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326.
MARINE
. 5 L.A.S. et 2 L.S., 1854-1879, la plupart à l’amiral Jaurès.
60/80
Adrien Laguerre, Clément de La Roncière Le Noury, Charles Layrle (2, félicitations : « Vous avez gagné votre bataille
d’Austerlitz ! »), Alexandre-Ferdinand Parseval (félicitations pour la croix de commandeur « justement acquise en Chine »),
Alexis Pothuau, Victor Touchard (questions sur l’expédition de Chine).
327.
Giuseppe MAZZINI
(1805-1872) patriote et révolutionnaire italien. L.A.S. « Joseph Mazzini, italien »,
2 septembre 1832, [à Joachim Lelewel] ; 4 pages in-8 (trace d’onglet).
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Magnifique lettre à l’homme politique et historien polonais exilé.
« Permettez à un Italien, présent comme vous, et persécuté même en France pour ses croyances républicaines, d’exprimer au
nom de la jeunesse italienne, organisée, la sympathie, et l’élan de fraternité qu’a excitée en nous la formation de votre Société
Démocratique. Je n’ai pas besoin de vous parler de notre admiration pour votre héroïsme patriotique ; tout le monde a suivi
d’un œil animé par l’enthousiasme les efforts de vos compatriotes »... Or maintenant on s’aperçoit que « les principes que seuls
peuvent renouveler l’Humanité avaient germé dans vos rangs », et que « la jeunesse Polonaise se disposait à entrer dans les
larges voies Européennes, et à fonder ses titres à la fraternité de tous les peuples qui veulent être libres, sur les bases de l’Égalité,
de la Liberté, de l’Association »... Il exprime le vif désir de se lier à sa société : « vos idées, vos principes, vos vues sont exactement
les nôtres ; comme vous, nous autres, jeunes, et pourtant mûris par une douloureuse expérience, nous nous sommes convaincus
de bonne heure, que dans le grand procès Européen, ceux qui faisaient le plus grand mal aux peuples n’étaient pas ceux qui se
prononçaient leurs ennemis déclarés ; car ceux-là vous les écrasez, ou ils vous écrasent, mais vous pouvez calculer leurs forces, et
les vôtres, – mais bien ceux qui, n’ayant pas assez de courage pour lutter contre l’envahissement de l’élément populaire, ni assez
de logique et de patriotisme pour s’en porter champions, créent un parti dans les rangs des hommes de la liberté, et en entravent
le développement, lorsque l’occasion lui est plus favorable. Comme vous, nous avons vu de bonne heure que c’était un rêve,
une utopie que celle de prétendre réunir en un corps actif tous les éléments, toutes les nuances diverses. Où cette unité n’existe
pas, il vaut mieux le proclamer. En politique, on est le plus fort lorsqu’on est non le plus nombreux, mais le plus compact »...
Il plaide donc pour une « révolution morale », un drapeau commun de principes populaires, un lien fraternel d’efforts et de
projets, un aguerrissement à « la sainte guerre de l’Humanité » : « tous les hommes libres sont frères »... Il préconise des
échanges entre Français, Italiens, Allemands, Espagnols, et Hongrois, pour « jeter la base de cette alliance Européenne qui doit
former un jour le salut des peuples, et l’effroi des tyrans ». Il l’entretient de la
Jeune Italie
, dont le nom est tout un programme,
et dont le programme s’élabore dans un journal du même nom, imprimé à Marseille : on va y publier « la sympathie que nous
Italiens, qui vous avons vus, et admirés sur notre sol, lors des légions de Dombrowski, éprouvons au plus haut degré pour votre