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1. –
«
Vendredi soir
» [13 janvier 1905] : «
Mon cher Louis, comme je prends la douce et fâcheuse
habitude de ne plus pouvoir rien faire sans te demander conseil aussi bien dans les petites choses que
dans les g
[ran]
des, dis-moi ceci : si je ne suis plus souffrant (mais c'est bien improbable !),
J
'
IRAI
PEUT
-
ÊTRE DIMANCHE
À
B
OIS
-B
OUDRAN OÙ M
[
ADAM
]
E
G
REFFUHLE M
'
A
INVITÉ
À
ASSISTER
À DES
EXPÉRIENCES DE
TÉLÉPHONIE
SANS
FIL
(?)
[dirigées par le physicien Édouard Branly]
. Peut-on (ou doit-on) se mettre
en redingote, ou est-il forcé d'être en veston. Est-il forcé d'être en chapeau mou. Ne me réponds pas : "on
peut toujours faire ce qu'on veut". Mais dis-moi ce qu'on doit faire. Si cela peut mieux te renseigner, je
ne suis invité ni à dîner ni à déjeuner, l'après-midi seulement. Pour moi qui ne déjeune pas, cela peut
aller. Mais je me demande comment des gens qui vivent comme tout le monde s'arrangent, comme il y
a deux h
[eures]
de chemin de fer...
»
Lettre publiée par Françoise Leriche (« 14 lettres inédites », n° 12).
2. –
[16 janvier 1905] : «
Mon cher Louis, pardonne-moi de ne pas t'avoir encore remercié de
TA
GENTILLESSE
EXQUISE
POUR
L
'
AUTO
QUI
EST
TELLEMENT
BEAU
,
TELLEMENT
CONFORTABLE
,
TELLEMENT
AÉRÉ
QUE
J
'
AURAIS
VOULU
NE
JAMAIS
EN
DESCENDRE
[au début du siècle, « auto » est encore du genre
masculin comme abréviation de « véhicule automobile »]
– mais j'ai été tellement malade (je
dis chaque fois que c'est le jour où je l'ai été le plus, mais c'est que cela suit une marche ascendante et
ma crise continue encore en ce moment, effroyable). Je ne peux pas te dire combien ta gentillesse m'a
pénétré. –
B
OIS
-B
OUDRAN
CREVANT
. J'ai dit à Mad
e
Greffuhle que je t'avais téléphoné toute la matinée
pour te demander si je devais mettre des bottines vernies, un veston, etc. Quant à Guiche
[le duc de
Guiche, Armand de Gramont]
, je lui ai aussi parlé de toi. Il m'a dit que tu étais venu le voir un jour
à une heure, lui disant qu'il fallait que tu rentres à une heure. Il a ajouté : "vous lui direz que ce n'est
pas gentil de ne pas être revenu me voir comme j'étais malade", mais il l'a dit en plaisantant et t'aime
beaucoup.
J'
AI
PASSÉ UNE NUIT
ABOMINABLE
,
UNE
JOURNÉE
TERRIBLE
.
Ce soir, dans un moment d'accalmie, j'ai reçu
L
OCHE
[L
ÉON
R
ADZIWILL
,
dit Loche]
superbe en militaire,
R
EYNALDO
[H
AHN
]
et une seconde
L
UCIEN
[D
AUDET
]
QUE
L
'
IMPÉRATRICE
VEUT
EMMENER
EN
É
GYPTE
[Lucien Daudet était alors secrétaire de
l'impératrice Eugénie]
– mais je n'ai pu leur parler tant je restais oppressé. Puis cela a repris de plus
belle. Et je t'écris d
[an]
s un état indescriptible, j'aurais
le plus grand besoin
d'avoir les mesures
exactes et détaillées du canapé, au p
[oin]
t de vue des coussins
[étrennes pour Louisa de Mornand]
.
Il ne faut pas s'asseoir dessus, n'est-ce pas, comme un capitonnage. Et pour le dos, les faut-il suspendus
aux coins ?
J'aurais bien voulu aller te remercier mais j'ai en dehors de tout un peu de bronchite et si cela ne va pas
mieux je passerai q
[uel]q[ues]
jours non seulement à la chambre mais au lit. Si demain mardi tu passes
devant chez
L
OCHE
, demande donc, si cela ne t'ennuie pas, de ses nouvelles car il souffrait terriblement
du pied, et
TÂCHE HABILEMENT DE
SAVOIR OÙ
IL
EST
ET CE QU
'
IL
FAIT
aujourd'hui (mardi). Mais seulement
si tu passes devant et si tu es ami avec son concierge car il ne faudrait pas que cela en ait l'air. D'autant
plus que c'est forcément moi qui t'ai dit qu'il souffrait du pied.
S
URTOUT
N
'
AIE
PAS
L
'
AIR
DE
DEMANDER
OÙ
IL
EST DE MA
PART
.
»
Lettre publiée par Françoise Leriche (« 14 lettres inédites », n° 13).