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les collections aristophil
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JEAN MERMOZ (1901-1936)
« Rapport sur les causes et les conclusions de l’accident
survenu à l’avion F-ANBL » : manuscrit autographe, raturé
et corrigé. [4 septembre 1936].
3 p. sur 3 f. in-4 (26,9 x 21 cm) de papier vélin, encre bistre
et crayon de couleurs.
8 000 / 10 000 €
Manuscrit original du RAPPORT QUE MERMOZ RÉDIGEA À LA
SUITE DE L’ACCIDENT MORTEL DE SON CAMARADE GASTON
GÉNIN, dont l’avion s’était écrasé le 2 août précédent dans la
Montagne noire :
« N’ayant participé à aucune enquête officielle, nous ne pouvons
juger les faits qu’en nous mettant nous-même à la place de Génin.
Départ à 2
h
45 du Bourget. Renseignements météorologiques
permettant de prendre le départ en toute confiance (voir feuille
météorologique au dossier). Génin est le spécialiste des vols sans
visibilité. Un banc de mauvais temps d’une profondeur de 200 km
entre Brive et Toulouse, avec des plafonds de 3 à 600 mètres n’est
pas un obstacle pour un bon pilote de ligne, à plus forte raison pour
lui qui en a vu bien d’autres et de plus pénibles. Bordeaux se dégage
d’après les dernières prévisions de l’ONM. Une route aboutissant
dans l’ouest de Toulouse ne peut qu’offrir la plus grande sécurité.
Il se méfie du gonio de Toulouse. À plus forte raison, il prendra la
route ouest. Il préfère prendre un Wibault qui n’a pas de gonio
de bord, mais qui possède du rayon d’action supplémentaire que
l’autre Wibault qui a la gonio de bord mais qui a moins de rayon
d’action. Il sait que le rayon d’action offre une marge de sécurité
beaucoup plus grande. Il prend sagement sa décision. […] ».
On joint 2 lettres dactylographiées signées du directeur de
l’Aéronautique civile à Mermoz, en tant que délégué à la sécurité de
la compagnie Air-France, lui demandant de rédiger un rapport sur
cet accident puis accusant réception de celui-ci (Paris, 8 août et 11
septembre 1936 ; ens. 2 p. sur 1 f. et 1 double f. in-4).
PROVENANCE :
Vente anonyme à Paris, le 11 octobre 2008, lot M107
Quelques petites taches et légères pliures