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je n'en sais rien. C'est malheureux parce que toutes tes réflexions étaient de la plus grande justesse et
ta comparaison avec les chemins de fer, signée de ton nom connu, pouvait faire impression et être utile ;
dans un temps où il n'y a que les fous et les méchants
[qui]
parlent seuls, ou du moins où on n'entend
qu'eux parce qu'ils crient à tue-tête, ce n'est pas mauvais que les gens intelligents et les braves gens
disent la vérité et au besoin des vérités. Cela n'empêche pas d'être modéré et on n'est pas forcé comme
un Robert d'Harcourt d'exprimer à Drumont "son profond respect"
[l'essayiste antisémite Édouard
Drumont]
. Les gens du monde ont décidément changé d'opinion.
F
AIS
-
TOI LIRE
par madame d'Albufera
dans la dernière
Revue de Paris
LES
LETTRES DU PRINCE DE
L
IGNE À
V
OLTAIRE
,
ET
TU VERRAS QUE CE N
'
EST
PAS À UN ANCÊTRE DE
D
RUMONT QU
'
IL PRODIGUAIT
"
SON PROFOND RESPECT
",
"sa tendre vénération", "son
respect religieux", etc., etc.
M
ON AMI
C
ASA
-F
UERTE
s'est présenté à l'Union et, si tu avais été à Paris, j'aurais eu recours à ta bonté
pour que tu ne lui mettes pas de boule noire. Heureusement, il n'a aucune boule noire, et a été reçu sans
difficulté. Son mariage pouvait faire craindre le contraire
[un des modèles du « jeune Deterville »
de la
Recherche
, le marquis de Casa-Fuerte se présenta au Cercle de l'Union et y fut accepté
en avril 1907]
. Si jamais tu m'écris (ce que je te conseille de ne pas faire tant que tu ne seras pas
entièrement guéri), je te serais bien reconnaissant de me dire si tu te souviens du n° approximatif de la
maison de l'avenue d'Iéna où il y avait un appartement à louer à l'entresol et rez-de-chaussée que tu
trouvais joli. Sur description que je lui avais faite, ma belle-sœur trouvait cela très séduisant car c'est ce
genre qu'elle cherche et si elle savait le n° elle irait voir si ce n'est pas loué. Mais cela doit l'être depuis
si longtemps. Mille tendres amitiés...
Je reçois ta dépêche me disant de communiquer les meilleures nouvelles. Je l'aurais fait même si tu ne
me l'avais pas dit, mon cher Louis.
Q
UEL BONHEUR DE PENSER QUE CETTE
FIÈVRE VA PEUT
-
ÊTRE
TE QUITTER
DIMANCHE
,
OU
PLUTÔT
QUELLE
TRISTESSE
D
'
EN
CONCLURE
QU
'
ELLE
DURE
TOUJOURS
[Louis d'Albufera
était atteint de la fièvre typhoïde]
.
Avec quelle impatience j'attends ce dimanche tant désiré.
Q
UEL
MALHEUR QUE
TU NE
PUISSES
PAS ME
PASSER
TON MAL
. S'ajoutant aux miens cela ne me gênerait pas et je
serais si heureux de t'être ainsi bon à quelque chose. – Je pense que la maladie doit te rendre indifférent
aux potins. Sans cela, je t'en dirais quelques-uns. – Je reçois toujours tes dépêches à l'heure du matin. Si
cela t'est plus commode, c'est parfait. Si cela provient au contraire d'une négligence de tes domestiques,
comme je le suppose plutôt parce qu'il me semble que tu dois te coucher de bonne heure, je préférerais
qu'elles vinssent plus tôt. Parce que ne me levant presque plus, à peine une fois par semaine, cela ne
m'est pas très facile d'aller ouvrir. – Je viens de voir et, par mon indécision, de ne pas prendre trois
valets de chambre très bien et que je regrette. Je crois cependant que je vais finir par en prendre un.
P.S. J'ai oublié de te dire que dans l'entretien téléphonique que je t'ai résumé dans ma lettre d'hier,
MON
INTERLOCUTRICE
M
'
AVAIT
DIT
DES
CHOSES
DÉLICIEUSES
SUR
MON
ARTICLE
(
CELUI
DU
TÉLÉPHONE
)
[
article
intitulé «
Journées de lecture
», évoquant plaisamment les opératrices des centraux
téléphoniques]
. Elle m'a dit que beaucoup de personnes lui en parlaient avec éloges ; je ne crois pas
que ce soit vrai, mais elle m'a dit tout cela si gentiment, venant précisément à propos du fait que nous
téléphonions, disant que j'avais exprimé cela etc., que
CELA M
'
A
INFINIMENT
TOUCHÉ
.
Je ne puis te dire
comme cela venait naturellement et finement. Je lui ai dit que justement tu y avais fait allusion dans une
lettre que le
Figaro
ne publierait probablement pas mais qui était très bien. Cela l'a beaucoup amusé
[e]
et comme je ne pense pas que la lettre paraisse, si tu en as une copie, tu devrais la lui envoyer. Je suis
sûr que cela l'amuserait. J'ai reçu la lettre qu'elle m'avait annoncée. Elle était vraiment délicieuse.
»