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«

T

U

PEUX

TROUVER QUE

JE ME

VANTAIS D

'

UNE DÉLICATESSE QUI N

'

EST

PAS

LA MIENNE

,

MAIS

COMMENT AS

-

TU

PU

CROIRE QUE

C

'

ÉTAIT

POUR

TE REPROCHER D

'

EN MANQUER

...

»

M

ÉANDRES

PROUSTIENS DE

L

'

AMITIÉ

.

1. –

S.l., [1904 ou début de 1905] :

«

Mon petit Albu, je n'ai pas l'intention

de bouger de chez moi

aujourd'hui

jeudi

et de 6 h. à onze heures 1/4 vous

me trouverez si vous voulez me voir,

je ne vous en écris pas plus long car

JE

SUIS

DEBOUT

DEPUIS

8

HEURES

DU

MATIN

,

IL

EST

2

HEURES

DU MATIN

ET

JE

TREMBLE DE

FIÈVRE

...

»

2. –

S.l., [date de réception du

5 janvier 1905] : «

Mon cher Louis,

pournejamaisavoiruneseulepersonne

sans te le dire, je t'annonce que

J

'

EN AURAI CE

SOIR TROIS OU QUATRE À DÎNER EN VESTON DONT

B

ERTRAND

[

DE

F

ÉNELON

]

. Tu sais l'immense

plaisir que tu me fais en venant, mais je comprends trop bien que tu restes tout simplement et tout

gentiment chez toi. Ce n'était que pour te dire et te rappeler que tu es toujours invité. Envoie-moi un

pneumatique me disant si je pourrais passer chez toi dans la soirée tard, jusqu'à quelle heure...

» En

l'honneur de Bertrand de Fénelon, qui repartait en poste à l'étranger, Marcel Proust allait réunir

autour de celui-ci, ce soir-là, Reynaldo Hahn, Antoine Bibesco, Gabriel de La Rochefoucauld,

René Peter, Lucien Daudet, Fernand Gregh et Albert Flament.

Lettre publiée par Françoise Leriche (« 14 lettres inédites », n° 5).

3. –

S.l., [début de 1905] : «

Mon petit Albu, quelqu'un de bien étonné, cela a été moi en voyant

que ma lettre t'avait fait de la peine. Et cela m'a bien désolé aussi.

T

U

AS

LE

TORT

DE

NE

PAS

TE

PERSUADER UNE

FOIS POUR

TOUTES QUE

JE NE

FAIS

JAMAIS DE

SOUS

-

ENTENDUS

,

SURTOUT AVEC

TOI

.

Ce que

je te dis est ce que je pense et je ne t'insinue rien. Or jamais je ne t'ai dit que tu ne m'écrivais pas

quand tu es heureux, c'est à cent lieues de ma pensée. Je t'ai dit tout, au contraire, et m'excusais

de ne pas t'avoir répondu, mais que comme j'avais appris que le malentendu qui te préoccupait

était éclairci, je n'avais plus de raison de t'écrire, que

QUAND

TU

AVAIS UN

ENNUI

JE ME

PERMETTAIS DE

T

'

ÉCRIRE

TOUT

LE

TEMPS MAIS

que

J

'

ÉTAIS PLUS DISCRET QUAND

TU

ÉTAIS HEUREUX

. E

N DISANT CELA

,

TU PEUX

TROUVER QUE

JE ME

VANTAIS D

'

UNE DÉLICATESSE QUI N

'

EST

PAS

LA MIENNE

,

MAIS

COMMENT AS

-

TU

PU CROIRE

QUE C

'

ÉTAIT POUR

TE REPROCHER D

'

EN MANQUER

.

Enfin je te jure que telle était ma pensée et j'espère qu'il

n'y a plus de doute là-dessus dans la tienne. Pardonne-moi de ne pouvoir te voir en ce moment l'après-

midi, je traverse un dur moment

et ma santé surtout est détestable. Je me réveille rarement avant huit

heures du soir. Comme tu ne peux me voir, écris-moi au sujet des étrennes. Je n'ai aucune idée de ce qui

doit cette année faire pendant au surtout. Et toi, qu'est-ce que tu veux que je te donne ?

En ce moment, le vent est à ce que ce soit en Suisse

[au milieu du mois de février, Marcel Proust

croyait devoir partir en cure à Berne]

et tr

[ès]

prochainement que j'aille faire la cure d'isolement.

Mais rien n'est décidé. Tu seras le premier informé...

»

20

PROUST

(Marcel). 3 lettres autographes

signées, une «

votre Marcel

» et deux

«

Marcel

»

. Début de janvier 1905 et s.d.

1.000/1.500

1.

1 p. in-8, liste de noms manuscrite au crayon par le

destinataire au verso.

• 2.

1 p. in-8 oblong ; apostille autographe

du destinataire, «

reç

[u],

rép

[ondu] », avec date estampée au

composteur.

• 3.

2 pp. in-8 oblong, liseré de deuil ; apostille

autographe du destinataire, «

rép

[ondu] ; petit manque angulaire.