de tragédie : le badigeon dû à un

certain Dauvergne en 1862, qui indispose les

« amateurs éclairés » aujourd’hui. On sait bien

pourtant

qu’en ce fameux douzième siècle français où tout a été inventé, de la poésie et de l’amour,

il devait y avoir ici… un coloriage qui ne tenait nul compte de leur ascétisme des yeux. Plus sauvage

sans doute, que ce qu’imagina ce peintre, l’année de l’expédition du Mexique … comme cet art

d’Auvergne… pays d’invasions et de reflux d’armées… Malley et Dauvergne n’ont pas restauré

Saint-Austremoine, ils l’ont achevé... Un jour on admirera le XIXe siècle d’avoir amené le rêve à

maturité

».

Intéressante reliure « à la japonaise 

»

.