Previous Page  35 / 102 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 35 / 102 Next Page
Page Background

34

Q

UANT À L

'U

NION

,

JE NE TE REMERCIE PAS

. C'

EST UNE BONTÉ TROP GRANDE

pour que des paroles ne sonnent

pas creux à côté de cela. Il me reste l'espoir de t'en remercier un jour, si l'occasion s'en présentait, par

des actes, et en attendant à garder le silence. – J'ai les tuyaux les plus déplorables, c'est (me dit-on) une

impossibilité matérielle

,

UN

TERRIBLE

COUP

DANS

L

'

EAU

.

Puisse-t-il au moins rester dans l'eau et ne

pas nous retomber sur la figure...

»

2. –

S.l., [9 février 1905] : «

Mon cher Louis, une phrase de ta lettre est pour moi la clef de tout : encore

faut-il savoir dans quel sens on doit tourner ! La voici : "lui et

[Albert]

Vandal seraient le mieux. C'est

le conseil Bassano"

[Napoléon Maret, duc de Bassano, membre de plusieurs clubs, dont le Cercle

de l'Union]

. Si cela veut dire que M. de Forbin et M. Vandal sont les deux appuis les plus utiles à se

procurer et que, eux favorables, M. de Bassano n'hésitera plus à me présenter, c'est très bien, d'autant

plus que Vandal est certainement favorable, qu'il n'y a plus qu'à se concilier la faveur de M. de Forbin,

ce qui est peut-être impossible, mais ce qu'on peut toujours essayer. Et j'essaierai aussitôt. – Mais si

cela signifie que M. de Forbin et M. Vandal seraient les deux meilleurs

parrains

, alors, mon petit Louis,

si tu n'y vois pas d'inconvénients (car enfin je ne veux pas agir ni cesser d'agir sans te conseiller dans

une affaire qui est d'abord une création de ton cerveau, ensuite une œuvre de ton admirable bonté pour

moi), renonçons immédiatement à l'Union. Car d'abord de la part de M. de Bassano la plaisanterie est

un peu forte de conseiller comme parrains M. de Forbin qui n'a plus jamais voulu présenter personne

depuis l'échec Richelieu, qui même en principe, bien loin d'en être le promoteur, est défavorable à ma

candidature, et que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam.

Et en second lieu

V

ANDAL

qui depuis qu'il est de l'Union n'a jamais voulu présenter personne tant il est

réservé et qui

N

'

IRAIT

PAS

CHOISIR

POUR

SES DÉBUTS UN

CLIENT AUSSI HASARDEUX QUE MOI

,

QU

'

IL

CONNAÎT

D

'

AILLEURS

À

PEINE

,

CELA

SEULEMENT

PARCE

QU

'

IL

A

LU

AVEC

INTÉRÊT

L

A

B

IBLE

D

'A

MIENS

[ouvrage de

John Ruskin dont Marcel Proust publia sa propre traduction en 1904]

. Ce qui me décidait à

l'Union était ta gentillesse de m'y faire présenter, mais si M. de Bassano ne peut être qu'un appui, et

s'il me fait chercher des parrains moi-même, j'avoue que c'est trop compliqué et qu'il vaut mieux y

renoncer. Si au contraire, Forbin, adouci par q

[uel]

q

[ue]

manœuvre savante, te crois que M. de Bassano

me présente, alors j'essaye de lui faire parler...

Au moment où je viens de t'écrire, je réfléchis qu'il y a une matinée Vaufreland vendredi, que si donc

je voulais que

MADAME

DE

C

HEVIGNÉ

[son amie Laure de Sade, comtesse de Chevigné, un des

modèles de la duchesse de Guermantes dans la

Recherche

]

y parlât à M. de Forbin, il n'y aurait

pas de temps à perdre pour lui exposer le cas... Je vais lui écrire... D'ailleurs, j'ignore absolument

si elle connaît bien M. de Forbin. Ma supposition est venue de ce qu'un M. de Chevigné a épousé

Mlle de Forbin, mais ce Chevigné est-il un frère du nôtre, et n'est-il pas brouillé avec lui ? J'ignore

absolument tout cela. Je me figure en tous cas que ce n'est guères le même monde...

C'

EST

BIEN

ENNUYEUX

QUE

NOUS

NE

PUISSIONS

PAS

FONDER

UN

CERCLE

AVEC

G

UICHE

, L

OCHE

, G

ABRIEL

,

ETC

.

[le duc de Guiche Armand de Gramont, Léon Radziwill dit Loche, et Gabriel de

La Rochefoucauld].

C

E

SERAIT

LE

SEUL OÙ

J

'

AURAIS DES

CHANCES D

'

ÊTRE REÇU

.

»