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histoire
seule
. Tu sais maintenant que tout se concentre, pour ton mari,
en toi
,
son adorable petite femme devant Dieu et que tout le reste n’existe
plus pour lui. […] Que Dieu nous vienne en aide et nous accorde un
jour le seul bonheur qui nous manque et dont l’espoir est la seule
chose qui nous rattache à la vie. J’espère donc avoir la chance de
nous rencontrer demain matin à l’endroit convenu et nous retrouver
le soir dans notre cher nid, où se concentre notre véritable vie »…
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BARRAS Paul
(1755-1829) homme politique, conventionnel
(Var), membre du Directoire.
MANUSCRIT
autographe sur le N
EUF-THERMIDOR
;
2 pages grand in-fol. sur papier de registre.
4 000 / 5 000 €
Intéressantes notes de Barras pour ses
Mémoires
, sur la chute
de Robespierre et la nomination de Barras comme Commandant
général de la Force armée de Paris
.
Ces notes sont jetées de premier jet sur le papier d’un registre,
sans souci chronologique, dans l’attente d’une rédaction définitive.
« Roberspierre et ses complices furent condamnés et conduits par
des charretes a lechafaud, les rues etoient encombrées de toutes
parts, toutes les croisées etoient occupées des applaudissemens
des mouchoirs blancs qu’on agitoit, ressembloient a une fete, on y
joignoit des invectives,
BAILLI
,
PETION
et autres qu’on avoit ensencé
subissait les memes insultes »…
Les comités avaient repris leur puissance. « Il s’eleva une cabale contre
les thermidoriens qu’on appelloit les sauveurs quelques semaines
auparavant. Nous luttions contre deux factions également funestes
à la liberté. En attendant les comités avoient doublé le nombre des
charretées qui conduisirent à l’echafaud amis et ennemis.
Robespierre conduit en prison en fut retiré et conduit à la commune
qui faisoit sonner le tocsin battre la g
le
et s’etoit declaré en insurrection
contre la convention. Les comités instruits qu’on deliberoit de concert
avec les mis hors la loi, qu’une force armée marchoit contre la
convention, ne prirent aucune mesure, mais proposèrent une
transaction à Robespierre qu’il refusa. Les Sections etoient en armes
lagitation extreme. Les comités disoient nous sommes perdus. Plusieurs
etoient pendant la nuit etendus sur des matelats par terre, beaucoup
de deputés furent les presser de sortir de cette inaction coupable,
que la convention attendoit un rapport. Ces comités me proposoient
de me nommer g
al
en chef. Je m’y refusai. On annonça qu’
H
ANRIOT
arrivoit au Carroussel les membres des comités se sauverent alors
a la convention. Tant de lacheté me revolta tellement que je leur dis,
Robespierre à trop de mepris pour vous, il rejette vos propositions
criminelles, je vais à la convention elle seule sauvera la patrie, elle etoit
calme peu de membres étoient absens à l’exception de quelques uns
qui livreroient en brumaire la republique à Bonaparte et quil noma
prefets et conseillers d’etat.
Enfin le danger imminent rend à la convention toute son energie, les
deputés se lèvent en masse pour que je sois nommé g
al
en chef, en
secriant cest Barras qui doit sauver la republique, jallois monter a la
tribune, mais à ces touchantes marques destime et de confiance, je
dus me sacrifier au salut de tous, j’acceptai et pris des mesures en
consequence »… Etc.
On joint un exemplaire du
Bulletin des lois
(n° 30), comportant le
texte de 8 lois du 9 au 10 thermidor, dont celle nommant Barras
commandant général de la force armée de Paris.
provenance
Ancienne collection Patrice HENNESSY (1958, n° 242).
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