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les collections aristophil
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ALEXANDRE I
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(1777-1825) Tsar de Russie.
L.S. « Alexandre », Saint-Petersbourg 14 octobre 1802,
à FERDINAND I
er
, Roi de Naples et de Sicile ; contresignée
par le comte Alexandre VORONTSOV (1741-1805), ministre
des Affaires étrangères ; 2 pages grand in-fol., enveloppe
avec grand sceau aux armes sous papier ; en russe.
3 500 / 4 000 €
Belle lettre de félicitations à l’occasion de deux mariages des enfants
de Ferdinand : celui de son fils le prince François (1777-1830, le futur
François I
er
roi des Deux-Siciles, veuf de Marie-Clémentine d’Autriche)
avec l’Infante d’Espagne Marie-Isabelle (1789-1848), et celui de sa fille
la princesse Marie-Antoinette (1784-1806) avec Ferdinand, prince des
Asturies (1784-1866, le futur roi d’Espagne Fernando ou Ferdinand VII).
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ALEXANDRE II
(1818-1881) Tsar de Russie.
4 L.A.,
« S.P. » [Saint-Pétersbourg] 1/13-5/17 janvier 1868, à
Catherine DOLGOROUKI (Katia)
; 22 pages in-8 ; en français.
6 000 / 7 000 €
Belles lettres d’amour fou à Katia.
Cet ensemble regroupe quatre lettres de la correspondance amoureuse
du Tsar Alexandre II à Catherine (Katia) Dolgorouki (1847-1922), témoins
de cette extraordinaire histoire d’amour. Leur liaison débuta en 1866.
Elle avait dix-huit ans, lui quarante-sept. En 1870, l’installation de Katia
dans une chambre du Palais d’Hiver, au-dessus des appartements
impériaux où résidait la Tsarine Marie Alexandrovna, fit un énorme
scandale à la Cour. En 1872, elle lui donnait un fils, Georges, puis deux
filles, Olga et Catherine. La Tsarine, depuis longtemps souffrante,
mourut le 3 juin 1880, et quarante jours seulement après sa disparition,
Alexandre fit de Catherine son épouse morganatique, lui conférant
le titre de Princesse Yurievskaya. La vie légitime du couple fut de
courte durée, car le Tsar fut victime d’un attentat à la bombe le
13 mars 1881. Ramené mortellement blessé au palais, il agonisait
quelques heures plus tard dans les bras de Katia. Devenue veuve,
la princesse Yurievskaya s’exila en France à Nice, où elle mourut
en 1922, emportant avec elle sa précieuse correspondance que le
nouveau Tsar Alexandre III avait tenté de récupérer pour la détruire.
Les lettres sont numérotées, et portent la date et l’heure, comme un
journal de conversation. Elles sont rédigées principalement en français,
avec quelques phrases en russe généralement dans l’alphabet latin,
et un vocabulaire secret (comme les
bingerles
désignant leurs ébats
érotiques). Par mesure de sécurité, elles ne comportent pas le nom de
Catherine et ne sont pas signées. La formule finale en russe : « Mbou
na bcerda » (à toi pour toujours), tient lieu de signature.
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er
/13 janvier 1868, Lundi 9 h ½ du matin-mardi 2/14 janvier, 9 h
½ du matin
, « N° 1 » (10 pages). Ses vœux sont interrompus par
l’arrivée d’une adorable lettre de son ange adoré, qu’il a dévorée
avec bonheur ; ils ne forment plus qu’
un seul être
. « Je suis heureux
que notre
bingerle
de l’autre soir ne t’ait pas fait de mal et que tu
aies éprouvé la même jouissance inouïe, que toi tu sais toujours me
donner, mais tu comprends que je n’aime pas à jouir seul et que
par contre elle redouble pour moi quand je vois et je sens que tu la
partages avec l’être qui t’appartient et qui ne respire que par toi »… À
4 h. de l’après-midi il raconte ses émotions en apercevant Katia sur
le pont, et en échangeant un regard sur la Fotenka (il n’a pu ensuite
retenir ses larmes à la messe) ; à 11 h. du soir il récapitule la suite :
dîner avec les enfants, lecture du
Drame intime
, sortie à l’Opéra
pour le premier acte de
Norma
(qu’il aime beaucoup par souvenir
de jeunesse), thé, travail tout en pensant à l’être chéri : « je me sens
tellement absorbé par mon adoration pour toi et j’éprouve une telle
rage de me retrouver dans tes bras que je ne sais que devenir »…
Il s’est consolé hier de son absence en passant en revue tous ses
portraits et en relisant sa lettre de Naples, du jour de l’an 1867 ; leurs
prières sont les mêmes ; « je sens, tous les jours davantage, que
nous ne pouvons plus vivre l’un sans l’autre et la vie ne nous est
chère que parce que nous voudrions
la consacrer complètement
l’un à l’autre
. Je dois avouer que je ne me sens plus bon à rien […]
et je plus qu’une seule idée en tête – c’est
toi
et voudrais pouvoir te
donner devant Dieu et les hommes le nom que je te donne dans mon
cœur, depuis le
1 de juillet 1866
, jour où je t’en ai fait cadeau et cela
pour toujours. Tu dois comprendre, cher Ange, l’effet qu’a produit
sur moi ton rêve d’avant-hier, où tu m’avais vu me couchant dans
ton lit. Oh ! ce que j’aurais donné pour que cela puisse être un jour
la réalité »… La confiance de Katia a fait d’elle sa
conscience
… « Dieu
soit loué que notre
bingerle
de l’autre soir, ne t’ait pas fait de mal,
car il faut avouer que nous avons été bien déraisonables. Quant à la
faiblesse que tu éprouves c’est ordinairement le cas après le m.d.t.
et puis malheureusement tes insomnies ont dû y contribuer aussi et
hier par-dessus le marché encore cet ennuyeux bal »… Il prévoit une
nouvelle rage d’être déraisonnable, demain… Le lendemain il doit
assister à la messe pour les 18 ans de son fils Alexis ; il anticipe avec
joie la délicieuse surprise qu’elle lui prépare : « je ne puis penser à
rien d’autre qu’à notre
bingerle
, que nous adorons et qui fait notre
bonheur […] je me sens aimé comme moi je t’aime, avec passion,
râge et folie »…
Mardi 2/14 janvier 1868, 11 h ½ du soir
« N° 2 ». Son âme déborde
d’amour et de tendresse : « je me sens tout imprégné de bonheur,
après notre délicieuse soirée, où nous avons joui l’un de l’autre, et à
deux reprises, comme des fous. Tu as vu et senti toi-même ce qui se
passait en moi, pendant
nos bingerles
, comme je l’ai aussi vu dans
l’expression de tes adorables yeux et dans tous les mouvements de
ton adorable corps. Comment puis-je après cela ne pas être fou de
tout ton être et ne pas me sentir heureux de m’être donné à toi corps
et âme. Oh ! que j’aime aussi nos bonnes causeries après, quand tu
t’établis sur moi et que je te tiens dans mes bras, et que cela me fait
du bien quand je t’entends rire de si bon cœur, de toutes les idées
drôles qui nous viennent en tête. Pendant ces chers moments nous