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HISTOIRE POSTALE
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ANTOINE DE SAINT EXUPÉRY (1900-1944)
Textes scientifiques et calculs mathématiques : manuscrits
autographes, abondamment raturés et corrigés. [Vers 1921].
15 p. sur 12 f. in-12, in-8 et in-4 (dimensions diverses) de
divers papiers, encre noire et brune, foliotation postérieure
partielle au crayon rouge (1-11).
10 000 / 12 000 €
Important ensemble de brouillons de textes scientifiques et calculs
mathématiques de Saint Exupéry, datant vraisemblablement de son
séjour au Maroc, où il prépare son brevet de pilote militaire. Dans
l’angle supérieur droit du feuillet n° 8, il a inscrit les noms Lacoste et
Koenig, suivis de la mention « aspirants d’aviation ».
Cet ensemble de notes, problèmes et solutions d’algèbre, rédigés
à la hâte ou mises au propre, correspond à des séances de travail
ou de délassement intellectuel. Saint Exupéry, qui aimait les mathé-
matiques, pose sous divers énoncés des problèmes du calcul de
l’hypoténuse d’un triangle-rectangle puis leurs solutions algébriques
avec formules, schémas et équations diverses. Ces pages préfigurent
le célèbre « Problème du Pharaon » dont il eut l’idée à la suite d’un
séjour en Égypte en 1935 et qui fut publié à titre posthume en 1957.
Ce problème propose de découvrir la dimension d’une stèle en forme
de parallélépipède rectangle et le nombre de cubes nécessaires à sa
construction. Quelques feuillets portent également des fragments de
textes divers, dont des brouillons de lettre : « Cher ami, je suis bien
désolé de n’avoir pu venir à Rabat. J’ai dû filer à Marrakech d’où je
reviens pour trouver un télégramme m’appelant d’urgence à Alger. »
(verso du f. 8). Le recto du f. 11 quant à lui contient, au milieu de séries
de chiffres, quelques alexandrins correspondant vraisemblablement
à un poème, très corrigés et difficilement déchiffrables : « Vers le soir
quand la lune a bleui la campagne / […] Serrant le bras léger d’une
chaste compagne [...] ». Ces vers ont pu être rédigés en l’honneur de
Louise de Vilmorin, dont Saint Exupéry est profondément amoureux
à l’époque et qui fut sa fiancée officielle de 1922 à 1924.
On joint une lettre autographe signée de Daniel Dugué (1912-1987),
professeur de mathématiques, relative à l’équation de Fermat : « C’est
une très vieille question ouverte depuis Fermat qui prétend en avoir
trouvé une démonstration. Mais cette démonstration n’a pu être
reconstituée depuis trois siècles ! » (Alger, 29 mars 1944 ; 2 p. sur 1 f.
in-8 (21 x 13,5 cm), en-tête de la faculté des Sciences de l’université
d’Alger, encre violette.
PROVENANCE :
Vente anonyme à Paris, le 21 mai 2008, lot 136
Quelques taches et brunissures ; trous d’épingle ; quelques déchirures
et pliures marginales