44
45
les collections aristophil
littérature
de Henri IV récompensée par l’Académie des
jeux floraux de Toulouse. Elle est connue à
une dizaine d’exemplaires.
En tête du volume est reliée une lettre auto-
graphe signée « Victor Hugo », datée du
31 mai [1838] adressée au journaliste Louis
Desnoyers, relative à la Société des Gens de
Lettres. 1 p. in-8 (215 x 130 mm) autographe
à l’encre noire sur 1 double f. vélin blanc.
Suscription au verso du 2e feuillet « Monsieur
Louis Desnoyers / au Bureau de la Société
des Gens de Lettres, / 14 rue de la Micho-
dière », marques postales avec date de 1838.
Journaliste et écrivain, directeur littéraire au
quotidien Le Siècle, Louis Desnoyers (1805-
1868) partageait les opinions progressistes de
Victor Hugo et combattit à ses côtés pour la
liberté de la presse. Son nom reste attaché
à la fondation de la Société des Gens de
Lettres, créée à son initiative en décembre
1837 lors d’une réunion d’écrivains réunis
à son domicile parmi lesquels Alexandre
Dumas, Honoré de Balzac, George Sand et
bien sûr Victor Hugo. La présente lettre fait
allusion à une autre institution, le « Comité
des Monuments inédits de la littérature,
de la philosophie, des sciences et des arts
considérés dans leurs rapports avec l’his-
toire de France », dont Hugo était membre
depuis trois ans, œuvrant par exemple pour
la restauration de la grille dorée entourant la
place Royale (aujourd’hui place des Vosges,
qui abrite le musée Victor Hugo). Il s’excuse
ici de ne pouvoir assister aux séances du
Comité, ayant besoin de reposer ses yeux
: « […] J’ai les yeux extrêmement malades et
je passe toutes mes journées à la campagne
sous les arbres à regarder du vert, vieux et
excellent remède – je n’en suis pas moins
34
VICTOR HUGO (1802-1885)
Le Télégraphe.
Satire.
A Paris, chez Delaunay, Dentu,
Petit et chez tous les Marchands
de Nouveautés 1819. In-8
(185 x 123 mm) ; demi-maroquin citron
postérieur, pièce de titre dorée de
même maroquin sur le premier plat,
papier coquille, dos lisse très joliment
orné sur toute la hauteur d’un même
fleuron répété 8 fois. Etui bordé.
12 pp. ch., incluant la p. de titre avec
erratum au verso ; la numérotation
commence à la p. 4.
Edition originale de la plaquette
publiée par Victor HUGO à l’âge
de 17 ans.
1 500 / 2 000 €
Précieux exemplaire auquel est joint une
lettre autographe signée de Victor HUGO
et de nombreux portraits.
Rare édition originale de la 2e plaquette
publiée par Victor Hugo à l’âge de 17 ans,
enrichie d’une lettre autographe signée du
poète au fondateur de la Société des Gens
De Lettres. Ce poème fut imprimé avant le 3
octobre 1819 à Paris par l’imprimeur Gillé aux
frais du frère du poète, Abel Hugo, que cette
satire de la vie politique du temps enchanta.
Le Télégraphe fait partie des deux plaquettes
parues à quelques semaines d’intervalle, qui
constituent les véritables premières publica-
tions littéraires de Victor Hugo après l’inau-
gurale Ode sur le rétablissement de la statue
à vous de tout mon cœur Votre ami Victor
Hugo ». On sait aussi que cette mise « au
vert » thérapeutique étaient adoucie par la
présence de Juliette Drouet, et que les tra-
vaux du comité lui permettaient de justifier
ses escapades estivales (J.-M. Hovasse, I, p .
727-728). On a relié avec goût dans ce volume
19 portraits et caricatures représentant Victor
Hugo à divers âges de la vie dont 6 eaux-
fortes sous serpentes et une lithographie,
suivis de la reproduction de 4 dessins de
Victor Hugo, qui en font un exemplaire des
plus plaisants. - En frontispice, Victor Hugo à
l’âge de 17 ans, reproduction d’une aquarelle
de Legénisel (1819) - Dans un médaillon circu-
laire, portrait de profil gravé par Paul Chenay
(beau-frère du poète) d’après une photogra-
phie faite en 1857. - Portrait de face gravé par
P. Chenay légendé « Victor Hugo / Hauteville
House / janvier 1860 ». - De face et accoudé,
Victor Hugo grisonnant, portrait gravé par
Joseph Apoux. - De face, la barbe et les
cheveux blancs, gravure par Legénisel. -
Portrait de Victor Hugo âgé, gravure par
Adrien Nargeot - 6 ff. imprimés recto verso
comportant 12 portraits et caricatures : o
sous le titre « Victor Hugo vu par les artistes
», reproductions d’un tableau de Bonnat et
d’une eau-forte de Rodin ; o sous le titre «
Victor Hugo en caricature » : plâtre-carica-
turé.
Bel exemplaire.
référence
Carteret I-385. Clouzot 84.
provenance
Ex-libris de la Bibliothèque du chateau de
Rozais.
35
[HENRI BEYLE, DIT STENDHAL]
(1783-1842)
De L’Amour
.
Par l’auteur de l’histoire de la peinture
en Italie, et des vies de Haydn,
Mozart et Métastase. Paris, librairie
universelle de P. Mongie l’Aîné
1822. 2 volumes in-12 (183 x 110 mm).
Cartonnage de l’époque. pièces
de titre jaunes imprimées au dos.
Chemise et étui demi-maroquin bleu
à long grain à recouvrement. Etui.
[Devauchelle]
2 ff., III et 232 pp.; 2 ff. et 330 pp.
12 000 / 18 000 €
Véritable édition originale. cet exemplaire
contient 35 annotations manuscrites mar-
ginales de l’époque au crayon (9 au tome I
et 26 au tome II).
On lit le nom de Beyle manuscrit, bien qu’ef-
facé, sur les pages de titre. Ces annotations
rétablissent des noms en entier ainsi que
les termes censurés, dans les marges. T. I
: p. 21, p. 41, p. 70 et 71, p. 80, p. 103, p. 105,
p. 147 , p. 200, T. II : p. 33, p.35, p. 50, p. 57
(3) , p.67, p. 71, p. 73, p. 141, p. 142 (2), p. 144,
p. 162, p. 185, p. 195, p. 197, p. 199, p. 202, p.
220, p. 269 (2), p. 290, p. 303, p. 306, p. 307.
Une coupure de journal a été collée en haut à
gauche du verso du premier feuillet de garde
(consacrée à Saint Yves, patron des avocats
« Avocat et non voleur, chose unique et mer-
veilleuse »).
Stendhal commença la rédaction de cet
ouvrage le 29 décembre 1819 à Milan. De
l’amour s’inspire des amours platoniques et
malheureuses que Stendhal éprouva pour la
femme d’un officier polonais, Matilde Dem-
bowski, née Viscontini. Pendant dix mois, il
travailla à la rédaction de ce qui ressemble
plus à une confession qu’à un véritable roman.
Il y expose sa célèbre théorie de la « cristalli-
sation » amoureuse. Ce livre passa totalement
inaperçu à sa sortie, probablement à cause de
la froideur de ton employée par Stendhal. «
Je fais tous mes efforts pour être sec. Je veux
imposer silence à mon cœur qui croit avoir
beaucoup de choses à dire » (cf. chapitre IX).
Tous les exemplaires du tirage original furent
repris par Bohaire qui les remit en vente avec
un nouveau titre et de nouvelles couvertures
en 1833. La connaissance du nom exact des
personnes citées juste par une initiale par
Stendhal laissent à penser que ces notes sont
l’oeuvre d’un proche de l’auteur. D’avoir su que
Madame de M..., mentionnée page 303 du
tome II, n’est autre que Mme de Montesquiou
penche en ce sens car cette identification n’est
indiquée dans aucune des édition critique du
texte. Le destinataire a pour sa part noté au
crayon au verso du faux-titre : « Qu’une jeune
femme vous ait fait tourner la tête c’est le cas
de plus d’un homme honnête », ce qui nous
laisse penser également qu’il s’agirait peut
être d’un proche de Stendhal.
Exemplaire à toute marge. Infimes défauts
(couture du premier cahier retenant premier
plat et dos en partie rompue ; légère fente au
premier plat du tome second ; minime manque
de papier à un mot p. 243 du t. II ; très rares
rousseurs à quelques feuillets).
référence
Vicaire I, 452- Carteret II-346
provenance
Exemplaire Sforza manuscrit sur le faux-titre
du tome 1.Vente de Madame la Duchesse
Sforza 1933 n°163.