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Q
UANT À L
'U
NION
,
JE NE TE REMERCIE PAS
. C'
EST UNE BONTÉ TROP GRANDE
pour que des paroles ne sonnent
pas creux à côté de cela. Il me reste l'espoir de t'en remercier un jour, si l'occasion s'en présentait, par
des actes, et en attendant à garder le silence. – J'ai les tuyaux les plus déplorables, c'est (me dit-on) une
impossibilité matérielle
,
UN
TERRIBLE
COUP
DANS
L
'
EAU
.
Puisse-t-il au moins rester dans l'eau et ne
pas nous retomber sur la figure...
»
2. –
S.l., [9 février 1905] : «
Mon cher Louis, une phrase de ta lettre est pour moi la clef de tout : encore
faut-il savoir dans quel sens on doit tourner ! La voici : "lui et
[Albert]
Vandal seraient le mieux. C'est
le conseil Bassano"
[Napoléon Maret, duc de Bassano, membre de plusieurs clubs, dont le Cercle
de l'Union]
. Si cela veut dire que M. de Forbin et M. Vandal sont les deux appuis les plus utiles à se
procurer et que, eux favorables, M. de Bassano n'hésitera plus à me présenter, c'est très bien, d'autant
plus que Vandal est certainement favorable, qu'il n'y a plus qu'à se concilier la faveur de M. de Forbin,
ce qui est peut-être impossible, mais ce qu'on peut toujours essayer. Et j'essaierai aussitôt. – Mais si
cela signifie que M. de Forbin et M. Vandal seraient les deux meilleurs
parrains
, alors, mon petit Louis,
si tu n'y vois pas d'inconvénients (car enfin je ne veux pas agir ni cesser d'agir sans te conseiller dans
une affaire qui est d'abord une création de ton cerveau, ensuite une œuvre de ton admirable bonté pour
moi), renonçons immédiatement à l'Union. Car d'abord de la part de M. de Bassano la plaisanterie est
un peu forte de conseiller comme parrains M. de Forbin qui n'a plus jamais voulu présenter personne
depuis l'échec Richelieu, qui même en principe, bien loin d'en être le promoteur, est défavorable à ma
candidature, et que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam.
Et en second lieu
V
ANDAL
qui depuis qu'il est de l'Union n'a jamais voulu présenter personne tant il est
réservé et qui
N
'
IRAIT
PAS
CHOISIR
POUR
SES DÉBUTS UN
CLIENT AUSSI HASARDEUX QUE MOI
,
QU
'
IL
CONNAÎT
D
'
AILLEURS
À
PEINE
,
CELA
SEULEMENT
PARCE
QU
'
IL
A
LU
AVEC
INTÉRÊT
L
A
B
IBLE
D
'A
MIENS
[ouvrage de
John Ruskin dont Marcel Proust publia sa propre traduction en 1904]
. Ce qui me décidait à
l'Union était ta gentillesse de m'y faire présenter, mais si M. de Bassano ne peut être qu'un appui, et
s'il me fait chercher des parrains moi-même, j'avoue que c'est trop compliqué et qu'il vaut mieux y
renoncer. Si au contraire, Forbin, adouci par q
[uel]
q
[ue]
manœuvre savante, te crois que M. de Bassano
me présente, alors j'essaye de lui faire parler...
Au moment où je viens de t'écrire, je réfléchis qu'il y a une matinée Vaufreland vendredi, que si donc
je voulais que
MADAME
DE
C
HEVIGNÉ
[son amie Laure de Sade, comtesse de Chevigné, un des
modèles de la duchesse de Guermantes dans la
Recherche
]
y parlât à M. de Forbin, il n'y aurait
pas de temps à perdre pour lui exposer le cas... Je vais lui écrire... D'ailleurs, j'ignore absolument
si elle connaît bien M. de Forbin. Ma supposition est venue de ce qu'un M. de Chevigné a épousé
Mlle de Forbin, mais ce Chevigné est-il un frère du nôtre, et n'est-il pas brouillé avec lui ? J'ignore
absolument tout cela. Je me figure en tous cas que ce n'est guères le même monde...
C'
EST
BIEN
ENNUYEUX
QUE
NOUS
NE
PUISSIONS
PAS
FONDER
UN
CERCLE
AVEC
G
UICHE
, L
OCHE
, G
ABRIEL
,
ETC
.
[le duc de Guiche Armand de Gramont, Léon Radziwill dit Loche, et Gabriel de
La Rochefoucauld].
C
E
SERAIT
LE
SEUL OÙ
J
'
AURAIS DES
CHANCES D
'
ÊTRE REÇU
.
»