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les collections aristophil
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ANTOINE DE SAINT EXUPÉRY (1900-1944)
Brouillon du
Petit Prince
: manuscrit autographe, raturé et
corrigé. [Vers 1942].
2 p. sur 2 f. in-4 (28 x 21,6 cm) de papier pelure américain
« Esleeck Fidelity Onion Skin », encre bistre, foliotation
postérieure au crayon violet (0439-0440).
180 000 / 250 000 €
EXCEPTIONNEL BROUILLON DU
PETIT PRINCE
, COMPRENANT
DES VARIANTES POUR LES CHAPITRES XVII ET XIX, ET UN TEXTE
INÉDIT.
Notre brouillon, avec ses nombreuses ratures et corrections, ses
renvois et ses notes marginales, et tout fragmentaire qu’il soit, est
indéniablement l’un des plus précieux manuscrits littéraires du XX
e
siècle puisqu’il est lié à l’écriture de l’œuvre la plus célèbre de Saint
Exupéry, devenue par son succès planétaire un des textes majeurs
de la littérature universelle, le plus vendu et le plus traduit dans le
monde depuis 1943.
On sait que le manuscrit original du
Petit Prince
fut offert par Saint
Exupéry à son amie Silvia Hamilton au moment de son départ pour
l’Afrique du Nord, à la fin d’avril 1943. Il est aujourd’hui conservé à
la Morgan Library, à New York. La Bibliothèque nationale de France
quant à elle possède une dactylographie complète, mais avec peu
de corrections manuscrites. Les éditeurs des Œuvres
complètes
ne
citent aucun autre manuscrit de ce texte et, a fortiori, ce brouillon.
La première page comprend des variantes du texte retenu dans
la version définitive, mais dans un ordre inversé, pour les chapitre
XIX (le début de notre manuscrit « Il était parti [...] terre jaune ») et
XVII (« Alors il s’était mis en route […] combien la terre est vide »).
Ils se situent au moment où, après avoir parcouru six planètes, le
héros arrive sur Terre, la septième planète qu’il visite. On reconnaît
aisément les passages de ces chapitres, mais les formulations sont
différentes par rapport au texte édité. Par exemple, là où le texte
publié comprend : « Si les deux milliards d’habitants qui peuplent la
Terre se tenaient debout et un peu serrés, comme pour un meeting,
ils logeraient aisément sur une plage publique de vingt milles de
long sur vingt milles de large », notre brouillon propose : « Si l’on
réunissait tous les habitants de cette planète les uns à côté des
autres serrés comme pour un meeting, les blancs, les jaunes, les
noirs, les enfants, les vieillards, les femmes et les hommes sans en
oublier un seul, l’humanité tiendrait tout entière dans l’île de Long
Island. »