Previous Page  108-109 / 276 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 108-109 / 276 Next Page
Page Background

107

les collections aristophil

littérature

106

114

CHATEAUBRIAND FRANÇOIS-

RENÉ DE (1768-1848)

P.S. « Chateaubriand » avec apostille

autographe,

Paris 2 mai 1843 ; demi-page in-4

(rousseurs et taches,

plis fendus réparés au verso).

1 200 / 1 500 €

Précieuse note sur le manuscrit et l’

édition

des

Mémoires d’outre-tombe

.

Cette note est dictée par Chateaubriand à

son secrétaire Hyacinthe PILORGE.

« La copie de mes

Mémoires

, copie ren-

fermée dans cette boîte devant Monsieur A.

[Adolphe] Sala, est la seule complète : elle

a été faite sur le manuscrit de la main de

Hyacinthe Pilorge mon secrétaire. C’est sur

ce manuscrit seul que sera faite l’impression

de mes Mémoires après ma mort »…

Il approuve et signe de sa main : « Approuvé

l’écriture ci-dessus Chateaubriand ».

[Une nouvelle révision fut entreprise par

Chateaubriand en 1845.]

115

CHÂTELET ÉMILIE LE TONNELIER

DE BRETEUIL, MARQUISE DU

(1706-1749).

L.A., [au marquis de SAINT-

LAMBERT] ; 2 pages in-12 sur petit

bifeuillet à franges peintes (infime

déchirure par bris de cachet), montée

en tête d’un livre.

1 200 / 1 500 €

Joli et rare billet à son amant

.

« […] je nai jamais assés de tems à Comerci

ni nulle part quand je puis lemploier à vous

voir ou à vous escrire, mais ce jour cy qui

nest pas encore amoitié ma paru bien long

puisque jay été jusqu’à 3 heures sans pou-

voir faire ni lun ni lautre, je ne me suis levée

qu’à 10 heures et demie, je n’ai pas eu un

moment à moi. Jay senti que vous étiés

necessaire à tous mes plaisirs par le peu

deffet que m’a fait aujourdhui cette comedie

qui m’a encha[ntée] avant hier, je vous aime

passionnément jaime vos injustices, mais

non pas quand elles mattirent une indigne

petite lettre que je vais bruler, parlés moi de

votre medecine, reparés cette vilaine lettre

et repondés à mon cœur qui vous adore ».

[Le poète Jean-François, marquis de

SAINT-LAMBERT (1716-1803) avait succédé à

Voltaire dans les faveurs d’Émilie du Châtelet.]

Cette lettre est montée en tête d’un bel exem-

plaire de l’ouvrage :

Vie privée de Voltaire

et de Mme du Châtelet, pendant un séjour

de six mois à Cirey

 ; par l’Auteur des

Lettres

péruviennes

[Françoise de GRAFFIGNY] ;

suivie de cinquante lettres inédites, en vers et

en prose, de Voltaire (Paris, Treuttel et Wurtz,

Pélicier, Delaunay, Mongie, 1820) ; in-8, rel.

demi-maroquin bleu nuit, dos lisse orné de

filets, palmettes et rinceaux dorés, double

filet doré en lisière de cuir sur les plats, rares

rousseurs (

Boutigny

). Édition originale, un

des exemplaires sur papier vélin à toutes

marges ; portrait-frontispice lithographié

sur fond bistre ; plus 5 portraits ajoutés. De

la bibliothèque de Louis MONMERQUÉ,

qui a fait établir l’exemplaire et a porté des

annotations autographes sur un feuillet de

garde : il y indique notamment avoir reçu

le volume des mains de Dubois, l’éditeur

intellectuel du livre, dont il relate le suicide

dramatique.

115

114

116

CLAUDIUS MATTHIAS (1740-1825)

MANUSCRIT autographe signé

« Matthias Claudius »,

Doctor Luther

von der Kinderzucht

 ; 15 pages petit

in-4, relié en un volume cartonné

percaline noire, étiquette de titre sur

le plat sup.

3 000 / 4 000 €

Sur Martin LUTHER et l’

éducation des

enfants.

[Né à Reinfeld dans le Holstein en 1740,

et mort en 1815 à Hambourg, le poète et

journaliste allemand Matthias Claudius

est l’auteur de nombreuses poésies, dont

certaines sont devenues très populaires

en Allemagne, comme le

Rheinweinlied

(Chant du vin du Rhin), et

Der Tod und das

Mädchen

(

La Jeune Fille et la Mort

) mis

en musique par Schubert. Il était l’ami de

Herder et Klopstock.]

Doctor Luther von der Kinderzucht

, sous-titré

« Aus dem

Sermon

 : von guten Werken, und

andern seinen Schriften » [d’après le Sermon

sur les bonnes œuvres, et d’autres de ses

écrits], fut publié en 1810 dans le premier

116

volume du

Vaterländisches Museum

édité

à Hambourg par le gendre de Claudius,

Friedrich Perthes (1772-1843) (pp. 197-205).

Le manuscrit, soigneusement mis au net à

l’encre brune, présente quelques ratures et

corrections.

Il commence ainsi : « Gott hat nicht umsonst

gesagt : Du sollt Deinen Vater und Deine

Mutter

ehren

 ; nicht saget er : Du sollt sie

lieb haben, wiewohl das auch seyn soll. Aber

die

Ehre

ist höher denn schlechte Liebe, und

hat mit sich eine Furcht, die sich mit Liebe

vereiniget, und machet den Menschen, daß

er mehr fürchte, sie zu beleidigen, denn die

Strafe. Gleich als wie ein heiligthum

ehren

mit Furcht, und doch nicht lieben davor als

vor einer Strafe, sondern mehr hinzu bringen.

Eine solche Furcht mit Liebe vermischet

ist die rechte

Ehre

. Die andre Furcht ohne

alle Liebe ist wieder die Dinge, als man den

Henker oder Strafe fürchtet, da ist keine

Ehre

 ;

denn es ist Furcht mit Hass und Feindschaft.

Mit der Furcht will Gott nicht gefürchtet noch

geehret

seyn, noch die Eltern

geehret

haben ;

sondern mit der ersten, die mit Liebe und

Zuversicht gemischet ist »…

Claudius donne ici une paraphrase résumée

du sermon de Luther, en y intégrant d’autres

écrits touchant l’éducation des enfants,

l’amour filial, l

e respect, préférable à la

punition, etc.

I

l conclut en citant la préface du sermon

de Luther, où il souhaite que chacun puisse

accéder aux grandes choses et ne veut pas

avoir honte de prêcher et d’écrire dans un

allemand simple à l’attention de ceux qui ne

sont pas instruits : « Ich will, sagt Luther in

der Vorrede in dem

Sermon

, einem jeden

die Ehre größerer Dinge gerne laßen, und

mich gar nichts schämen, deutsch und ein-

fältig den Ungelehrten zu predigen und zu

schreiben. Wiewohl ich auch deßelben wenig

kann, dünket mich doch, so wir bisher und

fast, mehr uns deßelben beflißen hätten und

ferner wollten ; so sollte daraus nicht ein klei-

nerer Wortheil wahrer Beßerung erwachsen

seyn, denn aus den hohen Büchern und

Quästionen in den Schulen, unter den

Gelehrten allein gehandelt. »