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les collections aristophil
littérature
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MIGUEL DE CERVANTES
(1547-1616)
Les principales Aventures
de l’Admirable Don Quichotte
représentées en figures par Coypel,
Picart Le Romain, et autres habiles
maîtres ; avec les explications des
XXXI planches de cette magnifique
collection, tirées de l’original espagnol
de Miguel de Cervantes.
A La Haie, chez Pierre de Hondt, 1746.
Gd in-4 (283x223); Maroquin rouge
de l’époque; large dentelle
en encadrement sur les plats.
Dos à nerfs richement orné dans
le style à la grotesque. Pièce de titre.
Double filet sur les coupes.
Tranches dorées. Roulette intérieure.
viii-330 pp. et 1 f. (Avis au relieur).
31 figures à pleine page dont 25
d’après Charles-Antoine Coypel,
les autres d’après Boucher, Cochin,
Lebas et Trémolières, gravées sur
cuivre par Bernard Picart, Folke,
Schley et Tanjé.
2 000 / 3 000 €
Les premiers tirages se reconnaissent à ce
qu’il n’y a pas de numéro au dessous de la
légende des figures.
Reliure attribuable à Padeloup.
Dernier cahier légèrement bruni.
référence
Cohen 216 :
Superbes illustrations.
provenance
Ex-libris Sir Edgar Vincent- de Champoe-
netz et Meus.
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JEAN DE LA BRUYERE (1645-1696)
Les Caractères
Paris, E. David père, 1750. 2 volumes
in-12 (138x82 mm). Veau de l’époque
moucheté, dos à nerfs orné. Pièce
de titre et de tomaison citron et verte.
Roulette sur les coupes.
Tome I : titre gravé, 380 pp. et 1
frontispice gravé ; tome II : titre gravé,
438 pp. et 1 frontispice gravé.
2 000 / 3 000 €
Nouvelle édition, augmentée de quelques
notes par Coste.Belle édition aux « illus-
trations jolies et fines » (Cohen). 2 titres et
2 frontispices gravés par Fessard d’après
De Sève.
Précieux exemplaire comportant 3 des 4
dessins originaux signés par De Sève : Le
frontispice du premier volume ainsi que
les deux titres. À la dimension de la gravure
et montés sur papier Ingres bleuté, ces 3
dessins originaux exécutés à la mine de
plomb sur vélin sont d’une exquise finesse
et témoignent de la grâce de Jacques de
Sève, peintre et miniaturiste qui travailla de
1742 à 1788 à l’illustration des grands ouvrages
classiques, notamment les quadrupèdes
pour l’Histoire naturelle de Buffon. La pré-
sence de ces dessins originaux permet de
prendre l’exacte mesure de son talent, auquel
la gravure ne rend pas tout à fait justice. Les
traits des deux personnages y sont en effet
beaucoup plus fins et adoucis. Un sourire
illumine le visage de la femme, qui semble
grimacer sur la gravure. La très jolie reliure
avec ses dos décorés aux petits fers et ses
pièces de titre bicolores ajoute une touche
supplémentaire de grâce XVIIIe siècle à ces
deux volumes.
Superbe condition (une coiffe très légèrement
restaurée).
référence
Cohen 540 cite l’exemplaire.
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FRANÇOIS-MARIE AROUET,
DIT VOLTAIRE (1694-1778)
La Pucelle d’Orléans poëme
Divisé en quinze livres. Par monsieur
de V***. Louvain [Francfort ?], 1755.
Petit in-8 (175x108). Plein maroquin
citron, chiffre doré dans les angles
des plats, dos à nerfs orné du même
chiffre doré et répété, double filet sur
les coupes; tranches dorées [Motte]
2 ff. et 161 pp.
2 000 / 3 000 €
Véritable édition originale, exemplaire du
premier état d’une grande rareté.
Voltaire avait une affection particulière pour ce
livre qu’il appelait « ma Jeanne ». La composition
de La Pucelle d’Orléans commencée en 1730 se
fit progressivement sur une vingtaine d’années.
Voltaire envoyait les chants à mesure de leur
rédaction à des amis et relations, notamment
M. d’Argental, le duc de La Vallière, Frédéric
II de Prusse et la marquise de Pompadour, si
bien que de nombreux manuscrits se trouvèrent
en circulation. Des rumeurs contradictoires
coururent : les unes laissaient entendre que
Voltaire avait pris à son service des copistes
pour produire de multiples manuscrits com-
portant des vers sulfureux et des turpitudes
qu’il insérait à dessein. L’autre version des faits,
plus officielle, affirmait que Voltaire était indigné
par les altérations inadmissibles apportées
à son poème. Cette réputation sulfureuse fit
qu’« un véritable marché noir s’organisa et l’on
comptait, d’après les journaux de l’époque, plus
de six mille copies donnant souvent un texte
falsifié » (BN, Voltaire, n° 331). En 1755 parut
enfin l’édition originale in-12 en quinze livres
(par M. de V***, à Louvain), que Voltaire, par
prudence, refusa d’assumer, fidèle en cela à
son principe : « Les philosophes doivent être
comme les petits enfants : quand ceux-ci ont
fait quelque chose, ce n’est jamais eux, c’est le
chat qui a tout fait. ». La même année sortirent
d’autres éditions à des enseignes différentes. La
dispersion des lieux d’impression était le seul
moyen de pallier la faiblesse de la production et
la lenteur des transports. C’était aussi le meilleur
moyen de tourner les interdictions. (Rappelons
que La Pucelle sera condamnée par décret
de la cour de Rome en janvier 1757, et que
huit imprimeurs et relieurs furent condamnés
la même année au carcan et à trois ans de
bannissement !) Voltaire se résolut, en 1762,
à en donner une première édition officielle à
Genève chez Cramer
.
Le présent exemplaire appartient à la véri-
table originale en premier tirage, d’une très
grande rareté. Très bel exemplaire à grandes
marges en reliure Xix°
Coins légèrement écrasés, mais bel exem-
plaire.
référence
Brunet V-1361. Bengesco, I, n°478
provenance
de la bibliothèque Lurde et Ruble avec
ex-libris et chiffre doré sur le dos et les
plats de la reliure (Cat. 1899, n° 261). Ex-libris
Albert Natural vente du 7 & 8 décembre
2009 n°116.
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