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46

147.

François TALMA

. 3 L.A.S., 1812-1818, à son beau-frère Louis Ducis ; 7 pages in-4, 2 adresses.

400/500

Lettres affectueuses à son beau-frère le peintre Louis Ducis (neveu du poète dramatique), où il se confie volontiers, et

dans lesquelles il n’oublie pas sa sœur Euphrosine.

Lyon 2 août 1812

. Il a donné des représentations à Chambéry, et a joué 11 fois à Lyon : « Malgré la chaleur qu’il fait ici, à

quatre heures la salle est comble ; c’est vraiment un délire. [...] ma voix n’est nullement altérée, il semble au contraire que plus

je joue plus elle acquiert de force » ; il évoque aussi ses échappées clandestines à Aix où il rejoint la princesse Pauline Borghese

qui y prend les eaux et s’inquiète de savoir si on en « jase » à Paris...

Lille 27 août

1817

. En tournée dans le Nord, il souhaite organiser un dîner avec les peintres Thomas Lawrence et David

Wilkie, soit à Brunoy, soit à Paris.

Marseille 3 mai 1818

. Il a rendu visite au comte de Forbin au Lazaret de Marseille où il se remet de son voyage au Levant :

« il te regarde avec Granet comme son meilleur ami ». Il compte aller à Aix « ville charmante habitée par des gens qui écoutent.

J’aime à dire des vers devant cette classe distinguée ». Il s’inquiète de Mademoiselle Mars : « c’est une bonne fille, mais elle

a un caractère difficile. J’ai mes raisons pour te dire cela, mon ami, cependant je l’aime beaucoup et j’ai pour elle un sincère

attachement ». Il prie Ducis de s’enquérir auprès du duc de Duras du prolongement de son congé...

148.

François TALMA

. 6 L.A. ou L.A.S. « T », 1813-1816, à Caroline Bazire ; 15 pages in-4, 5 adresses et une enveloppe

(2 lettres un peu tachées).

1 500/2 000

Belle correspondance amoureuse avec Caroline Bazile, dite Bazire, sa maîtresse et la mère de ses enfants.

1813

.

Dresde 12 août

, il lui annonce son retour pour le 20 ou 21 : « Adieu, ange à moi ; je vais donc bientôt te presser contre

mon cœur ! »

Bordeaux 11 septembre 1813

. Il s’inquiète d’une éventuelle grossesse : « As-tu encore des craintes ? Est-ce venu ?

N’ai-je fait, oui ou non quelque sottise ? »… Il joue tous les deux jours mais s’ennuie : « Je meurs de consomption ; je ne sais pas

si je pourrai tenir à deux mois d’absence ». Il est rongé par la jalousie, il la voit dans les bras d’un autre, et il pense à cet enfant

à venir : « toutes ces réflexions me mettent dans un véritable enfer. [...] Trésor à moi, que jamais je n’ai tant aimé ! Songes à

moi, je t’en conjure. Pour toi, tu m’occupes toute entière. Je t’ai là présente la nuit, le jour, en jouant, sur le théâtre, dans la

société, partout où je suis, ma Caroline, ma bien aimée est avec moi. Adieu ange, adieu trésor, ma vie »...

Bordeaux 17

septembre

.

Toujours en proie à la jalousie, il redoute la visite qu’elle attend de M. Clément (père du premier enfant de Caroline) ; il lui

reproche de tarder à le rejoindre, et se réjouit de son éventuelle paternité : « Ton cœur, n’est-ce-pas, te parlera pour moi aussi

bien que ce petit être, s’il existe, qui est en toi pour me défendre et qui doit, du moins à mes yeux, rendre à jamais nos liens

indissolubles et sacrés. Chère amie, que les petites souffrances qu’il te prépare ne te rendent pas importuns mon bonheur et ma

joie. [...] Tu es pour moi plus que mon amie, plus que ma maîtresse, tu es comme moi-même, je te regarde désormais comme la

compagne de ma vie [...] Je ne cesse en esprit de t’accabler de baisers à tous les moments du jour, la nuit je t’en couvre aussitôt

et toutes les fois que je m’éveille. Ces baisers imaginaires me troublent comme s’ils étaient réels et que je te tinsse dans mes

bras »...

Nantes

22 octobre

. Il s’inquiète d’être sans nouvelles et lui dit le bonheur que lui causent ses lettres : « j’y relis toutes

les expressions de ton amour et je suis bientôt calmé. Mais, cher et unique bien de ma vie, multiplies les le plus que tu pourras,

jusqu’à ce que nous soyons réunis. Ce n’est pas assez que tu m’ayes dit que tu m’aimais, il faut me le redire encore, et me le

redire mille fois »... Il espère que son état de grossesse ne va pas la changer : « Tu ne dois voir dans cet événement qu’un plus

doux avenir pour toi, tu n’y dois puiser qu’une plus grande certitude de mon éternel et inaltérable attachement pour toi. Cet

enfant nous confond tous deux et ne fait plus qu’un seul être de toi et de moi. Je t’aimais avec ivresse [...] il s’est mêlé à ma

tendresse pour toi je ne sais quel sentiment plus vif encore, plus grave et plus profond qui me fait te regarder comme un objet

sacré pour moi. [...] Donnes moi ta bouche, tes lèvres, tout. Tiens je les accable de mes baisers ! Tes yeux, ton petit nez, je baise

tout avec ivresse, avec ferveur ! »...

Nantes 11 mai et 4 avril 1816

. Il s’inquiète fort du petit Jules (né le 8 mai 1814) qui doit subir une opération pour des

troubles urinaires : « J’ai craint qu’on ne blessât le gland [...] Je sais très bien qu’il est entre de bonnes mains, mais l’imagination

a toujours des

si

et des

mais

à sa disposition. [...] Baises le bien et dis-lui que son bon papa va venir bientôt » ; mais il ne sait s’il

pourra venir bientôt à Paris, il a joué Hector, Britannicus...

On joint une L.A. de Talma à Sophie Gail, [28 novembre 1815] (3 p. in-8, adresse), au sujet de Caroline et du petit Jules

que Talma a chassés de chez lui et dont Sophie Gail prend la défense : « Peu s’en faut en vérité que je n’abandonne toutes mes

résolutions et que je ne coure la serrer dans mes bras. Mais, chère amie, il faut que ma raison vienne à mon aide ». Il jure qu’il

n’a pas d’autre passion mais voit pour lui un triste avenir : « Je me vois bientôt vieillir, elle encore jeune et dans toute sa force

[...] et puis je n’ai pas en elle cette confiance sans borne, sans laquelle je ne puis être heureux, et cependant, chère amie, je ne sais

pas si je pourrai m’accoutumer à me passer d’elle. [...] Elle ne voit que de l’éloignement, de l’inconstance là où je souffre d’un

cruel déchirement. [...] Dites-lui bien que je l’aime, que jamais elle ne sortira de mon cœur »...

Reproduction page ci-contre

149.

François TALMA

. L.A.S., [mai 1814, à Benjamin Constant] ; 1 page et demie in-4.

300/400

Il a tardé à lui rendre ses pièces, mais « depuis nos grands événements et l’affluence de tant d’étrangers à Paris, j’ai été entraîné

comme beaucoup d’autres dans ce grand tumulte. Mille visites, mille devoirs nouveaux à remplir, sans compter les nombreuses

occupations que me donne le théâtre » ; ce à quoi il faut ajouter « une nouvelle existence pour ainsi dire à recommencer. [...] M

de

de Staël est arrivée ici depuis quelques jours, et je n’ai pas été un des derniers à lui rendre visite et à la féliciter de son retour.

Est-ce que tous ces événemens ne vous ramèneront pas à Paris ? [...] Que de belles choses nous dirions alors de la tragédie et

de la déclamation ! »...