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58

les collections aristophil

1398

NAPOLÉON I

er

(1769-1821) Empereur.

MANUSCRIT dicté avec CORRECTIONS AUTOGRAPHES,

[

Notes sur le

Traité des grandes opérations militaires

par le général baron Jomini

] ; 4 pages grand in-fol.,

paginées 5 à 8.

8 000 / 10 000 €

Très intéressant manuscrit sur les campagnes de 1796-1797, rectifiant

les récits de Jomini.

Napoléon, lisant à Sainte-Hélène, le

Traité des grandes opérations

militaires

du général Antoine, baron de JOMINI (1779-1869, le grand

statège et historien militaire suisse au service de Russie), décide de

rectifier la relation de plusieurs batailles.

Le manuscrit a été dicté à Louis-Étienne SAINT-DENIS dit le Mameluk

ALI (1788-1856), second valet de chambre, copiste et bibliothécaire,

et

abondammment corrigé

par MONTHOLON et par Napoléon lui-

même (

plus de 130 mots autographes

). Le présent fragment, paginé

5 à 8, correspond à la fin de la note IV

Bataille de Bassano

(partie du

§ 5) [chap. XXXI de Jomini], aux notes V

Bataille d’Arcole

[chap. XXXIV]

et VI

Bataille de Rivoli

[chap. XXXVI], et à la plus grande partie de la

note VI

Campagne d’Allemagne de 1797

[chap. XXXVIII, manque la fin

du § 6) ; les notes, ici sans titres, sont désignées par le chiffre romain

et le numéro du chapitre de Jomini. Le texte a été publié dans les

Mémoires pour servir à l’histoire de France sous Napoléon

(Firmin-

Didot, 1823-1825, tome IV, p. 258-262), et dans la

Correspondance

(t. XXIX, 1870, p. 353-359). Nous en donnons quelques extraits.

[

IV. Bassano

]. Les Autrichiens avaient répandu « le bruit que Napoleon

avait périt avec son armée dans les Gorges de la Brenta et que

Wurmser avec toute son armée victorieuse arrivait sur Mantoue.

Le commandant de Légnago était un chef de bataillon d’infanterie

légère qui y était avec 500 hommes il perdit la tête ajouta foi à ces

rapports mensongers et crut faire un chef-d’œuvre d’évacuer la place,

de sauver son bataillon et de rejoindre Sahuguet sur Mantoue […]. Au

premier coup de canon de l’avant-garde de Cérea Napoléon qui était

à cheval et qui marchait plus à droite sur la direction de Sanguinetto

compris ce qui arrivait, il s’y porta au galop afin d’y remédier s’il en

était temps ; mais comme il arrivait la 4

e

légère était mise en déroute

et plusieurs mille hommes de cavalerie inondaient la plaine »…

V

. [

Arcole

]. « Pourquoi le village d’Arcole fut-il évacué par l’armée

française à la fin de la première journée ? Pourquoi le fut-il de

nouveau à la fin de la seconde ? Parceque les avantages obtenus

dans la première journée quoi qu’assez considérables, ne l’était

pas assez pour qu’elle put déboucher dans la plaine et rétablir ses

communications avec Verone, que cependant il était à craindre que

pendant le jour même qu’elle se battait à Arcole Dawidowich ne se

fut porté de Rivoli sur Castel-Nuovo […]. Napoléon reçut à 4 heures

du matin la nouvelle que Dawdowich n’avait point bougé, alors il

repassa le pont et prit Arcole. À la fin de la seconde journée il fit les

mêmes raisonnements il avait obtenu des avantages réels mais pas

assez décisives pour pouvoir déboucher en plaine […] ces raisons

très délicates tiennent à des calculs d’heures et il faut bien connaître

l’échiquier de Vérone, de Villa-Nuova, de Ronco, de Mantoue, de

Castel Nuova, et de Rivoli pour les concevoir »…

VI

.

[

Rivoli

]. « Clarke avait réellement une mission près la Cour de

Vienne il était aussi chargé de négocier les intérêts d’une partie

du Directoire près de Napoléon. Ce serait une grande erreur de

lui supposer la prétention de le remplacer. Le gouvernement était

divisé mais les deux partis étaient également satisfaits de la marche

des affaires d’Italie. Clarke n’avait d’ailleurs aucune habitude du

commandement, son genre d’esprit était observateur il s’occupa au

quartier général de faire des recherches sur les officiers particuliers

cela en mécontenta plusieurs et lui attira des désagrements. Il était

homme de travail et intègre. […] Lorsque Napoléon partit de Rivoli pour

se porter à Mantoue il y laissa les généraux Massena et Joubert »… VII.

[

Campagne d’Allemagne de 1797

]. « Après le passage du Tagliamento

Napoléon écrivit au Directoire qu’au 15 avril il serait en Allemagne

dans la capitale de la Carinthie, qu’il fallait donc que les armées de

la Meuse et du Rhin qui comptaient 150,000 combattants se missent

sans délai en marche […] il dirigerait le mouvement combiné des trois

armées sur Vienne ; le Directoire lui répondit qu’il allait ordonner

à ses armées du Rhin d’entrer en opération et qu’au moment où il

recevrait ce courrier déjà les hostilités auraient commencé. Mais le

1

er

arvril il reçut à Clagenfourt l’avis qu’il ne devait pas compter sur

la cooperation des armées du Rhin,

cette nouvelle fit naître en lui

bien des supscons

[autographe]. Il avait conclu un traité offensif

et défensif avec le Roi de Sardaigne, lui avait garantit ses états ; en

avait obtenu un contingent de 10 000 hommes d’infanterie 2000 de

cavalerie et 24 pieces de canon. Cette division qu’il eut menée en

Allemagne, aurait assuré ses derrières. Chaque soldat piémontais

eut été pour lui un otage »…