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49

histoire

1385

MARTIN DE BEURNONVILLE Maurice

(1826-1895)

capitaine d’infanterie, petit-neveu du maréchal de

Beurnonville.

61 L.A.S. « votre fils Maurice » et 5 L.A. (une incomplète),

1859-1860, à son père, le général Étienne MARTIN DE

BEURNONVILLE (3 à son frère Edmond) ; 290 pages in-8

montées sur onglets, reliure demi-chagrin rouge abîmée

(plats détachés, une partie du dos manque).

1 000 / 1 500 €

Très intéressante correspondance sur la campagne d’Italie de 1859

.

Les premières lettres de ce capitaine du 4

e

Corps d’Armée (général

Niel), écrites de Pecetto, Sale, Fontana Fredda, Valeggio, Crémone,

Plaisance, Nice, Cannes, etc., sont remplies de nouvelles militaires :

arrivée de NAPOLÉON III et de nouvelles troupes réparties entre le roi

de Piémont, le maréchal CANROBERT, et le général NIEL ; mouvement

de retraite des Autrichiens, qui évacuent Verceil et Casteggio mais

gardent la ligne de la Sesia sur la rive gauche du Pô et les places de

Novara, Mortara, etc. ; positions du 4

e

corps d’armée et de l’armée

piémontaise ; fière attitude de la Garde Impériale ; état de préparation…

Échos de la bataille de MONTEBELLO, du 20 mai 1859 (à laquelle le

capitaine ne participa pas) ; doutes sur les forces et les desseins des

Autrichiens ; détails sur la supériorité de l’armement des Français.

L’officier rapporte ce qu’il sait ou devine des opérations : le Pô passé,

on cherche à « rejeter l’ennemi au-delà du Tessin, sinon de le joindre

et de le battre ; […] on peut espérer que l’ennemi menacé sur son

flanc droit par toute l’armée française qui s’appuie sur Novare (place

encore susceptible d’une bonne défense, quoique démantelée), on

peut espérer que l’ennemi ne trouvera rien de plus simple que de

repasser le Tessin […] car on suppose que ses forces principales sont

vers Mortara, et qu’il n’y a que peu de troupes sur la route de Novare

à Milan qui passe le Tessin à Buffalora. Elle se retirerait sur ses places

forces,

Pavie

,

Plaisance

,

le Mincio

. Le but que paraît s’être proposé

l’Empereur est de mettre l’armée autrichienne en demeure d’évacuer

rapidement le pays et dans des conditions désavantageuses, puisque

nous sommes aussi près de Milan qu’elle l’est elle-même, ou bien

de nous livrer la bataille, si l’empereur d’Autriche veut se maintenir

en pays ennemi ; et c’est, à ce que j’entends dire, tout ce qu’on

pourrait désirer le plus vivement de notre côté : car on croit chez

nous à un succès assuré […] on pense qu’une bataille avec un succès

sérieux serait un moyen plus assuré de terminer bientôt la guerre »

(près Novare 2 juin 1859)… Étapes des marches forcées depuis la

bataille de MAGENTA, stratégie des Autrichiens d’abandonner des

positions sans les défendre, en se réservant de revenir… L’armistice de

VILLAFRANCA le déçoit : « en cédant aux instigations des puissances

européennes probablement, l’Empereur Napoléon faisait un acte de

pure générosité accepté avec empressement par l’empereur d’Autriche,

et qui portera probablement ses fruits » (Fontana Fredda 9 juillet

1859)… Commentaires sur l’Italie : aspirations libérales prématurées,

fermages misérables, fiscalité lourde des Tudesques, accueil de

la population… Éventualité d’une occupation longue… D’août 1859

jusqu’en avril 1860, le capitaine demeure, avec toute la division, à

Plaisance : sa correspondance, dès lors, tourne sur les relations avec

les habitants, l’ennui qui suit « les rapsodies patriotiques » (11 août

1859), des affaires administratives, un écart de conduite qui le fait

mettre aux arrêts, les dispositions du général de Failly à son égard,

des manœuvres, fêtes locales et affaires familiales…

On joint

2 L.A.S. du général Martin de Beurnonville à son fils Maurice,

une d’Edmond Martin de Beurnonville à son père le général, et une

de Frémiry au général. Plus une

Notice sur les Archives du château

de Balincourt et de la famille de Beurnonville

(vente aux enchères,

Paris 21 février 1914, où cette correspondance figure sous le n° 14).