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les collections aristophil
littérature
la matière
», avec la date, en partie de la main de Chateaubriand :
« Londres d’avril à septembre 1822 » (p. 275-286). [2
e
chapitre] :
«
Incidences. Suite de la digression philosophique. Deux études
parallèles. Opinion mixte ou Panthéisme
» (p. 293-297). [3
e
chapitre] :
«
Incidences. Suite de la digression philosophique. Divers systèmes sur
la nature de l’âme. Le Néant. Dieu formé par la matière. Conscience.
J.J. Rousseau
» (p. 298-312). [4
e
chapitre] : «
Incidences. Suite de la
digression philosophique. Qu’est-ce que la matière ? Matérialisme
et Athéisme, orgueil déguisé. Que si on est Déïste il faut logiquement
devenir chrétien, et pourquoi. Que la Religion de la croix loin d’être
à son terme, entre à peine dans sa troisième période
» (p. 313-322,
manquent les dernières lignes)
ON JOINT une copie mise au net par une troisième main (58 pages
sous 4 chemises titrées), reprenant certaines des modifications
apportées par Chateaubriand, et complet d’une dizaine de lignes
manquant à la fin du manuscrit de Pilorge. Plus une étude comparative
dacylographiée de ces deux manuscrits (18 p.).
Citons le début de ce livre retranché : « J’avois beaucoup étudié les
livres de philosophie et de métaphysique : tout ce qu’on peut dire
pour ou contre l’existence de l’âme et l’existence de Dieu, m’étoit
connu ; tous les écrits et commentaires contre la partie historique,
dogmatique et liturgique du Christianisme, avoient été l’objet de mes
invegtigations. Je n’ignorois aucune des objections des esprits forts,
depuis ceux qui niant le Christ, regardoient les Évangiles comme un
beau mithe de l’école d’Alexandrie du second siècle, jusqu’à ceux qui
ne voyoient dans le Christianisme que le développement naturel de
la civilisation, la marche obligée, le progrès invincible de la société
générale. Si mon imagination étoit naturellement religieuse, mon
esprit étoit sceptique ; examinateur impartial des motifs de la foi et
des motifs de l’infidélité. J’avois pitié des Croyants, mais j’avois un
profond dédain pour les incrédules, trouvant les raisons de croire
supérieures aux raisons de ne pas croire : ma philosophie n’étoit
pas plus sotte et plus suffisante que cela. Le consentement universel
des hommes touchant l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme,
n’avoit cessé de m’embarrasser à l’époque même de l’indépendance
de mes opinions religieuses »…
B
. Manuscrit avec quelques corrections autographes, [
Le Revenant
]
(7 pages in-4, pag. [201]-207). Fin écartée de l’actuel chap. 3 du livre
III (en partie publiée, Pléiade, t. I, p. 1051-1053). Sur les revenants et
fantômes à Combourg qui font peur à ses sœurs ; et légende de
Johan de Tinténiac à qui apparaît un moine-fantôme.
C
. Manuscrit avec corrections autographes,
Sur une pièce retrouvée
(10 pages in-4, pag. 1180-1188 avec un
bis
, pour la 2
e
partie, livre IV).
Chapitre biffé, de la main de Pilorge avec corrections autographes
(corrigé aussi par Pilorge et par Daniélo). Sur l’exécution du duc d’EN-
GHIEN, et un document qui établirait la responsabilité personnelle
de Bonaparte dans le jugement et l’exécution : « Ceux qui publiroient
cette pièce auroient-ils donc oublié les volumes écrits à S
te
Hélène,
les relations, les mémoiress sans nombre, les apologies, les excuses
imaginées d’après les dires, les insinuations, les aveus et le désaveus
du grand homme ? Que d’impostures entassées sur des impostures
pour cacher la vérité, pour échapper à la douleur de cette tunique qui
se colloit à la chair d’Hercule ! »… (ce chapitre retranché, qui devait
prendre place après le chap. 2 de l’actuel livre XVI, est publié dans
la Pléiade, t. I, p. 1098-1102).
D
. Manuscrit autographe de 4 pages in-4 (paginé 11-14). Fragment de
premier jet d’une version primitive, avec ratures et corrections, des
actuels chapitres 15 et 17 du livre XXIV, évoquant Longwood après la
mort de NAPOLÉON, et racontant son voyage au Golfe Juan, avec
d’importantes variantes par rapport au texte définitif (Pléiade, t. I,
p. 1115-1116 ; exposé à la BN en 1969, n° 646). « Un registre reçoit les
noms des voyageurs qui croyent devoir lui inscrire leur obscurité. Le
vieux Longwood à deux cents pas du nouveau est abandonné. On
arrive à travers un enclos rempli de fumier qui précède le mur d’une
écurie. C’était la chambre à coucher de Bonaparte. Un nègre vous
montre une espèce de couloir occupé par un moulin et vous dit :
Here he died
, ici il est mort […] Il suffit qu’on retourne à cette sépul-
ture, la solitude, l’Océan et Napoléon : il n’y manque que le temps.
[…] En Europe j’ai moi-même été visiter le lieu où Napoléon a fait
son avant-dernier pas dans la vie, pas qui s’est cruellement enfoncé
dans la terre, et qui ne s’effacera jamais. […] De ce silence du Golfe
Juan qui régnoit dans les îles des anciens solitaires et sur la plage
où Napoléon aborda, sortit ce grand bruit de Waterloo qui devoit
expirer à S
te
Hélène. À cette époque de l’histoire de l’univers, entre
deux civilisations, au souvenir d’un monde passé et d’un monde qui
passe, la nuit, seul, sur cette plage qui voit tout changer et ne change
jamais, ce que l’on pense ne sauroit se dire ».
E
. Manuscrit en partie autographe, et signé, de l’actuel chapitre 12 du
Livre XXV, [« Lettre à l’auteur de la
Némésis
»] (Pléiade, t. II, p. 516-519) ;
6 pages in-4 et une page in-8, dont 3 pages entièrement autographes.
Il s’agit manifestement de la minute, dictée à Pilorge et surchargée de
ratures, corrections et additions (dont une page autographe ajoutée),
de la longue lettre adressée au poète satirique Auguste BARTHÉ-
LÉMY le 9 novembre 1831, en réponse à son épître
À Monsieur de
Chateaubriand
publiée dans la
Némésis
du 6 novembre : « Pour me
défendre de la séduction de ces éloges donnés avec tant d’éclat,
de grâce et de charme, j’ai besoin de me rappeler les obstacles qui
s’élèvent entre nous. Nous vivons dans deux mondes à part : nos
espérances et nos craintes ne sont pas les mêmes ; vous brûlez ce que
j’adore, et je brûle ce que vous adorez. Vous avez grandi Monsieur,
au milieu d’une foule d’avortons de Juillet ; mais de même que toute
l’influence que vous supposez à ma prose ne fera pas, selon vous,
remonter au trône une race tombée ; de même, selon moi, toute la
puissance de votre poësie ne ravalera pas cette noble race […] Ah !
monsieur, je vous en conjure au nom de votre rare talent, cessez
de récompenser le crime et de punir le malheur, par les sentences
improvisées de votre Muse, ne condamnez pas le premier au ciel, le
second à l’enfer »... Elle est accompagnée du brouillon autographe,
abondamment corrigé (avec des variantes), du texte de présentation en
tête du chapitre, daté « Paris, rue d’Enfer, infirmerie de Marie-Thérèse
Décembre 1831 » : « Un poëte mêlant les proscriptions des muses à
celles des loix, dans une improvisation énergique a attaqué la veuve
et l’orphelin que cherchoir à couvrir ma poitrine. Comme ces vers
viennent d’un homme qui semble s’élever contre les turpitudes du
gouvernement, par cela seul ils ont acquis une sorte d’autorité qu’il
ne m’a permis de les laisser passer : j’ai fait volte face »…
F
. 2 manuscrits avec corrections autographes. –
Fortifications
(8 pages
in-4, non foliotées, par Pilorge avec corrections). « Après le retour des
cendres de Bonaparte sont arrivées les fortifications, dérivation d’une
même idée. Louis-Philippe a compris que le siège de la révolution
étoit dans Paris, qu’elle le renverseroit un jour lui ou ses fils, comme
elle avoit renversé ses prédécesseurs, que pour régner il fallait être
maître de la capitale »… – Minute de lettre au duc de BROGLIE sur le
même sujet, dictée à Pilorge avec corrections autographes (11 pages
in-4, pag. 1-11), avec cette note autographe en tête : « revu le 22 février
1845
Fortifications
» : il explique d’abord qu’après la Révolution de
1830, il a renoncé à la Pairie, aux pensions, etc. : « je ne reconnus
rien du nouvel ordre politique » ; puis il explique longuement son
opposition aux fortifications : « l’embastillement quand il ne seroit
pas complet sera l’anéantissement de nos libertés. Le despotisme
que la gloire de Bonaparte a laissé dans l’air descend sur nos têtes
et se condense en forteresses autour de Paris »…
G
. Manuscrits ou notes divers, la plupart avec des corrections
autographes.
Années de ma vie 1802 et 1803. Question relative au progrès futur
des lettres
, daté « Paris 1837 » (4 pages in-4, par Pilorge avec correc-
tions, paginé 67-70). « Audelà du mouvement imprimé aux lettres à
la naissance de ce siècle, en commencera-t-il un autre ? La nature
humaine est-elle au bout de toute progression possible […] Bonaparte
sera la dernière existence isolée de ce monde ancien qui s’évanouit »…
Fragment (biffé) sur la duchesse de LÉVIS (1 page in-4 chiffrée
1930, extraite du manuscrit de 1845, selon une note au dos pour la
3
e
partie, livre V), par Pilorge avec corrections autographes (texte
modifié, Pléiade, t. I, p. 942-943).
Fragment sur les damnés (1 page in-4 chiffrée 322 avec becquet
épinglé, par Pilorge avec corrections autographes, bord déchiré).
Les Pyrénées
, poème (2 pages in-4, pag. 1-2, de la main de Pilorge).
Fragment sur une jeune fille inconnue (2 pages in-4, pag. 1-2, avec
quelques corrections autographes, et l’indication « note) » : « En
regardant par ma fenêtre à Naples, j’apperçus dans une maison en
face de moi, de l’autre côté de la rue, deux mains qui se serraient »…
« Pour la conclusion des Mémoires » (7 pages in-8 sous chemise
titrée, de la main de Pilorge) : « La littérature moderne, si toutefois
cela peut s’appeler littérature, consiste à prendre une idée que l’on
croit profonde et que l’on donne pour un type général de la société »…
Notes diverses (20 pages formats divers) avec 2 feuillets autographes,
dont cette note : « Les cahiers retranchés des livres de mon émigra-
tion à Londres, (à l’endroit où je parle du
Génie du Christianisme
)
doivent être reportés à la conclusion de tous
mes Mémoires
, quand
je passerai en revue mes ouvrages et mes
opinions
» ; cette note de
la main de Pilorge : « Morceaux sur moi qui pourront servir dans la
conclusion generale de mes mémoires, si je la fais » ;
quelques pages de la main de Pilorge sur Villèle, sur la révolution de
Juillet, sur Catherine de Médicis, sur Port-Royal, sur les Américains,
etc. Une note dictée à Pilorge, avec titre ajouté par Daniélo,
Avertis-
sement particulier
: « Je me suis aperçu en relisant mon manuscrit
que les livres étoient trop multipliés », et il donne des instructions
pour réunir plusieurs livres : « on maintiendra seulement les quatre
parties
ou
carrières
ma carrière de soldat, ma carrière littéraire,
ma carrière politique et ma carrière melée audelà de la chute de la
monarchie (1 p. in-4, bord déchiré).
Plus 2 copies d’une lettre de Chateaubriand à son éditeur, le pré-
venant qu’il a revu et corrigé ses
Mémoires
, désormais conservés
dans une boîte dont il lui envoie la clef, et copie d’un billet du 22
mars 1836, concernant son manuscrit et les modifications éventuelles.
On a joint la copie de l’acte de naissance de Chateaubriand ; et une
lettre de Charles LENORMANT, après la publication en feuilletons
des
Mémoires d’outre-tombe
, 5 décembre 1848.
H
. Une quarantaine de manuscrits, imprimés et journaux, avec une
note dictée à Pilorge : « Je comptais me servir de tout cela pour
divers travaux historiques que je n’ai point faits ». Ces documents
concernent principalement la Révolution française, le Consulat et
l’Empire, la Restauration. On relève notamment, dans les manuscrits,
une lettre de 1613 sur l’état du royaume, une lettre d’Agier en 1766, la
copie d’une lettre sur les émigrés à Hambourg, celle d’un bon royal
de la Vendée, celle d’une lettre de Murat, une lettre signée de Dupin,
préfet des Deux-Sèvres en 1805, un bulletin manuscrit de l’Armée des
Pyrénées en 1823, et un projet lithographié de place et monument
triomphal du Trocadéro commémorant la campagne d’Espagne (1823) ;
dans les imprimés, la
Liste des membres de la Société des Amis de
la Constitution
, déclaration de
La Société populaire et régénérée de
Maixent à la Convention Nationale
, et plusieurs numéros de divers
journaux :
Journal de Paris
,
Chronique de Paris
,
Journal des Débats
(6, 1791-1797),
Le Postillon de Calais
,
Journal du Soir
,
Le Voyageur
,
Journal des Hommes Libres de tous les Pays
(quelques lignes biffées
par Chateaubriand),
Le Sémaphore de Marseille
du 13 mai 1828.
provenance
archives de Combourg ; vente Sotheby’s, Paris (29 mai 2013, n° 29).