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les collections aristophil

littérature

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BOUFFLERS STANISLAS DE (1738-1815)

L.A.S. « Le chevalier de Boufflers », 11 décembre 1762 ;

3 pages in-8, cachet de cire rouge (petit manque par bris

de cachet).

120 / 150 €

Il se conforme à son projet « avec d’autant plus de plaisir que votre

reputation m’inspire toute la confiance qu’il est necessaire davoir dans

un homme entre les mains de qui on remet ses affaires. Comme je ne

jouis que des ventes extraordinaires j’ay changé le dernier article de

vos conventions conformément à vos idées à ce sujet. J’ay calculé

que je devois cent louis à ma mère et cinquante à ma sœur nous

prendrons avec elles un terme plus eloigné par exemple lannée

prochaine. Je desirerois fort aussi que vous ajoutassiez cent louis

aux dettes à payer dans l’année afin d’etre sur d’avoir soldé tous les

comptes. Je compte ensuite vous faire un relevé de tous ceux de

mes creanciers que je vous ai nommés avec lesquels on peut prendre

des arrangemens. Si vous voulez de votre coté faire la procuration

je la signerai à mon retour d’un petit voyage »…

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BOUFFLERS STANISLAS DE (1738-1815)

L.A.S. « B. », mercredi 13 juillet [1808], à Mlle Hélène-Maria

WILLIAMS

, à Paris ; 1 page et demie in-8 (encre un peu

pâlie), adresse.

100 / 150 €

Jolie lettre à la poétesse anglaise dont il donna en 1808, avec

Joseph Esménard, la traduction d’un

Recueil de poésies

.

Les fleurs et les fruits de la campagne ne remplacent pas « certaines

sociétés, certaines conversations même qui joignent dans leur genre

au charme des fleurs la douceur des meilleurs fruits ». Il veut savoir

si « la semaine prochaine il se trouvera un bon jour où votre traduc-

teur pourra porter son hommage à son modèle. J’attends toujours

l’envoi du reste de mon pauvre

Libre arbitre

, auquel je me contenterai

d’ajouter un chapitre sur le

Caprice

. C’est à mon avis une volonté plus

personnelle, plus souveraine, plus passagère que les autres volontés,

et un sentiment plus vif, en meme tems qu’un exercice plus brusque

de la liberté de l’homme »…

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BOUFFLERS STANISLAS DE (1738-1815)

POÈME manuscrit (copie d’époque) ; 1 page in-4.

20 / 30 €

Par Mr le Chevalier De Boufflers à une femme qui le menaçoit de

le rendre heureux

(9 vers) : « Ah Ciel ! je suis perdu ! quoy déjà des

faveurs ! »… Au dos, deux quatrains, dont une

Inscription sur la dis-

grace de Barmecide

.

On joint

le manuscrit d’un poème

Aux femmes

« par Madame la

Comtesse de Bxxx » (1 page et demie in-8) : « De mon sexe indulgent

et doux / contre moi d’où naît le courroux ? »…

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BOSSUET JACQUES-BÉNIGNE (1627-1704)

MANUSCRIT autographe ; 1 feuillet in-4 paginé 817-818

(fortes mouillures et effrangeures).

200 / 250 €

Commentaire de la Bible sur David

.

« La poursuite paroissoit juste selon la rigueur de la loy qui condamnoit

a mort le meurtrier [...] La femme pestoit David en luy disant :

que le

Roy se souvienne du Seigneur Son Dieu

et ne laisse pas multiplier

par la vangeance le sang repandu »... etc.

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CASANOVA GIACOMO (1725-1798)

L.A.S. « Giacomo Casanova », [Venise] 16 février 1780, au

Révérend Cetra (?) ; sur 1 page in-4 ; en italien.

5 000 / 6 000 €

« Ieri seppi per fatto sicuro ciò, che riferisco nell’annesso foglio. Se

la cosa è già nota a V.S. Ill

ma

, ella non incolpi la mia tardanza. Imploro

il benigno suo compatimento, e mi protesto osequiosamente di V.S.

Illma Um

o

Ob° Div

mo

Servitore »…

Il a appris hier de façon sûre ce qu’il rapporte sur le feuillet joint. Si Sa

Seigneurie a déjà connaissance de la chose, qu’Elle ne lui reproche

pas son retard. Il implore sa bienveillante clémence, et proteste qu’il

est son serviteur dévoué et obéissant...

[Casanova, de retour à Venise, est alors devenu

confidente

(informa-

teur) appointé des Inquisiteurs d’État.]

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CASANOVA GIACOMO (1725-1798)

L.A.S. « G. Casanova », Prague 7 mai 1788, [au comte

Antonio Ottaviano di

COLLALTO

, à Vienne] ; 2 pages in-4

(quelques petits trous par corrosion d’encre) ; en italien.

6 000 / 8 000 €

Belle et rare lettre à son protecteur à propos de son

Icosameron

,

vendu par souscription

.

[C’est en 1788 que Casanova publia à Prague son roman utopiste

Icosameron ou Histoire d’Édouard et d’Élisabeth qui passèrent

quatre vingt un ans chez les Mégamicres, habitants aborigènes du

Protocosme

dans l

’intérieur de notre globe

, en 5 volumes parus de

janvier à septembre ; la mévente du volume, dont 365 exemplaires

seulement furent souscrits, entraîna la ruine de Casanova qui ne put

payer l’imprimeur.]

Casanova espèce que son « Eccellenza mio adorato P[ad]rone » est

guéri de la grippe (« liberato dall’influenza russa »). Il espère qu’il a

reçu de la douane une cassette dans laquelle il a mis 24 troisièmes

tomes, 7 premiers et 7 seconds avec douze de ses portraits (« dodici

miei ritratti »), et avec un troisème volume relié à la française, qu’il prie

d’envoyer avec la lettre jointe à la Comtesse de Clari, née d’Osten

[Frédérique Charlotte von der Osten avait épousé le comte François

Charles Clary]. La cassette a dû arriver franco de port, car il avait tout

payé. À la réflexion, il donne au comte beaucoup d’ennuis, mais se

recommande à sa bonté (« con troppo ardire do a V. E. tanti inco-

modi, e non posso che raccomandarmi sempre alla continuazione

dalla sua bontà »).

Il a écrit à son frère que le comte a huit ou dix exemplaires de son

ouvrage, dont il pourra au besoin disposer ; après les avoir distri-

bués, il remettra l’argent récolté en ses mains vénérées, avec toute

la civilité qu’il se doit : « Ho scritto al mio fratello, che V. E. ha otto

o dieci esemplari della mia opera, e che al bisogno potrà sommi-

nistrargliere, egli ho scritto ancora, che dopo averli distribuiti faccia

passare il denaro raccolto tra le venerate sue mani ; desidero che il

mio fratello faccia ciò con quella civiltà che si deve ».

Après la nouvelle de la blessure du prince PONIATOWSKI dans le

dernier fait d’armes, toutes les dames, mères, épouses ou sœurs des

chevaliers qui sont encore à la guerre tremblent : « Dopo la nuova

arrivata qui che nell’ultimo fatto il principe Poniatowski resto ferito,

tutte queste dame, madri, spose, o sorelle di què cavalieri, che sono

alla guerra, tremano ».

Son frère ne pourra alléguer aucune excuse s’il n’enregistre aucun

associé, comme la comtesse Clari fait espérer qu’elle le fera ; Casanova

enverra donc 24 exemplaires la semaine prochaine : « Acciò il mio

fratello non possa allegarmi alcuna scusa, se non registra associati,

come la contessa Clari mi lusinga che farà mi sono determinato a

mandargli nella ventura settimana ventiquattro esemplari ».

Un imprimeur souhaite publier la traduction en allemand du discours

du roi mégamicre à la page 261 du tome III de l’

Icosaméron

 : « Uno

stampatore di qui mi domandò permissione di far stampare tradotto

in tedesco il discorso della monarca megamicro che si trova in questo

mio terzo tomo a carte

261

, ed io gliel’ho negata, ma se viene questa

volontà a qualcuno a Vienna, non mi domanderà questa licenza ».

Il se demande enfin pourquoi Louis XVI a rappelé son ambassadeur

à Venise : « Sono curioso di saper la cagione, che il re di Francia ha

richiamato da Venezia il suo ambasciatore »...

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