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les collections aristophil

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JEAN MERMOZ (1901-1936)

Réunion de 9 poèmes autographes.

[Vers 1918-1919].

Ens. 17 p. sur 5 doubles f. petit in-4

(21,9 x 17,3 cm) de papier quadrillé

extraits d’un cahier, encre noire.

8 000 / 10 000 €

BEL ENSEMBLE DE NEUF POÈMES DE

JEUNESSE AUTOGRAPHES DE JEAN

MERMOZ :

- « Nocturne » (4 tercets en alexandrins

suivis de 54 vers brefs de 2 à 4 pieds) : « Le

soleil couchant ensanglante l’horizon, / Et

ses rayons de pourpre glissant sur le gazon

/ Teintent les paysages sous les cieux

assombris. // Il semble que tout se meurt

avec volupté / Que le gouffre effrayant où

chaque être va sombrer / Est un gouffre

d’amour que l’on doit adorer. […] » ;

- « L’Épave » (4 tercets) : « Sur la côte

déchiquetée, pareille à un squelette / À

demi dévoré par un fauve sanguinaire, /

Un grand bateau de pêche dresse sa noire

silhouette. […] » ;

- « Paysage » (32 vers) : « Les beaux soleils

couchants / Qui meurent sur la grève, / Et

donnent au flot d’argent / Une langueur de

rêve. […] » ;

- « Le Glas » (7 quatrains) : « Quelqu’un

est mort au village ? / … Est-ce un enfant

ou un homme d’âge ? / Qu’importe ! Une

âme n’est plus ici-bas / Écoutez sonner le

sombre glas ! […] » ;

- « Banlieue » (12 vers) : « Un immonde

tramway monte la rue en grinçant / Entre

deux haies d’arbre de massifs poussiéreux…

[…] » ;

- « Pâques » (4 quatrains) : « Quand

j’entrai dans mon village / Un gai carillon

m’accueillit. Les cloches chantaient avec

rage / En haut du clocher du pays. […] » ;

- « L’Ange de la Douleur » (4 huitains) :

« Quand l’Ange de la Mort / Pâle messager

du Dieu / Qui commande notre sort /

Emporte vers les Cieux / L’âme de l’être

cher / De l’éternelle demeure / Descend

l’Ange du Père / L’Ange de la Douleur. […] » ;

- « La Chauve-Souris » (4 quatrains suivis

de 12 vers) : « Quand le jour naissant

brusquement apparu / Surprend la chauve-

souris dans son vol nocturne / L’animal

effrayé s’enfuit éperdu / Ne pouvant

supporter que la clarté de la Lune. […] » ;

- « La Mort du Chien » (32 vers) : « Blotti

dans l’excavation sombre d’une carrière / Le

poile tout gluant de sueur et de poussière /

La gueule saignante et dégoûtante de bave

[…] ».

PROVENANCE :

Vente anonyme à Paris, le 11 octobre

2008, lot M4

Petits manques aux plis centraux, sans

atteinte au texte