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15

histoire

seule

. Tu sais maintenant que tout se concentre, pour ton mari,

en toi

,

son adorable petite femme devant Dieu et que tout le reste n’existe

plus pour lui. […] Que Dieu nous vienne en aide et nous accorde un

jour le seul bonheur qui nous manque et dont l’espoir est la seule

chose qui nous rattache à la vie. J’espère donc avoir la chance de

nous rencontrer demain matin à l’endroit convenu et nous retrouver

le soir dans notre cher nid, où se concentre notre véritable vie »…

1307

BARRAS Paul

(1755-1829) homme politique, conventionnel

(Var), membre du Directoire.

MANUSCRIT

autographe sur le N

EUF-THERMIDOR

;

2 pages grand in-fol. sur papier de registre.

4 000 / 5 000 €

Intéressantes notes de Barras pour ses

Mémoires

, sur la chute

de Robespierre et la nomination de Barras comme Commandant

général de la Force armée de Paris

.

Ces notes sont jetées de premier jet sur le papier d’un registre,

sans souci chronologique, dans l’attente d’une rédaction définitive.

« Roberspierre et ses complices furent condamnés et conduits par

des charretes a lechafaud, les rues etoient encombrées de toutes

parts, toutes les croisées etoient occupées des applaudissemens

des mouchoirs blancs qu’on agitoit, ressembloient a une fete, on y

joignoit des invectives,

BAILLI

,

PETION

et autres qu’on avoit ensencé

subissait les memes insultes »…

Les comités avaient repris leur puissance. « Il s’eleva une cabale contre

les thermidoriens qu’on appelloit les sauveurs quelques semaines

auparavant. Nous luttions contre deux factions également funestes

à la liberté. En attendant les comités avoient doublé le nombre des

charretées qui conduisirent à l’echafaud amis et ennemis.

Robespierre conduit en prison en fut retiré et conduit à la commune

qui faisoit sonner le tocsin battre la g

le

et s’etoit declaré en insurrection

contre la convention. Les comités instruits qu’on deliberoit de concert

avec les mis hors la loi, qu’une force armée marchoit contre la

convention, ne prirent aucune mesure, mais proposèrent une

transaction à Robespierre qu’il refusa. Les Sections etoient en armes

lagitation extreme. Les comités disoient nous sommes perdus. Plusieurs

etoient pendant la nuit etendus sur des matelats par terre, beaucoup

de deputés furent les presser de sortir de cette inaction coupable,

que la convention attendoit un rapport. Ces comités me proposoient

de me nommer g

al

en chef. Je m’y refusai. On annonça qu’

H

ANRIOT

arrivoit au Carroussel les membres des comités se sauverent alors

a la convention. Tant de lacheté me revolta tellement que je leur dis,

Robespierre à trop de mepris pour vous, il rejette vos propositions

criminelles, je vais à la convention elle seule sauvera la patrie, elle etoit

calme peu de membres étoient absens à l’exception de quelques uns

qui livreroient en brumaire la republique à Bonaparte et quil noma

prefets et conseillers d’etat.

Enfin le danger imminent rend à la convention toute son energie, les

deputés se lèvent en masse pour que je sois nommé g

al

en chef, en

secriant cest Barras qui doit sauver la republique, jallois monter a la

tribune, mais à ces touchantes marques destime et de confiance, je

dus me sacrifier au salut de tous, j’acceptai et pris des mesures en

consequence »… Etc.

On joint un exemplaire du

Bulletin des lois

(n° 30), comportant le

texte de 8 lois du 9 au 10 thermidor, dont celle nommant Barras

commandant général de la force armée de Paris.

provenance

Ancienne collection Patrice HENNESSY (1958, n° 242).

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