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les collections aristophil
1386
MICHEL Louise
(1830-1905) militante révolutionnaire.
10 L.A.S. « L. Michel » et 1 P.A.S., Londres et Sydenham
1890-1900, à Alexandre ROY, bibliothécaire à Saint-Lubin-
en-Vergonnois (Loir-et-Cher) ; 21 pages in-8, la plupart avec
enveloppe (quelques fleurs séchées).
1 500 / 2 000 €
Intéressantes lettres sur ses ouvrages et ses lectures
.
14 janvier 1890
. « C’est la revue (
L’Humanité
) sitôt qu’elle paraîtra
qui fera le service de l’Internationale des femmes » ; elle annonce la
parution prochaine de ses
Mémoires
chez Roy…
15 janvier 1896
. Prière
d’envoyer quelque chose à son oncle, qui est malade. « Je termine
mes ouvrages mais cela tarde trop »…
29 août 1896
. Elle partira le
12 septembre pour l’Amérique, avec Charlotte VAUVELLE et « des
camarades, nous y serons deux mois c’est pour des conférences au
bénéfice de syndicats ouvriers »…
12 septembre 1896
. Photographie
originale du « frère de Charlotte avec moi », dans un petit bateau à
voile, avec dédicace au dos ; carte de visite jointe…
27 avril 1897
. Elle
relit son
Histoire de la Commune
… « Oui je vois de temps à autre
KROPOTKINE aux réunions […] Il n’a pas de photographie je crois que
quand je le verrai je pourrai attraper son profil sans qu’il le voie pour
vous. Oui j’envoie quelquefois au
Libertaire
»…
22 septembre 1897
.
« Nous voilà encore revenues à Londres sans avoir même commencé
les conférences de Belgique qui eussent été nombreuses et fructueuses
pour les malheureux Espagnols. Nous en avions une chaque jour dans
une ville différente pendant 8 à 15 jours »…
9 octobre 1897
. Prière de
lui envoyer des éditions d’Homère ; elle relit Lamennais…
15 novembre
1897
. Elles reviennent à Paris. « Vous aurez le portrait de Kropotkine
sitôt que je le verrai –
par trahison
»…
9 janvier 1899
. « Avez-vous
reçu l’
Histoire de la Commune
j’avais dit à Stock de l’envoyer »…
10
février 1899
. « Oui je connais TAILHADE. Oui
Le Peuple
paraît ralliant
les révolutionnaires dans quelques jours je leur enverrai une pièce de
vers
Le Peuple
comme je le comprends »…
8 avril 1900
. Annonce de
leur déménagement à Sydenham, avec toute la ménagerie…
1387
MIRABEAU Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de
(1749-1791) le grand orateur des débuts de la Révolution.
L.A.S. « Mirabeau fils », [Vincennes] 1
er
avril 1780, au marquis
de
MARIGNANE
; 2 pages in-4 (brunissure sur un bord ;
portrait gravé joint).
1 000 / 1 500 €
Belle lettre du donjon de Vincennes à son beau-père pour obtenir
sa libération
.
[Incarcéré depuis 1777 au fort de Vincennes, sur lettre de cachet par
ordre de son père, après s’être enfui avec sa maîtresse Sophie de
MONNIER
, Mirabeau implore la clémence du père de son épouse
bafouée, seule personne avec sa fille à pouvoir lui accorder sa mise
en liberté.]
Une première démarche, l’année précédente, lui avait valu « de votre
part une vive réprimande que j’ai pu mériter à plus d’un égard ». Il
reconnaît ses torts, « des passions, que la jeunesse rendoit trop
violentes », et il ne peut que demander le pardon et promettre de
s’en tenir à une « conduite expiatoire ». Il invoque le lien qui unit leurs
deux familles, qui, il l’espère, lui laisseront une nouvelle chance de
se mieux comporter : « Je n’ai pas cru, je ne puis croire encore que
deux familles aussi nobles par leurs principes que par leur naissance,
composées de gens pleins de vertus, d’humanité et d’honneur
s’unissent constamment pour condamner à la mort civile et à la mort
physique un homme qui leur tient de près, qui a mal fait sans doute,
mais qui leur crie à toutes deux : je veux mieux faire ; mettez moi
à portée de mieux faire. C’est le plus beau des droits de l’homme
généreux que la clémence. C’est peut-être le plus dur à invoquer
pour ceux qui se sont mis dans le cas d’en avoir besoin. Mais je ne
calcule plus d’après ce qui est agréable ou triste. Je ne considère
que ce que je crois de mon devoir ; et certainement il est de mon
devoir, de vous manifester mon repentir pour ce que j’ai de torts trop
réels, et de vous montrer en implorant votre secours combien j’ai
pour vous d’estime et de respect. Solliciter le pardon des hommes,
c’est les traiter comme Dieu même, et Dieu ne le refuse jamais à
ceux qui le lui demandent, il a prescrit aux humains de l’accorder
jusqu’à soixante et dix sept fois sept fois. Je ne le demande pas
entier, Monsieur ; je voudrois ne rien avoir gratuitement ; je voudrois
que vous me missiez dans le cas de le mériter, de le conquérir ; je
voudrois que vous m’arrachassiez à la mort, que vous me donnassiez
le moyen d’employer honorablement et vertueusement ma vie ; que
vous ne me rendissiez toutes vos bontés que lorsque j’aurois fait des
premières d’entr’elles cet usage convenable et réparateur ». Sa santé
est mauvaise et il ne peut se soigner en prison : « Les deux familles
auxquelles je tiens, mes deux pères, ont beau être irrités contre moi,
je les connois trop pour croire qu’ils soient disposés à ordonner de
sang froid ma mort douloureuse et cruelle ; je les connois trop bien
pour ne pas me flatter qu’ils verroient mon salut avec quelque bonté,
s’ils pouvoient être sûrs qu’il ne les exposât pas à de nouvelles fautes
de ma part. J’ose donc demander encore qu’on sauve le physique
et qu’on essaye le moral »… Son père s’est entretenu avec M. de
ROUGEMONT
, Lieutenant de Roi du château de Vincennes, et c’est
de lui qu’il tient que seul son beau-père ou son épouse peuvent le
libérer : « C’est donc uniquement à votre merci et à la sienne que
je suis, Monsieur ; et s’il faut que je périsse, ce sera vous qui m’y
condamnerez ; Je vous crois trop généreux pour le faire. Si Madame
de Mirabeau contribue, comme je l’espère encore, à vous déterminer
favorablement, je lui vouerai comme à vous une reconnoissance
éternelle, dont il n’y a aucune preuve que je ne sois disposé à lui
donner, autant qu’elle et vous le jugerez convenable ». Il aurait aimé
pouvoir réparer sa faute et mériter le pardon et la liberté en servant
l’armée, mais ses infirmités l’en empêchent. Il demande donc la
permission de s’installer jusqu’à sa guérison aux environs de Paris, « où
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