Guy Bigorie
Arrivé en Algérie vers l’âge de 20 ans, Guy Bigorie découvre
avec enchantement un monde inconnu pour lui jusque-là et
qui le fera rêver toute sa vie, l’Orient, sa magie, ses
mystères, ses couleurs.
Cette nouvelle vie sera une révélation, marquée aussi
par la rencontre avec sa future femme, dont le cadeau de
mariage fut d’ailleurs... un livre ancien du XVI
e
siècle !
Son existence de bibliophile et d'amateur d'art en sera
marquée à jamais, désormais passionnée par les peintres et
illustrateurs orientalistes, au premier rang desquels Georges
Rochegrosse.
De retour en métropole, ce médecin pédiatre a consacré son
temps libre aux recherches et aux activités de collectionneur,
avec le souci constant jusqu'à la fin de son existence de réunir méthodiquement un
ensemble cohérent et documenté.
Son goût l’a porté vers cette période exceptionnelle pour la reliure et l’illustration, l’orée
du XX
e
siècle, vers cet art souvent onirique, encore préservé des grands bouleversements à
venir.
Il privilégia toujours l’acquisition de riches reliures, dans une condition irréprochable,
rassemblant livres illustrés imprimés sur des papiers précieux, enrichis d’aquarelles ou de
dessins et truffés d’autographes.
Les provenances, ces chaînes bibliophiliques et amicales, ne seront pas oubliées, puisque
l’on rencontrera, au gré des exemplaires, Henri Beraldi, Jules Claretie, Arthur Meyer,
Henri M. Petiet, Raymond Poincaré ou encore Daniel Sickles.
Guy Bigorie connaissait d’ailleurs ses auteurs et peintres préférés comme on connaît de
vieux amis, par leur œuvre évidemment, mais aussi par les détails intimes de leurs vies.
Et pour s’en rapprocher encore, pour développer les recherches sa collection, il s’était formé
à 80 ans aux outils de la fin du XX
e
siècle, l’ordinateur et internet.
Il vivait bien sûr parmi nous, mais aussi un peu au XIX
e
siècle car il était profondément
imprégné par la culture de cette époque qu’il se plaisait tant à faire partager.
La vente qui va se dérouler lui rend hommage.