les collections aristophil
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littérature
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CHATEAUBRIAND FRANÇOIS-
RENÉ DE (1768-1848).
L.A., Paris 4 août 1832, à John Fraser
FRISELL à Bade ; 2 pages et demie
petit in-4, adresse avec marques
postales (petit trou).
800 / 1 000 €
Sur son départ en Suisse, après avoir été
emprisonné pour son soutien à la duchesse
de Berry
.
« Allons, mon cher ami, du courage. […] je
pars dan quelques jours pour Basle et je
me rends directement à Lugano, afin de voir
s’il est possible d’y demeurer : M
de
de Ch.
attendra mes lettres, et viendra à Lucerne où
j’irai la chercher pour passer le S
t
Gothard. Du
moins du bord de mon Lac, je verrai l’entrée
de cette belle Italie où vous serez alors et où
je voudrois mourir : à des hommes éprouvés
comme nous, c’est Rome qu’il faut ; c’est là
que le souvenir de tant de misères passées,
rend plus légers nos propres maux ou nous
les fait supporter avec plus de philosophie ;
bien entendu que vous et moi prenons ce
mot dans un sens tout autre que le sens à
lui donné par nos grand coquins, dits phi-
losophes »...
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CHATEAUBRIAND FRANÇOIS-
RENÉ DE (1768-1848).
L.A.S. « Chateaubriand », Paris 10 mai
1834, à un poète breton ; 1 page et
demie in-4 (légères fentes).
500 / 700 €
Belle lettre évoquant la Bretagne
.
Il est fâché d’avoir manqué la visite de son
correspondant. « J’ai reçu avec reconnois-
sance la lettre que vous m’avez fait l’honneur
de m’écrire et l’ouvrage que vous avez eu la
bonté de m’envoyer. Je vais [...] m’empresser
de le lire ; heureux de retrouver dans vos
vers la Muse de notre commune patrie, de
cette Bretagne si chère à tous ses enfants »...
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CHATEAUBRIAND FRANÇOIS-
RENÉ DE (1768-1848).
L.A.S. « Chateaubriand », Paris 24 août
1836 ; 1 page in-4.
400 / 500 €
« En rentrant chez moi […] j’ai trouvé votre
carte et votre bel article : que j’aurais été
heureux de vous voir, Monsieur, et de vous
remercier de votre bienveillance exprimée
avec tant de goût et de talent ! J’irai vous
chercher, Monsieur, aussitôt que je saurai
votre adresse, et vous dire moi-même toute
ma reconnoissance »…
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CHATEAUBRIAND FRANÇOIS-
RENÉ DE (1768-1848).
L.A.S. « de Ch », 3 mai, au baron
BACOT ; 1 page in-8, adresse avec
petit cachet de cire rouge (brisé ;
bords légèrement brunis).
300 / 400 €
« Ah ! mon dieu je suis le plus malheureux des
hommes. Je ne pourrai me rendre chez vous
que demain matin. Mais aussi vous serez
débarrassé de moi et nous finirons le tout »…
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CHATEAUBRIAND FRANÇOIS-RENÉ DE (1768-1848)
MANUSCRITS autographes ou de la main de son secrétaire
avec CORRECTIONS autographes pour les
Mémoires
d’Outre-Tombe
; 122 pages la plupart in-4.
20 000 / 25 000 €
Important ensemble de manuscrits se rattachant au grand chantier
des
Mémoires d’Outre-Tombe
.
On sait que la genèse des
Mémoires d’Outre-Tombe
fut longue et mou-
vementée. Chateaubriand a commencé à écrire les
Mémoires de ma
vie
en 1809, dont il termina la rédaction en 1826. Au début des années
1830, il commença à reprendre et augmenter son manuscrit, dont il fit
quelques lectures à un petit cercle choisi chez Mme Récamier, et qu’il
permit à Sainte-Beuve de consulter. Ayant vendu son œuvre en 1836
à une société en commandite qui ne doit la publier qu’après sa mort
(d’où son titre de
Mémoires d’Outre-Tombe
), Chateaubriand continue
le récit de sa vie, et complète plusieurs parties de ces Mémoires,
jusqu’en 1839 ; avec l’aide de son fidèle secrétaire Hyacinthe Pilorge,
il met au point son manuscrit, terminé le 16 novembre 1841, qui fera
encore l’objet de révisions et remaniements en 1845, 1846, et enfin en
1847 (manuscrit dit de 1848, qui servira pour l’édition posthume). Au
fil de ces transformations, la division de l’ouvrage en parties, livres
et chapitres, changea plusieurs fois, et plusieurs morceaux en furent
écartés ou refaits, comme les fragments ici présentés.
A
. « Première partie. Livre onzième.
Incidences. Digression phi-
losophique.
De l’âme et de la matière
». Manuscrit de la main de
Hyacinthe Pilorge avec corrections autographes ; 49 pages in-4 sous
4 chemises titrées (dos des chemises fendus), paginées 275 à 322
(avec des
bis
,
ter
…), avec des béquets.
Le manuscrit, soigneusement copié par Hyacinthe Pilorge, présente une
centaine de corrections autographes : phrases biffées, modifications
de termes, ajouts ou suppression de mots. Les différences de taille
de plume et les variations de graphie montrent que ces corrections
ont été portées à des dates différentes.
Les premières lignes sont écrites sur un feuillet contrecollé par des
points de cire recouvrant quelques lignes, qui permettent de com-
prendre que cet ensemble s’insérait après l’actuel chapitre 4 du Livre XI.
Il s’agit d’une suite de quatre chapitres, longtemps restés inédits,
retranchés du manuscrit des
Mémoires d’Outre-Tombe
après 1834,
puisque Sainte-Beuve avait pu alors les lire et en citer un passage,
en les résumant comme une « grande dissertation sur l’âme » ;
Chateaubriand en utilisera deux extraits dans le livre XXIV et dans
la Conclusion.
Ces pages ont été publiées dans l’édition des
Mémoires d’Outre-
Tombe
de la Bibliothèque de la Pléiade (t. I, p. 1070-1089) ; la première
page a été exposée à la Bibliothèque nationale,
Chateaubriand, le
voyageur et l’homme politique
(1969, n° 639).
La première page porte à nouveau le titre qui figurait sur la che-
mise : « Première partie. – Livre Onzième. –
Incidences – Digression
philosophique
», et de la main de Chateaubriand : «
De l’âme et de