41
François TALMA
(1763-1826)
126.
François TALMA
. 2 L.A.S., Paris 12 décembre 1785 et 16 janvier 1786, à John de Bossey, à Londres ; 2 pages et
demie in-4 chaque, adresses.
400/500
Intéressantes lettres de jeunesse. John de Bossey, fils de famille dépensier, réfugié à Londres, habite chez le père de
Talma, et sera aussi logé à Paris par Talma ; il aura une grande influence sur son destin, en le soutenant dans son désir de faire
du théâtre.
12 décembre 1785
. Talma voit ses projets échafaudés avec Bossey tomber à l’eau : « mon consulat à Smyrne et ma sous
lieutenance de hussard à tous les diables ! c’est bien dommage en vérité car je crois que le bonnet et la cravate noire au sixième
bouton ne m’auraient été point mal du tout. » Il demande que son beau-frère lui envoie l’habit qu’il lui a promis car il en est
pressé. Il s’inquiète de l’affaire Volange (acteur que le père de Talma veut faire venir jouer à Londres), et songe à son avenir ;
il voudrait une recommandation pour le maréchal de Duras : « Mr Molé ne veut plus entreprendre d’élève pour la Comédie
française, qu’il ne lui soit donné de la main de Monsieur de Duras [...] Il m’a dit que je pouvais m’appuyer de lui auprès
du maréchal, que la personne qui m’y introduirait pouvait dire que Molé m’a entendu et qu’il me connait les plus grandes
dispositions. Molé m’a dit que par ce moyen je pouvais être sur d’être reçu à la Comédie avant de débuter »...
16 janvier 1786
, au sujet d’histoires de famille : sa sœur Euphrosine doit être envoyée à Londres auprès de son père : « On la
donne pour otage de la paix. Puisse-t-elle durer longtemps »... Il demande à Bossey de lui envoyer des livres de Londres : « Le titre
de la petite comédie que je demande n’est pas je crois
Whats what
mais
I will tell you what
». Il attend avec impatience sa lettre
pour le maréchal de Duras et en vient à l’affaire Volange : « Si on avait 50 louis à donner à Volange pour son voyage, je crois, en
vérité, qu’il partirait. L’envie d’aller à Londres le poignarde »... [Talma entrera le 13 juillet 1786 à l’Ecole de déclamation].
On joint une longue L.A.S. d’Edward Hamilton, 27 juin 1786, au père de John de Bossey, qu’il tente d’apitoyer sur le sort
de son fils : « Il est chez Talma, le plus honnête des hommes » à qui il ne peut payer son loyer. Sans recommandation, sans
argent, il est « dans la misère, le chagrin, l’humiliation [...] vous n’agissez pour lui en aucune façon ». Même s’il reconnait les
torts du fils, Hamilton reproche au père sa conduite, et l’enjoint à lui donner quelque chose, à lui faire retrouver un état, et à
payer Talma « qui ne se plaint pas », etc.
Reproduction page ci-contre
127.
François TALMA
. L.A.S., 9 août 1790, à M. de la Porte, secrétaire de la Comédie française ; 1 page in-4, adresse
avec cachet de cire.
200/300
Sa santé ne lui permet pas de reprendre son service à la fin de la semaie ; il souhaite que son nom soit retiré de l’affiche :
« Vous sentez qu’il ne m’est pas indifférent, après les calomnies qui se sont débitées sur mon compte de reparaître dans tel
ou tel rôle. » Il souhaite donc de faire sa rentrée dans un rôle de son choix : « Passé ce jour de rentrée, je suis entièrement aux
ordres de ma Société »...
On joint une lettre de M. D. [Devisme ?] proposant à Talma une série de trois représentations avec Mlle George.
128.
Carle VERNET
(1758-1836) peintre et lithographe. L.A.S., 27 septembre 1790, à « Monsieur Talma, chez
Mlle Julie en sa maison rue Chantereine » ; 1 page in-4, adresse avec cachet cire rouge à son chiffre.
100/150
... « J’ai été voir non Talma, mais Charles neuf lui-même. Je suis enroué comme un diable tant j’ai crié
Bravo
. Je vous assure
qu’il est impossible de produire plus d’effet sur la scène que vous n’avez fait aujourd’hui », à tel point qu’il en a oublié son mal...
129.
Jean-Augustin PÉNIÈRES
(1766-1821) conventionnel (Corrèze) : L.A.S. Marly 30 fructidor [16 septembre 194],
« au citoyen Talma artiste au théâtre de la république » ; 1 page à en-tête du
Camp sous Paris, Armée de l’Intérieur
,
adresse avec marque postale (un peu rongée en bas).
150/200
Il sait que Talma a fait « une étude particulière des costumes anciens, et que personne mieux que vous ne peut les juger avec
plus de goût ; vous rendriez un service essentiel à la chose publique en faisant connoitre à cet égard vos idées à la Convention
nationale [...] pour créer un costume aux autorités constituées »...
130.
François TALMA
. L.A.S. (paraphe), [1794], à sa femme Julie ; 1 page in-8, adresse.
300/400
Lettre pathétique écrite après la fuite de Julie, outrée des infidélités de Talma.
« Chère amie, je suis désespéré de la démarche que tu viens de faire. Ne suis donc pas ta tête, je t’aime plus que tout et malgré
tout. Pour te ravoir, pour que tu sois heureuse dans ton intérieur, je ferai tout ce que tu voudras, j’en passerai par tout ce que tu
jugeras convenable pour ton propre repos. […] la chose que je desire le plus dans le monde est ton bonheur. Reviens bien vite
[…] Je ne conçois pas que tu puisses te méprendre sur mes sentimens pour toi, quand tous tes amis, toute la société, tout ce que
je vois dans Paris est convaincu du tendre attachement qui me lie à toi. Reviens, je t’en conjure, reviens ».
On joint le contrat de vente à Julie Careau, épouse séparée de biens de Talma, de terres dans la Somme (Paris 13 fructidor
VI, 30 août 1798) ; le contrat stipule que la somme de 7000 francs que Julie vient de payer provient « du payement que lui a fait
de pareille somme Napoléone Buonaparte » pour la vente qu’elle lui a faite « d’une maison et dépendances sises à Paris rue de
la Victoire n° 6 » ; il est signé par Talma et « J. Careau, f
me
Talma ».
Reproduction page ci-contre