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les collections aristophil
littérature
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GUIBERT JACQUES-ANTOINE-HIPPOLYTE, COMTE DE
(1743-1790).
MANUSCRIT autographe,
Extrait du journal des
voyages de M. le M
is
de Chastellux dans l’Amérique
septentrionale
, [1786] ; 20 pages in-4 avec ratures et
corrections.
1 500 / 2 000 €
Sur les voyages du marquis de Chastellux, notamment en Amérique
.
Éloge du livre du marquis de CHASTELLUX, relatant ses voyages
dans les années 1780, 1781 et 1782 (Paris, Prault, 1786). Guibert cite
notamment des passages concernant les progrès des communica-
tions, des défrichements et des constructions, une visite de l’auteur
au général WASHINGTON, et une anecdote sur les officiers captifs
de l’armée de Burgoyne.
Guibert vante le charme des relations de voyages sous forme de
journal, et l’aptitude de Chastellux à écrire sur l’Amérique et ses
citoyens. Il défend l’auteur contre la critique de trivialité, et partage
son appréciation de la république, admirant comme lui les forteresses
nouvelles de West Point, «
ce Palladium de la liberté americaine
» :
« On aime en effet à voir ces creations subites d’un art qui ne sert
ordinairement que le despotisme, et les querelles des rois, defendre
aussi la cause de la liberté »… Il admire le portrait sincèrement élogieux
de WASHINGTON, « cet homme qui comme on a dit de Turenne, fait
honneur a l’homme » : «
Je le revis
, dit le m
is
de Chatelux,
avec le meme
plaisir, mais avec un sentiment de plus que celui quil m’avait inspiré
à notre premiere entrevue. Je goutais cette satisfaction interieure
qu’on eprouve lorsqu’on se trouve en liaison déjà formée en veritable
societé avec un homme qu’on a longtems admiré sans pouvoir
l’approcher. Il semble alors que le grand homme nous appartient
plus particulierement qu’au reste de l’humanité
[…]. Il faut relire et on
en sera toujours plus content tout le morceau du sejour de lauteur à
Philadelphie, sa conversation avec M. ADAMS, ses reflexions sur les
quakers, sa visite à M. PAYNE auteur du
Common Sense
ouvrage qui
sera immortel dans ce continent, et qui est à notre Satyre Menippée
et aux pamphlets politiques de nos tems de troubles ce qu’est le
noble sujet de la guerre d’Amerique à nos pitoyables motifs de la
Fronde. Notre corps d’armée à la manière dont il etoit composé, et
dont il s’est conduit a du donner aux americains […] toutes les idées
possibles de discipline, et de sagesse, d’honneur, et de courage ;
mais pour y faire estimer les français sous tous les rapports il falloit
auprès de M. Adams de M. Payne et des savans de l’Amerique
un homme tel que le m
is
de Chatelux, et notre littérature et notre
philosophie nauroient pas pu choisir un deputé qui les representât
plus honorablement »… Guibert souligne l’intérêt des descriptions de
la Virginie, où le voyageur séjourne chez le gouverneur et visite le
manoir de JEFFERSON : « Ce quil y dit sur les 200 000 negres qui
cultivent la Virginie et de la sur l’esclavage des negres en general n’est
pas un plaidoÿer brulant en leur faveur, mais ce qui vaut mieux une
discussion à la fois juste et neuve »… En guise de conclusion, Guibert
formule le vœu que Chastellux laisse des mémoires plus détaillés ;
néanmoins « il y a des tableaux de grands maîtres qui n’ont pas eté
precedés d’aussi bonnes esquisses »…
On joint
la brochure imprimée du texte de Guibert, avec quelques
corrections manuscrites (in-12 de 17 pages).
Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre 1993, n° 65) ; puis
collection Philippe de FLERS.
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GUIBERT JACQUES-ANTOINE-HIPPOLYTE, COMTE DE
(1743-1790).
MANUSCRIT autographe,
Testament militaire d’un vieux
officier général
, [vers 1789 ?] ; cahier de 16 pages in-fol.
2 000 / 2 500 €
Projet de préface pour un ouvrage militaire
.
Le manuscrit présente de nombreuses ratures et corrections, avec
des additions marginales.
« Parvenu à cet age où toutes les illusions de l’ambition sont eva-
nouies parce que l’horizon de la vie est tristement reserré, et que
la verité a pris de tout coté la place de l’esperance, privé depuis six
ans de paix des occasions de service et sachant qu’aujourd’hui les
forces me manqueroient […], je veux pour la derniere fois m’occuper
d’un metier que j’ai toujours etudié avec zele et fait avec passion. […]
n’est-ce pas acquitter le reste de ma dette que de consacrer à mon
pays le fruit de mes veilles et de mes meditations. Puisse un jour
ce travail etre utile au ministre qui aimoit le bien avec cette energie
qui seule rend capable de l’exécuter »… Suivent des observations et
remarques sur les lois, la discipline, les effectifs, les trop nombreuses
places de guerre, et bien entendu l’avenir de la nation française et
l’intérêt du roi... « Ce que je reclame ici de la part du souverain pour
l’etat militaire, je ne la demande pas aux depens des autres branches
d’administration et des autres classes de citoÿens. […] Il faudroit qu’il
envisageat toutes ces classes differentes comme les parties d’un tout,
comme les concordances d’un systheme general, au milieu duquel
le controlle est placé pour tout vérifier, et pour tout animer, comme
le soleil l’est au centre du système du monde »…
Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre 1993, n° 62) ; puis
collection Philippe de FLERS.
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GUIBERT JACQUES-ANTOINE-HIPPOLYTE, COMTE DE
(1743-1790).
MANUSCRIT autographe,
Ma mère
, [1787] ; 8 pages in-4
avec ratures et corrections.
1 200 / 1 500 €
Très émouvante évocation de sa mère décédée
.
[Elle était née Suzanne Thérèse Rivail (Romans 7 mars 1717-Paris
14 juin 1787), et avait épousé à Romans le 1
er
mars 1742 le comte
Charles-Benoît de Guibert.]
« Je ne l’oublierai jamais ce visage decomposé par les angoisses de
la mort, ce regard eteint, cette main mouillée d’une sueur glacée et
qui serra trois fois la mienne comme pour se reprendre à la vie, ou
pour m’exprimer un adieu eternel, un moment avant l’instant fatal,
elle se souleva, elle voulut me parler, et sa voix ne put former que
de vains sons. O que je regrette ce qu’elle eut l’intention de me dire !
Que je regrette ces dernières paroles qui auroient peut etre contenu
une volonté ou un sentiment. […] Elle me fut enlevée par une maladie
qui ne dura que huit jours, et que les medecins ne surent ni juger ni
conduire. Mais quand ils ne se seroient trompés ni sur la maladie ni
sur le choix des remedes, ils ne l’auroient pas sauvée, elle avoit été
frappée à mort six mois auparavant du coup imprevu qui lui ravit
mon père. Depuis elle ne s’etoit pas relevée, il lui en etoit resté une
oppression continue, un teint livide et plombé, quelque chose de
sombre et de desesperant dans le regard. […] Elle etoit d’une taille
grande et noble, elle avoit eté belle, et à soixante seize ans quelle
avoit quand elle mourut, elle en conservoit encore toutes les traces.
Séparé d’elle à l’age de 4 ans, et ne l’ayant revue que 15 ans après,
je ne me rapellois pas ses traits », mais sa beauté se mêlait toujours
à son souvenir… « Je revenais de l’armée, et j’avois 18 ans quand je
revis ma mère ou plutôt quand je la connus. Elle mattendoit à la
campagne ». Il raconte son émotion à leur première rencontre… Suit
une évocation de son rapport à la campagne et à la nature. Le texte
semble inachevé.
Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre 1993, n° 67) ; puis
collection Philippe de FLERS.
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GUIBERT JACQUES-ANTOINE-HIPPOLYTE, COMTE DE
(1743-1790).
MANUSCRIT autographe,
Compte rendu
à
l’assemblée
generale par Mrs les commissaires
; 8 pages in-fol.
1 000 / 1 200 €
Intéressant projet de réforme et de règlement d’une société litté-
raire, « le Sallon »
.
Les espérances ont été trompées : « le Sallon n’a pas eu même la faveur
des nouveautés les plus frivoles »… On a beau voter des mesures pour
augmenter le nombre de souscripteurs, et pour transférer l’établis-
sement dans le quartier plus animé de la Comédie Italienne, il reste
dans un état d’« abandon absolu », que la paix ne favorise pas. Guibert
résume les observations et réflexions des commissaires : « Que dans
un paÿs ou il n’ÿ a point de
chose publique
et ou aucun citoÿen ne
participe aux evenements que par une passive et sterile curiosité il
est impossible que les affaires generales deviennent pour les associés
un objet journalier d’intéret assés puissant pour remplir la plus petite
partie de leur tems, et pour ralumer l’attrait plus immediat et plus direct
de leurs devoirs de société, et surtout de leurs plaisirs. […] Que quant
aux avantages de la liberté, et de la commodité journalieres que peut
offrir le Sallon aux associés ces avantages deviennent presque nuls
aujourd’hui que la societé s’est reculée sur presque tous les points
de la severité de ses anciens usages […]. Que les mœurs, les usages,
l’esprit de la societé aÿant eprouvé une telle revolution qu’on pourra
à son gré caracteriser de progrès, d’amélioration ou de décadence il
est impossible de se flatter qu’une societé d’hommes puisse subsister
si elle ne presente differents objets d’interêt qui balancent l’attrait de la
société, et qui enlevent les associés quelques instants à elle »… Ayant
étudié des clubs en Angleterre, notamment, les commissaires font
des recommandations précises en 15 points : doter leur société d’une
constitution, atteindre le seuil de 200 membres, former un comité
général et plusieurs comités particuliers (une liste de leurs fonctions
est ensuite raturée), fonder des médailles d’or, etc., et « beaucoup
d’autres moÿens secondaires d’attrait et d’interet »…
Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre 1993, n° 68) ; puis
collection Philippe de FLERS.
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