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tout les Jésuites qui sont tout puissants et qui nous mènent je ne sais où, pour la plus grande gloire de Dieu. J’ai été obligé
dernièrement de retirer mes deux enfans d’une pension où un jésuite n’a pas voulu qu’ils fussent couronnés comme leurs
autres camarades par les mains de l’archevêque de Paris, qui présidoit la solemnité classique. Tu t’imagines bien que cela a fait
un grand scandale dans tout Paris, et un grand tort à l’institution Morin ». L’Archevêque l’a depuis assuré qu’il n’y était pour
rien et qu’il « auroit été enchanté de couronner mes enfans », mais « Morin a eu peur et a fait la sottise. Du reste l’opinion
publique m’a bien vengé ». Il évoque alors la fête donnée à Port-au-Prince pour célébrer la reconnaissance de Saint-Domingue,
dont il note l’importance pour l’avenir : « On verra dans les âges futurs une république de couleur foncée qui prouvera par les
talens et l’industrie qui probablement y écloreront, que l’enveloppe ne fait rien à l’affaire, et qu’il peut y avoir autant de sens,
d’esprit et d’énergie sous une peau brune que sous une peau blanche. Nous autres, gens sans préjugés [...] avons été enchantés
de l’événement et y avons applaudi de tout cœur »... Il regrette l’éloignement de son ami « Je voudrais bien que tes champs
fussent près de ceux de Brunoy ». Il a dû renoncer à un voyage à la Nouvelle-Orléans, où on lui proposait de venir jouer quatre
mois. Puis il en vient au Théâtre Français : « Il est toujouors dans un assez triste état. Il n’y a que M
elle
Mars et moi qui fassions
de bonnes recettes. Les petits théâtres tuent les grands. Nous avons cependant à notre tête en ce moment un Monsieur le
Baron Taylor, jeune homme plein de zèle et de talent, dessinateur, auteur lui-même du grand
Voyage pittoresque de la France
qui se publie en ce moment. C’est le seul homme à Paris qui puisse relever notre Théâtre ; s’il n’y parvient pas, il faudra y
renoncer ». Talma y a créé plusieurs rôles qui lui ont valu de grands succès : Sylla, « Richard trois dans la tragédie de Jane Shore
de Lemercier, l’école des vieillards, l’Oreste de Regulus, la Clytemnestre de Soumet, et en dernier lieu Charles VI ». Depuis le
départ de son ami, « ma réputation s’est accrue du double, du moins à ce qu’ils disent, car nous autres Princes, il faut toujours
nous méfier des flatteurs »...
166.
François TALMA
. 2 L.A.S. (la 2
e
« T »), 14-17 avril 1826 ; ¾ page avec adresse (plis réparés), et 1 page in-4.
250/300
Sur la mort de sa fille Virginie, âgée de trois ans (4 avril).
Le Havre 14 avril
, à M. Alexandre G. à Ingouville : il annonce
la mort de sa fille, et regrette de n’avoir pu rencontrer son correspondant lors de son séjour.
Rouen 17 avril
, à une amie : « Il
semble que le temps ne fait qu’augmenter notre désespoir. Nous sommes revenus ici dans la même maison où nous l’avions vue
si pleine de vie, cette pauvre enfant ! » Il a essayé d’écrire, mais « cet effort sur moi-même m’a plongé toute la journée dans la
plus amère douleur, et j’ai joué dans cet état ! »...
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