les collections aristophil
20
1318
BONAPARTE Jérôme
(1784-1860)
frère de Napoléon, il fut Roi
de Westphalie.
20 L.A.S. « Jérôme », 1836-1840,
à sa fille, la PRINCESSE MATHILDE ;
37 pages in-8 ou in-4 (quelques-unes
à son chiffre), quelques adresses
(quelques petites déchirures).
600 / 800 €
Affectueuse correspondance du père à sa
fille, dans les années précédant l’union de
Mathilde avec le prince Demidoff
.
Les lettres
sont écrites de Londres, Stuttgart, Canale,
Trieste, Rome, Bologne, Splugel, Hechingen,
Mannheim, Mayence, Cologne…
En voyage en Angleterre, il va envoyer son fils
Napoléon « faire le voyage des manufactures,
avec le ministre de Wurtemberg, pendant que
je resterai avec mon frère à la campagne »
(
Londres 28 octobre 1836
)… Il évoque des
déplacements en Italie, donne des nouvelles
du cardinal FESCH en fin de vie (et de son
testament), d’autres membres de la famille
Bonaparte, ou leurs alliés : Jérôme, Lucien,
Napoleone, Zénaïde, le prince Bacciochi,
la princesse Stéphanie de Beauharnais… Il
la met en garde contre son oncle LUCIEN,
prince de Musignano : « que ma fille évite
tout
contact
avec lui,
le voye
le
moins possible
,
& se tienne éloignée de toute discussion en
gardant plutôt le silence & en se retirant si
cela est nécessaire » (
Rome 19 mars 1839
,
à « Nana », Mme de Reding, gouvernante
de Mathilde)… « Je suis fâché que ta tante
Caroline, ne comprenne pas que te laissant
chez Julie, je ne pouvais te permettre d’aller
nulle part sans elle ; d’ailleurs ses enfans se
conduisent toujours si mal avec moi, qu’en
conscience je ne dois avoir aucun scrupule
sur un pareil sujet ! » (
23 mars 1839
)… En
1840, il commence à faire allusion à des
projets de mariage, en des termes voilés :
« sois persuadée que ton père fera tout ce
qu’il est
humainement
possible
de faire
, et
si je ne réussissais pas c’est que cela serait
impossible, et alors j’obtiendrais de ma bien-
aimée fille la même résignation que je mets
moi-même
!!! » (
Bologne 19 janvier 1840
)… Il
n’a de nouvelles ni de l’
Anglais
, ni du
Brave
, et
le Roi a démontré que toute demande de son
côté et celui de la Russie serait inutile. « Je
suis bien plus étonné que le
Pointu
ne m’ait
pas répondu […] tout me prouve que j’avois
bien jugé, et que l’anglais ne reviendra que si
l’on tient vis-à-vis de lui une conduite
digne
,
s’il en était autrement il ne meriterait que le
plus souverain mepris surtout de la part de la
chère Espagnole […] Du reste ma bien-aimée
petite fille malré tout cela je ne néglige et ne
négligerai
RIEN
de tout ce qu’il est possible
de faire » ; il est encore question du
Soldat
et de l’
Inconstant
(
Stuttgart 27 janvier
)… Il ne
négligera absolument
rien
« de tout ce qui
peut satisfaire tes désirs ; mais chère enfant,
il ne faut pas te perdre et par conséquent me
donner la mort
pour une chose qui dépend
de la volonté d’un autre : d’autant que cet
autre ne seroit qu’un misérable à mépriser
s’il voulait faire un marché de ce qui doit lui
assurer bonheur, & honneur !!!! » (
28 janvier
)…
« Je te recommande par-dessus tout de
dire à ton amie l’
Espagnole
de ne pas se
laisser deviner : car ce serait le moyen de tout
perdre, & j’ai vu que l’
anglaise
fait l’impossible
pour connaître les sentiments qu’elle inspire
– pour pouvoir espérer un succès il faut
être
maître de son secret
» (
Mayence 30
janvier
)… « Si tout ce que tu m’écris dans
ta lettre
est vrai
tu peux regarder la chose
comme allant selon tes désirs, puisque non
seulement je n’ai pas créé d’obstacle ; mais
me suis imposé tous les sacrifices qui étoient
humainement possibles !!! »… Il rend compte
des progrès de l’affaire entre le
Brave
et
l’
Anglaise
(
Londres 10 février
)… Etc.
1319
BONAPARTE Jérôme
(1784-1860)
frère de Napoléon, il fut Roi
de Westphalie.
20 L.A.S. « Jérôme », Florence
et Monte Catini 1846, à sa fille,
la PRINCESSE MATHILDE ; 35 pages
in-8.
800 / 1 000 €
Bel ensemble en grande partie consacré à
la séparation de Mathilde de son mari, le
prince Anatole Demidoff
.
Orloff a assuré Jérôme que Demidoff part
demain pour Pétersbourg… Il entend des
choses contradictoires sur les intentions
de Mathilde, et l’exhorte à ne rien faire à
la légère : « j’envisage avec effroi de te voir
à
26 ans
seule sans soutient naturel, et si
dans un pareil abandon quelqu’un venait
à te manquer, quel serait le bras qui te
soutiendroit ? […] un bras étranger, & alors ma
fille chérie ne serait-elle pas compromise ???
Tu ne connais pas les hommes »… Il la met
en garde contre M. Bacciochi, très intéressé,
et la conjure de brûler la lettre (
18 juillet
)…
Il annonce la mort de son frère Louis, et
évoquees dispositions testamentaires du
défunt (
26 juillet
)… Jérôme a réclamé la copie
des lettres de Mathilde au Tsar et à Orloff, car
DEMIDOFF est capable de calomnies et des
« procédés les plus infâmes […] cet homme
est capable de tout, si une fois tu romps
avec lui. !!! » (
10 août
)… Il a reçu une lettre
d’Anatole et ne sait quelle attitude adopter :
« Je suppose bien que ton mari a quelque
connaissance de la démarche que tu as
faite en Russie, et que c’est la raison de son
retour précipité, ainsi prépare-toi à tout »
(
17 août
)… Il n’y a plus à revenir en arrière, et
« dans le cas où la décision de l’Empereur
ne fut pas telle que tu la désires, et que tu
persistasses
dans ta résolution
[…] tu dois
te retirer chez ton frère, et ensemble vous
rendre à Stuttgardt où j’irois te rejoindre […]
car les premiers moments tu dois être auprès
de ton père, afin que la calomnie ne puisse
pas t’attendre ! » (
25 août
)… Le silence de la
Russie l’afflige, et l’offre du chargé d’affaires
de la recevoir n’y change rien ; il approuve la
lettre de Mathilde à l’Empereur mais non celle
à Orloff ; qu’elle ne se fasse pas d’illusion :
« tu ne peux pour les premiers tems rester
à Paris sans risquer ta réputation & tout ton
avenir », elle devrait se réfugier auprès de
son père ou de son oncle, Guillaume de
Wurtemberg, « s’imposer des privations &
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