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19

histoire

1316

BONAPARTE Elisa

(1777-1820)

sœur de Napoléon, Princesse de Lucques

et Piombino, Grande Duchesse de Toscane.

L.A.S. « Elisa », Marlia 17 septembre 1807,

à Hector d’A

UBUSSON

de La Feuillade ; 1 page in-4.

400 / 500 €

Elle a reçu sa lettre alors qu’elle se plaignait de son long silence qui la

privait des nouvelles de Toscane ; elle l’assure qu’elle lira avec intérêt

ses rapports. « Je nai point douté que vous ne partagies la joye de

tout serviteur de S.M. de ses prodiges »...

1317

BONAPARTE Joseph

(1768-1844) frère aîné de Napoléon,

Roi de Naples puis d’Espagne.

TROIS MANUSCRITS

autographes, Londres 20 mars 1834 ;

10 pages et quart in-4.

800 / 1 000 €

Intéressant et important ensemble en réponse aux Français

signataires de pétitions demandant l’abrogation de la loi d’exil

frappant sa famille.

[La monarchie de Juillet avait maintenu la proscription de la famille de

Napoléon, tout en abandonnant les sanctions pénales prévues par la

loi de 1816. Joseph et Lucien convinrent cependant de combattre le

bannissement de leur famille, et malgré la mort du duc de Reichstadt,

survenue en 1832, ils publièrent en commun, le 7 juillet 1833, un appel

au peuple. Le 22 février suivant, un débat s’engagea à la Chambre,

à laquelle était arrivé un grand nombre de registres de signatures :

les pétitionnaires réclamaient l’abrogation de la loi d’exil, le retour

des cendres de Napoléon et de son fils, la restitution du portrait de

l’Empereur sur les croix de la Légion d’honneur, etc. La Chambre vota

alors le retour des cendres de Napoléon, et fit entendre une forte

minorité en faveur de l’abrogation de la loi d’exil. Le gouvernement

proposa le 10 mars une mesure conciliante, prévoyant des permis de

séjour pour les parents et alliés des Bonaparte, mais ce projet, dont

la discussion fut deux fois reportée, ne fut jamais débattu car Joseph

le repoussa par des lettres ouvertes au maréchal Soult, président du

Conseil, à la Chambre et aux pétitionnaires. C’est de la préparation

de cette dernière qu’il s’agit ici, dans ses trois versions successives,

abondamment raturées et corrigées.]

Aux Citoïens français signataires des pétitions…

Joseph les remercie,

et déplore que leur « vœu national » ait trouvé dans la Chambre une

majorité d’« accusateurs ennemis, au lieu de juges impassibles »… Il

trouve « la branche cadette » et son gouvernement inconséquents,

et il exprime son ressentiment envers le maréchal

SOULT

, président

du Conseil, pour avoir accusé les frères exilés de Napoléon de ne

pas se défendre des intrigues des factions à l’étranger… Il se livre à

des réflexions sur les pays qui l’ont accueilli : l’Angleterre, « dont les

loix offrent un sûr azile à toutes les infortunes », et l’Amérique, où

vivent « les peuples les plus dignes d’envie » et des citoyens éclairés…

À

Messieurs les signataires des pétitions…

Joseph développe

l’historique de sa position : sa constante défense du « jeune Napoléon »

[le duc de

REICHSTADT

], l’adaptation de sa situation dynastique à

l’évolution de la société française… « Si Napoleon vivoit aujourd’hui, il

penseroit comme nous, il ne reconnoitroit en France d’autre souverain

que le peuple françois, d’autre gouvernement que celui qu’il plairoit

à la nation de se donner »… Il rature un long passage justificatif de la

dictature commandée par la plus absolue des nécessités, la défense

et l’indépendance nationales… « Napoléon n’est pas connu. Quatre

ans de paix l’eussent fait apprécier à sa juste valeur »…

Messieurs…

Joseph adopte un ton plus mesuré pour dénoncer une

nouvelle proposition faite à la Chambre : « elle ne tendroit à rien

moins qu’à faire des parents de Napoléon, en France, une classe

d’amnistiés de la police, oh ! honte dont je ne croiois pas notre siècle

passible !! Dans quelle âme de boue une telle pensée a-t-elle pris

naissance ? La branche aînée ramenée en France par les bayonnetes

étrangères nous avoit traité en francs ennemis, nous devrions les

remercier aujourd’hui de n’avoir pas conçu l’espoir de nous avilir à

nos propres ieux »… Ce manuscrit est resté inachevé.

On joint une L.A.S. de Charles

SAPEY

, député, ancien membre du

Corps législatif et ancien secrétaire de Lucien, à Madame Mère,

Paris 8 avril 1834, à propos du projet d’abroger la loi d’exil (3 p. in-4).

Plus 2 imprimés.

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