48
J
E
VIENS
DE
PASSER
DES
SEMAINES
D
'
AGITATION
TERRIBLES
À
CAUSE
DE
CETTE
CHOSE
D
'
APPARTEMENTS
À
DÉCIDER
. J
E
CROIS QUE
J
'
AI
DÉCIDÉ
LE
BD
H
AUSSMANN
et tu me rendras un service fou en me conseillant
sur bien des choses. Tu ne sais comme je pense à toi, combien tendrement je t'aime...
»
2. –
Lettre autographe signée «
Marcel
». [Date de réception du 10 octobre 1906]. «
Mon cher
Louis, tu me manques de beaucoup de façons différentes car
J
'
AI
LOUÉ BD
H
AUSMANN
et j'ai plus de mille
avis à te demander.
N
E
POURRAIS
-
TU
PRENDRE
SUR
TOI
D
'
ÊTRE
GENTIL
AVEC
M
AUGNY
.
Je n'ai pu encore
le voir jusqu'ici ayant été trop malade et comme il part d'un jour à l'autre, je vais lui dire de venir
demain. En tous cas dis-moi ce que je dois faire avec Roullot. Je lui avais écrit pour lui
DEMANDER
DES
APPARTEMENTS
.
N'ayant pas reçu de réponse, je ne m'en suis plus occupé. Puis j'ai reçu une lettre de
Roullot (Mr, j'étais à Londres, je trouve à l'instant (à Boulogne-sur-Mer) votre lettre, je télégraphie à
Paris pour qu'on mette quelqu'un à votre disposition, et vous verrai dès mon retour). La personne mise
à ma disposition était une blague, car personne n'est venu. Je lui ai écrit de ne pas se déranger, que
j'avais loué, que je le priais de me dire ce que je lui devais pour ce qu'il avait pu débourser pour moi (je
pensais à la dépêche dont il parlait). Il m'a répondu : "Je vais écrire pour que personne ne vienne vous
voir et ne vous importune pas.
Quant aux honoraires, ce que vous ferez sera bien fait.
" Je pensais
qu'il me compterait q
[uel]
q
[ues]
francs de dépêche. Mais je suis très embarrassé pour des honoraires,
ne sachant pas absolument sur quoi les calculer. Dis-moi un chiffre. Excuse l'absurdité de mes mots, je
n'ai pas dormi depuis 3 semaines une heure. Tout à toi...
»
3. –
Lettre autographe signée «
Marcel
». [Date de réception du 11 octobre 1906] : «
Mon cher
Louis, si tu avais la gentille pensée de venir voir un très malheureux malade, tu ne risquerais plus
de faire de rencontres qui te fussent désagréables. Mais pas avant 8 heures du soir car je suis en bien
mauvais état. On ne peut plus affectueusement à toi...
»
A
MI
DE
JEUNESSE
DE
M
ARCEL
P
ROUST
,
LE
COMTE
C
LÉMENT
DE
M
AUGNY
(1873-1944) l'accueillit
plusieurs fois dans son château de Maugny au bord du lac Léman, entre 1893 et 1905, et
demeura ensuite jusqu'à sa mort en relations épistolaires avec lui. Marcel Proust transposa
dans la
Recherche
les souvenirs de ces séjours, et lui emprunta quelques traits pour composer
Robert de Saint-Loup.
«
M
OI
,
PERSONNE NE ME MANQUE
,
C
'
EST
INOUÏ
.
S
AUF
CEUX QUE
JE NE
POURRAI
PLUS REVOIR
JAMAIS
...
»
B
ELLE
ET
RICHE
LETTRE
évoquant
l'absence de ses parents défunts («
une
douleur mêlée à tout, même à la gaîté
»),
Reynaldo Hahn («
que j'aime comme un
frère
»), le comte de Gramont, le duc
de Guiche, le prince Radziwill («
Léon,
ex-Loche
»), le mariage d'une Murat
avec un Bourbon, etc.
36
PROUST
(Marcel). Lettre autographe
signée «
Marcel
». [Versailles], «
mercredi
»
[5 décembre 1906].
1.000/1.500
12 pp. in-8, liseré de deuil ; date du 6 décembre 1906 au
composteuren3endroits,apostilleautographedudestinataire,
«
rép
[ondu]
13 décemb
[re] » ; quelques perforations d'aiguille
avec infime tache de rouille.