Previous Page  130-131 / 276 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 130-131 / 276 Next Page
Page Background

128

129

les collections aristophil

littérature

146

GUIBERT JACQUES-ANTOINE-HIPPOLYTE, COMTE DE

(1743-1790).

DEUX MANUCRITS avec CORRECTIONS autographes,

et un RECUEIL de trois MANUSCRITS, dont un en partie

autographe, [vers 1774-1777] ; 2 cahiers de 54 pages in-fol. et

27 pages in-4 ; et 68 pages petit in-4 en 3 cahiers, reliés en

un volume petit in-4 bradel toile beige (

Petitot

).

1 500 / 2 000 €

Manuscrits corrigés d’œuvres dramatiques.

En publiant en 1822 les

Œuvres dramatiques

de son mari, la comtesse

de Guibert écrivait : « C’est dans ces moments où il éprouvait le besoin

de délasser son esprit de travaux plus sérieux et plus utiles, que M.

de Guibert composa ces pièces de théâtre : elles eurent beaucoup

de succès dans les lectures particulières ; mais il se refusa toujours

aux instances réitérées des premiers acteurs de la Comédie fran-

çaise pour les faire jouer. […] De tous les genres de poésie, le genre

dramatique devait être celui qui pouvait le mieux convenir au génie

de M. de Guibert, à la chaleur de son âme, à l’élévation naturelle de

son esprit et à la direction habituelle de sa pensée ».

Les Gracques

, tragédie en 3 actes

. [La tragédie des

Gracques

fut

composée en 1774. Saint-Lambert, en recevant Guibert à l’Académie

française, en fera l’éloge : « vous peignez ce moment de la république

romaine, où la tyrannie patricienne préparait le peuple à l’anarchie, vous

y défendez avec la sensibilité la plus touchante la cause abandonnée

de la justice et du pauvre ».] Copie complète, avec de nombreuses

et importantes corrections autographes du comte de Guibert, et le

compte des vers à la fin de chaque acte : 508, 494 et 382, soit 1384

vers (54 page in-fol.).

On joint

une copie complète de la main de

Mme de Guibert (cahier de [1]-78 pages in-4), plus une autre copie

complète (cahier in-fol. ; plus une copie incomplète).

Apelle et Campaspe ou Le triomphe d’Alexandre

, opéra en un acte

(d’après le ballet de Noverre en 1776). Copie avec de nombreuses et

importantes corrections autographes (27 pages in-4) ; une note de Mme

de Guibert indique que cet opéra devait être mis en musique par GLUCK,

puis après sa mort par SALIERI. On joint une copie complète faite en

1814, avec corrections de la main de Mme de Guibert (20 p. in-fol.).

Recueil de deux fragments de tragédies

. Ce recueil comprend d’abord

deux manuscrits du premier acte (sur trois) de la tragédie en vers

Les

Gracques

(12 et 10 feuillets) avec quelques ratures et corrections, dont

une copie probablement de la main de la sœur de Guibert, Mme

d’Azincourt. Suit le premier acte (13 feuillets) de la tragédie

Anne de

Boleyn

, avec quelques corrections autographes, et dont

la fin est

146

entièrement de la main de Guibert

(8 pages), qui ajoute ensuite ces

quelques lignes : « Voila tout. Je suis presque aussi las que vous hier au

soir. Bonjour je pars ecrivez moi. Je ne suis point inquiet sur ce depôt.

Juliette vaut Henriette au moins. Trouvéz moi un nom pour Suffolk.

Jai bien envie aussi dapeller Henriette Juliette parce que Henriette

ressemble trop à Henri &c. ». Il s’agit d’une première version où deux

personnages n’ont pas encore trouvé leur nom définitif. [« En 1777,

M. de Guibert composa

Anne de Boleyn

, sa troisième tragédie, où il

peint avec autant d’énergie que d’éloquence le caractère despotique

de Henri VIII et la piété courageuse d’Anne de Boleyn », écrit Mme

de Guibert. Cette tragédie en 5 actes et en vers met en scène, autour

des deux principaux personnages, le roi d’Angleterre Henry VIII et

son épouse Anne de Boleyn, le frère d’Anne, Alfred de Boleyn comte

de Rocheford, une amie d’Anne Miss Juliette (ici Henriette) Hertford,

Sydney (ici Suffolk) confident et ministre de Henry VIII, et la future reine

Élisabeth, âgée de trois ans, plus des juges, shérifs, gardes et soldats.]

Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre 1993, n° 70) ; puis

collection Philippe de FLERS (qui y a ajouté le recueil relié).

147

GUIBERT JACQUES-ANTOINE-HIPPOLYTE, COMTE DE

(1743-1790).

DEUX MANUSCRITS autographes,

Anne de Boleyn

,

tragédie en 5 actes

, [1777] ; 95 et 90 pages petit in-4

(quelques feuillets effrangés au 1

er

manuscrit).

3 000 / 4 000 €

Deux versions complètes de cette tragédie en vers

.

En publiant en 1822 les

Œuvres dramatiques

de son mari, la comtesse

de Guibert écrivait : « C’est dans ces moments où il éprouvait le besoin

de délasser son esprit de travaux plus sérieux et plus utiles, que M.

de Guibert composa ces pièces de théâtre : elles eurent beaucoup

de succès dans les lectures particulières ; mais il se refusa toujours

aux instances réitérées des premiers acteurs de la Comédie fran-

çaise pour les faire jouer. […] De tous les genres de poésie, le genre

dramatique devait être celui qui pouvait le mieux convenir au génie

de M. de Guibert, à la chaleur de son âme, à l’élévation naturelle de

son esprit et à la direction habituelle de sa pensée. […] En 1777, M. de

Guibert composa

Anne de Boleyn

, sa troisième tragédie, où il peint

avec autant d’énergie que d’éloquence le caractère despotique de

Henri VIII et la piété courageuse d’Anne de Boleyn ».

Dans cette tragédie en 5 actes et en vers, autour des deux principaux

personnages, le roi d’Angleterre Henry VIII et son épouse Anne de

Boleyn, Guibert met en scène le frère d’Anne, Alfred de Boleyn comte

de Rocheford, une amie d’Anne Miss Juliette Hertford, Sydney

confident et ministre de Henry VIII, et la future reine Élisabeth, âgée

de trois ans, plus des juges, shérifs, gardes et soldats.

Manuscrit de travail, abondamment raturé et corrigé

(95 pages en

5 cahiers, avec compte des vers à la fin des deux premiers cahiers :

446 vers et 334).

Mise au net autographe, présentant encore quelques ratures et

corrections

(90 pages en 5 cahiers, avec compte des vers à la fin

de chaque cahier : 464, 320, 388, 290, 292 vers, et récapitulatif à la

fin du dernier acte, soit 1754 vers).

On joint

2 copies anciennes, l’une (les cahiers liés d’un ruban bleu) de

la main de Mme Guibert, femme de l’auteur (qui a copié également

le rôle d’Anne dans l’acte I, probablement pour une représentation

privée), l’autre (incomplète de l’acte IV) de la main de Mme d’Azin-

court, sœur de l’auteur.

Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre 1993, n° 61) ; puis

collection Philippe de FLERS.

148

GUIBERT JACQUES-ANTOINE-HIPPOLYTE, COMTE DE

(1743-1790).

MANUSCRIT autographe, [

Journal de voyage en

Bretagne

, 8-11 août 1778] ; 33 pages in-4 en 2 cahiers.

3 000 / 4 000 €

Très intéressant récit sous forme de journal, tenu par Guibert,

membre de l’état-major de l’armée de Broglie, lors d’un voyage

à la suite du maréchal

.

Ce manuscrit, avec ratures et corrections, a été publié, avec des cou-

pures, par la comtesse de Guibert en 1806 sous le titre

Brest

dans les

Voyages de Guibert, dans diverses parties de la France et en Suisse

(Paris, D’Hautel, 1806, pp. 35-86). Dans ce journal de voyage, fait à

l’occasion d’une tournée d’inspection du maréchal de BROGLIE, dont

Guibert faisait partie de l’état-major, Guibert mêle des observations,

réflexions et opinions personnelles, et des remarques sur des marins

tels que DU CHAFFAULT, GUICHEN, KERSAINT, LA CLOCHETERIE,

LA MOTTE-PIQUET, ORVILLIERS… Il est aussi question du comte de

LANGERON, gouverneur de Bretagne.

Le journal commence le 8 août : « Parti de Morlaix et arrivée à Brest.

Chemins assez beaux mais mal entretenus. […] La vue de la mer agit

toujours sur moi : elle aggrandit ma pensée, elle l’attriste, enfin elle

la remplit, mais ce n’est jamais d’un sentiment doux. Son resultat est

toujours de tomber dans le vague, dan le sombre, dans l’infini : c’est

comme la vue du ciel, et la pensée de l’éternité »… Description de la

rade de Brest, comparée à celle de Toulon... Réception du maréchal…

Description du port de Brest : « magnificence et grandeur de Louis

XIV empreinte à chaque pas »... Considérations sur l’intérêt de mul-

tiplier les chantiers de construction… La visite du duc de CHARTRES

provoque des critiques méprisantes : « des velléités passageres de

s’instruire, mais nulle suite, nulle tenue, soupant tous les soirs chez

le v

te

de Laval en petit comité, […] jouant au billard, voyant des filles,

traînant à sa suite M. de G. objet de scandale et de ridicule. Du reste

assez bon ton sur son bord, ne paraissant pas s’y ennuÿer, vivant

bien avec les officiers, les caressant, parlant aux matelots […], au total

faisant moins de mal et moins de bien qu’un prince du sang n’en peut

faire »… Mauvaise tenue de la plupart des régiments de la garnison :

indiscipline, insubordination… Visite des ateliers et bâtiments du port,

où Guibert note des abus et des dépradations… En visitant le bagne,

il s’indigne des conditions de vie des 2500 galériens, condamnés

aux travaux forcés dans ce port : « inhumainement traités et coutent

cependant fort cher au roi […]. Abus sans nombre aussi dans cette

partie, mais le premier de tous […] et qui fait couler les larmes est

d’entasser, d’accoupler à la même chaîne des malheureux sans

distinction de faute et de crime. Ainsi le contrebandier, le religion-

naire imprudent, et le scelerat sont quelquefois sur le même grabat.

L’infortune et l’innocence sont quelquefois à côté du crime. L’homme

innocent doit en mourir de desespoir, et celui qui est à demi corrompu

achever de se corrompre. On classe les malades dans les hopitaux

bien gouvernés, et l’on confond ici pêle mêle ces malheureuses vic-

times. Mais un spectacle plus afreux encore, cest celui des enfants

arrêtés en contrebande avec leurs peres et condamnés avec eux. Des

enfants ! La plume me tombe des mains en pensant combien nos lois

sont feroces et absurdes, et combien les hommes qui gouvernent

sont encore plus feroces et plus absurdes qu’elles »… Observations

sur les casernes, dîner chez M. de KERSAINT, conversation tournant

sur la bataille d’Ouessant et le combat franco-britannique du 17

juin dans la Manche, raconté avec une impressionnante simplicité

par La Clocheterie. « Au reste la cour le

ministre

, Paris, le roÿaume

ont mis trop d’importance à ce combat. La lettre de M. de Sartine

etoit

ridicule

[…] c’est ne pas connoistre la mesure cest decrediter la

monnoye dont on doit paÿer de grands succès »… Nouvelles flèches

contre le duc de Chartres et la Cour… Appréciation du chevalier de

BOUFFLERS, présent au souper ; considérations sur l’inégalité entre

les marines française et anglaise et analyse de la bataille d’Ouessant ;

les conseils de guerre dont il est question « ont tout mis en feu »…

Guibert rapporte les discussions entre les officiers sur la suite de la

guerre navale… Fête donnée au maréchal par M. d’Orvilliers, sur la

Bretagne

… Admiration des vaisseaux modernes ; projets de nouvelles

fortifications à Brest, notamment lors de la visite des travaux entrepris à

Quelerne… Il termine par un hommage lyrique à sa femme : « aimable

et doucre créature, le ciel t’a formée selon le vœu de mon cœur »…

Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre 1993, n° 60) ; puis

collection Philippe de FLERS.

147

148