60
61
les collections aristophil
Littérature
253
FLAUBERT, Gustave (1821-1880)
Correspondance de 33 lettres autographes signées adres-
sées à Émile Zola
Paris, Croisset…, [1871-1880]
Ens. environ 48 p. sur 33 ff. in-8 et in-12 en 1 vol. in-8 (21 x
15 cm), demi-chagrin écrasé havane, dos lisse
(reliure du
XX
e
siècle).
40 000 / 50 000 €
Réunion de 33 lettres autographes signées de Gustave Flaubert à
Émile Zola, ainsi qu’une lettre allographe et deux copies de lettres
de Flaubert à Zola.
Malgré une première rencontre mitigée, les deux hommes se
prennent d’affection et entretiennent une correspondance qui
s’étend de 1871 à 1880, prenant fin avec la mort de Flaubert.
Tous les sujets sont évoqués, notamment leurs relations com-
munes : Daudet, Tourgueniev, Maupassant, les Goncourt ou l’édi-
teur Charpentier. Leurs différents ouvrages, en cours ou passés,
sont souvent abordés. Ainsi, après la lecture du
Nana
de Zola,
Flaubert s’extasie : « J’ai passé hier toute la journée jusqu’à 11h ½
du soir à lire Nana. Je n’en ai pas dormi cette nuit & j’ “en demeure
stupide”. Nom de dieu ! Quelles couilles vous avez ! » (lettre du 15
février 1880).
Il tient son correspondant au courant de ses propres progrès :
« Jamais je ne me suis senti plus d’aplomb, mais
l’Histoire d’un
cœur simple
ne sera pas finie avant 3 semaines, après quoi je pré-
parerai immédiatement mon
Hérodiade
(ou
Hérodias
). » (lettre du
23 juillet 1875) Il lui confie également ses doutes : « Mon existence
est maintenant bouleversée ; j’aurai toujours de quoi vivre, mais
dans d’autres conditions. Quant à la littérature, je suis incapable
d’aucun travail. Depuis bientôt quatre mois (que nous sommes
254
FLAUBERT, Gustave (1821-1880)
Notes historiques sur le Moyen Âge
S.l.n.d.
27 p. sur 6 doubles ff. et 2 ff. in-4 (30 x 18,8 cm) et 41 p. sur
3 doubles ff. et 16 ff. in-folio à in-8
(dimensions diverses).
10 000 / 15 000 €
Ensemble de notes autographes intitulé
Notes historiques sur le
Moyen Âge
, tirées de divers volumes tels
La Conquête de l’Angle-
terre par les normands
d’Augustin Thierry (Paris, 1825), de
L’His-
toire de la Civilisation en France
de Guizot (Paris, 1828) ou encore
de
L’Esprit des Lois
de Montesquieu (Genève, 1784).
Un premier ensemble consiste en une étude de l'histoire médié-
vale de l’Italie (la plus approfondie et développée), de la Grande
Bretagne, de la Bretagne, de l’Espagne et de la Germanie.
Le second ensemble se concentre sur la même période en France
et particulièrement sur la « société féodale dans ses rapports civils
et religieux » et la chevalerie. Après avoir reproduit
Ballade du
Bachelier d’Armes
un poème d'Eustache Deschamps (XIVe siècle),
Flaubert entame son étude par un « état des idées actuelles (1830)
sur le M[oyen] Âge ».
Il est peu probable que ce manuscrit ait été rédigé en 1830. En
effet, à cette époque-là, Flaubert est élève au Collège royal de
Rouen. Il s’agit plus certainement de l’année d’édition de l’exem-
plaire de
L’Histoire de la Civilisation en France
de Guizot, sur le-
quel Flaubert fonde sa recherche.
Quelques taches et rousseurs, petits manques et déchirures marginaux.
dans des angoisses infernales), j’ai écrit, en tout, quatorze pages,
et mauvaises ! Ma pauvre cervelle ne résistera pas à un pareil
coup. » (lettre du 3 aout 1875).
Il partage également son enthousiasme pour les œuvres de son
correspondant : « Ne m’envoyez pas votre
Assommoir
, ça me per-
drait. Je serai dessus trois jours, et mon départ serait retardé. Je
crève d’envie de le lire, et je vous assure que ma résolution est
héroïque […] mettez-moi de côté les bêtises qui seront dites sur
l’
Assommoir
. » (5 janvier 1877).
Beau témoignage de l’estime artistique et de l’affection que porta
Flaubert à Zola, qu’il résume dans sa lettre du 18 février 1879 : « Il
n’est pas possible d’être un meilleur bougre que vous. Merci de
votre lettre qui me remet, comme disent les bonnes gens, “du
baume dans le sang”. »
BIBLIOGRAPHIE :
- CONARD, Œuvres complètes de Gustave Flaubert.
Correspondance, Paris, 1926, tomes 6 à 9.
Quelques petites taches, traces de pliures, 2 petites déchirures mar-
ginales sans atteinte au texte.