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les collections aristophil
littérature
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CAYLUS ANNE-CLAUDE, COMTE DE (1692-1765)
ARCHÉOLOGUE, GRAVEUR ET ÉCRIVAIN
MANUSCRIT autographe (incomplet),
Les trois Voluptés
;
19 pages et quart in-4 sur feuillets doubles
(manquent les pages 9 à 12).
1 200 / 1 500 €
Manuscrit de travail d’un conte galant inédit
.
Le manuscrit présente de nombreuses ratures et corrections, avec
d’importantes additions dans la marge droite. Le texte semble être
inédit : il ne figure pas dans les 12 volumes des
Œuvres badines
complettes de Caylus.
Sous forme d’une lettre, un gentilhomme provincial peint les trois
voluptés, « aussi distinctes que séparées. Celle du libertinage, celle
du gout et celle du cœur »… Venu s’établir à Paris vers ses trente ans,
il se lie tour à tour avec Lucie, jeune fille élevée au couvent obtenue
par un marché ; Mélite, qui le séduit brillamment ; et Céphise, une
dame estimable à qui il est amené à rendre service. Sans très bien
savoir comment cela arrive, « nous nous trouvâmes un jour dans la
plus complette des jouissances, quel charme ! quels délices ! Tout
etoit reciproque, un même esprit nous animoit et cetoit l’amour […].
Je vis ses charmes seduits abandonnés a la plus douce des voluptés
que devins-je moi-même et qu’etois-je ô charme de l’amour ô
comble de ses bontés songés donc que ce divin retour na jamais
eté que dépendant de moi, que l’esprit et ses agrémens ont toujours
succedé aux plaisirs les plus vifs, que nous n’avons jamais eu la
moindre dispute dans nos idées […] et quen un mot Cephise est le
plus honnete homme que jaye connu et la plus belle femme que
lon puisse imaginer »…
Ancienne collection G. de PIXERÉCOURT, vente 4-14 novembre
1840, n° 181.
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CHAMFORT SÉBASTIEN ROCH NICOLAS (1740-1794)
L.A., Barèges 22 août [1774], à la marquise de
CRÉQUY
; 2
pages in-4, adresse avec cachet de cire noire (brisé).
1 000 / 1 200 €
Belle lettre sur son
Éloge de La Fontaine
qui vient de remporter
le prix de l’Académie de Marseille, au détriment de La Harpe
.
Chamfort apprend à la marquise que « l’Eloge de La Fontaine auquel
vous voulez bien vous intéresser l’a emporté sur ses concurrens. Je
n’ai pas le tems de vous écrire tout ce qu’on me mande à ce sujet,
mais vous en seriez indignée, si vous n’aviez envie d’en rire. Intendans,
Magistrats, Eveques, Archeveques, gens en place de toute espèce, M.
de
LA HARPE
a tout mis en l’air comme s’il s’agissait d’une Abbaye
ou d’une place à l’academie françoise. Il a meme ecrit une lettre
signée de lui pour recommander son ouvrage comme celui d’un de
ses amis. Il avoit raison, on ne fait bien ses affaires que soi meme,
mais il est plaisant qu’un homme croye sa recomandation meilleure
que son ouvrage. M
e
de
GRAMMONT
et les dames d’ici paroissent
enchantées de mon succès ». Il va passer le mois de septembre à
Luchon, auprès de Mme de
TESSÉ
… Il termine galamment : « Je
suis un peu moins diffus dans cette lettre que dans celle que j’ai eu
l’honneur de vous ecrire il y a quelques jours, mais je le serois encore
plus, Madame, si je vous parlois de mes sentimens pour vous et de
ma reconnoissance pour toutes vos bontés »...
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CHATEAUBRIAND FRANÇOIS-RENÉ DE (1768-1848)
L.A.S. « de Ch », « Val de Loup »
1
er
mai 1809, à Adrien-Jean-Quentin
BEUCHOT
, à Paris ; 1
page et demie in-4, adresse.
800 / 1 000 €
Demande de livres pour la rédaction de l’
Itinéraire de Paris à
Jérusalem
.
Il demande le livre de
LA GUILLETIÈRE
sur « Sparte ancienne et
moderne », et une histoire de Venise, de préférence « d’un auteur
vénitien bien bavard et bien copieux. Cherchez, déterrez tous les
voyages de la Grèce les plus anciens, comme les plus modernes, sans
oublier la terre Sainte. Voyez s’il n’y auroit point quelque manuscrit sur
la Grèce à la Bibliothèque. Nos relations avec les turcs ont commencé
sous François I
er
. Il faudroit remonter jusques là ». Il l’attend samedi :
« Apportez moi tous les journaux amis ou ennemis qui m’auront
martyrisé
dans la semaine »... [
Les Martyrs
avaient paru le 27 mars.]
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CHATEAUBRIAND FRANÇOIS-RENÉ DE (1768-1848)
L.A., Val de Loup jeudi soir 29 [mars 1810], à la duchesse de
DURAS
;
3 pages et demie petit in-4.
1 500 / 2 000 €
Très belle lettre sur la Vallée-aux-Loups, et sur le titre de frère et
sœur que se donnent Chateaubriand et Mme de Duras
.
« Puisque vous voulez bien, Madame, me permettre de vous donner
le nom de sœur, je dois en frère affectionné tenir ma parole, et vous
rendre compte de la manière dont je passe ma vie depuis que je
vous ai quittée. Depuis deux jours que je suis arrivé, voilà la première
fois que je m’assieds dans le sallon et que je prends une plume pour
écrire. J’ai [fait] deux cent fois le tour de cette petite vallée que vous
avez daigné visiter, et j’aime mes arbres, mes ouvriers, que je ne puis
consentir à les perdre de vue un moment. Quel dommage que ce
plaisir soit si cher ! Si j’étois riche il est bien clair que mon rôle seroit
fini dans la vie, et que je deviendrois un
gentleman farmer
dans toute
la force du mot. J’ai en horreur les livres, la gloriole et toutes les sot-
tises du monde. Une amitié tendre et surtout sans orages, la retraite
et l’oubli le plus absolu, satisferoient à tous mes goûts comme à tous
mes besoins. – Je mets au nombre des grands dédommagemens
des peines de ma vie passée, le bonheur d’avoir rencontré my good
sister dans mes vieux jours. Il est si rare de trouver aujourd’hui des
âmes nobles qu’on ne sauroit trop s’y rattacher quand par hazard le
ciel vous les envoye ». Il espère arriver à Paris samedi à temps pour
être présenté au duc de
DURAS
: « Tout ce que vous m’avez dit des
sentimens de M. de Duras me fait désirer vivement de le connoître.
Je serois bien heureux s’il consentoit à visiter ma vallée aux nouvelles
feuilles. Je pourrois voir aussi quelque jour le Château de la Belle
Cousine [Ussé] bien mieux habité à présent par une sœur digne de
tous les respects et de tous les hommages des chevaliers »...
Correspondance générale
, t. II, n° 431.
provenance
vente
La duchesse de Duras et ses amis, Chateaubriand
(24 octobre
2013, n° 10).
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