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36

120.

Anne-Sophie Soymonof, Madame SWETCHINE

(1787-1857) écrivain mystique. 8 L.A. (la 1

ère

signée), 1835-

1857, à Alfred de Falloux ; 34 pages formats divers, la plupart in-8 avec adresse, la dernière sous reliure maroquin

noir, les deux plats frappés de la date

9 septembre 1857

en lettres dorées.

600/800

Belle correspondance religieuse, amicale et littéraire.

Paris 8 octobre [1835]

. Vifs remerciements pour l’envoi du

Diary

de Londres ; elle se félicite de l’impression faite par Xavier Labensky : « il m’est très doux de penser que j’ai été le prophète

de cette affinité-là »…

[Saint-Germain-en-Laye] 15 juillet [1843]

. Longue lettre de critiques et remarques sur l’

Histoire de

Saint Pie V

de Falloux, à la demande de l’auteur : elle recommande de détacher une partie de l’introduction, et conteste des

formulations et interprétations ; ses remarques témoignent de son affection et sa confiance… Citons ainsi cette remarque sur

la phrase

et le christianisme se vivifie et s’épure de jour en jour

: « ceci retombe un peu je le crains dans

l’hérésie du progrès

. Le

christianisme dans ses saints, c’est-à-dire dans ses vrais fidèles a été complètement

vivant

et

pur

dès ses premiers jours ; pour

cela il a suffi de la Pentecôte. La Sainteté a paru dans le monde comme Adam, à

trente ans

»…

Vichy 22 juin [1844]

. Très longue

lettre sur un article d’Alfred Nettement : « le plus grand nombre des objections qu’il oppose aux moyens coercitifs qui ont été

employés dans la défense de l’Église prennent leur source dans cette prétendue mansuétude de l’Évangile qui exclurait selon

lui toute répression et toute contrainte. Une grave erreur souvent renouvellée se cache ici. […] M. Nettement nous apprend

entre autres

que la violence est contraire à l’esprit de la Religion

. La violence sans doute. Mais en admettant les plus sévères

déductions des principes fondamentaux du christianisme, y aurait-il lieu de les accuser de violence ? Ce n’est pas sur elle, ce me

semble, qu’a reposé jamais la dureté même excessive d’un code pénal quelconque. […] Il est inexact de dire que le

catholicisme

soit une croyance exclusivement morale, toute intellectuelle

, une théorie, un système de philosophie, apparemment ! S’il en

était ainsi la Religion catholique ne serait faite que pour une portion de notre être, pour sa partie spirituelle, tandis qu’un de

ses caractères les plus frappants est d’embrasser ‘homme dans sa dualité réelle, comme son divin auteur embrasse la création

toute entière »… Etc.

Paris 24 octobre [1844]

. Autre longue lettre au sujet des articles de Nettement, et de ces controverses

entre catholiques qui sont nuisibles à l’Église : « Les armes spirituelles, l’excommunication, l’interdiction, la suspension à tous

les degrés, voilà nos vrais foudres et celui qui aurait le malheur de ne pas les redouter, ne participerait en rien à ces bienfaits du

châtiment, dont le but final est toujours la miséricorde »… Etc. Elle parle également de Montalembert, puis de Lacordaire

et de son projet de publier ses conférences…

Mercredi 9 [septembre 1857, veille de sa mort]

. Elle le conjure de terminer le

papier en question. « J’ai tout espoir de l’avancer au moins, beaucoup aujourd’hui, entre onze heures et midy, j’aurai je crois un

moment à vous demander. Que d’ennuis qui comptent qui demandent déjà pour le Ciel tout le Ciel, et pour le Ciel je vous en

réponds »… On joint un petit pli renfermant une mèche de cheveux de Mme Swetchine.

Reproductions page ci-contre

121.

Anne-Sophie Soymonof, Madame SWETCHINE

. 5 L.A.S. et 3 L.A., vers 1841-1851, à la vicomtesse Marie de

Falloux ; 29 pages in-8, 4 adresses, qqs cachets cire rouge (une copie jointe).

400/500

Belle correspondance à la femme de son grand ami Alfred de Falloux.

Paris 22 juillet [1841]

. Elle dit sa grande

affection pour Marie, et ses vœux pour Alfred et le succès de son œuvre : « celui-là, quoiqu’il semble ne tenir qu’aux dons de

l’esprit et à l’assiduité du travail, on le

mérite

comme tout autre ; sans Dieu on

ne bâtit pas

plus, un bon livre qu’

une ville

, les

bonnes actions menées de front sont très favorables aussi à l’intelligence »… – Alfred n’a pas un seul détracteur. « Son dernier

succès a été M. Guizot, Alfred vous l’aura peut-être dit […] cette séduction exercée n’est pas si frivole, elle est plus qu’on ne

croit souvent le moyen des grandes choses car le bon Dieu permet que dans la vérité, soit pour beaucoup l’homme qui la dit »…

13 [décembre 1848]

. Il faut qu’Alfred accepte un ministère : « Au lieu d’une majorité contesté et peut-être provoquée par le vote

de l’assemblée si on avait eu à la consulter, l’opinion du pays se prononce avec un tel éclat, un tel ensemble qu’il faut bien y voir

une volonté sérieuse et arrêtée ; de plus les instances réitérées de toutes parts qui viennent presser Alfred, lui donnent le droit de

faire ses conditions »… En outre Rémusat et Tracy font dépendre d’Alfred leur entrée au ministère, et la crainte que son refus

ne mît à sa place « un candidat hostile aux intérêts qui nous sont si chers » ; du reste « ce n’est pas sans boussole que vous vous

lancez dans la haute mer mais bien sur une sommation de Dieu »…

[Vichy 27 mai 1851]

. Elle est heureuse d’avoir retrouvé

Alfred, dont le plus grand orgueil est de « reconnaître qu’à l’épreuve vous vous étiez montrée plus forte que lui »…

Paris 14

juillet [1851]

. L’opération d’Alfred a détruit « le principe même du mal » : « Le pieux courage qu’a montré M

r

de Falloux est

au-dessus de tout éloge, Alfred n’a pas perdu cette occasion d’être admirable »…

Jeudi 4

. « Comme Alfred aura été regretté à

Flavigny et quel chagrin pour le Père Lacordaire que cet espoir trompé »… – « Je n’ai pu encore rien recueillir de l’effet produit

par l’article qui me tient en éveil […]. On prévoit l’impression des amis les plus chauds de M. Veuillot de présenter la vive

admiration du gros du public, du public indépendant, approbateur par-dessus tout du mérite »… Etc.

122.

Anne-Sophie Soymonof, Madame SWETCHINE

. 23 L.A.S. ou L.A., la plupart au comte Jules de Berton ;

37 pages in-8, nombreuses adresses (qqs légers défauts).

200/300

Paris 21 juillet

, recommandant Mlle Delfosse, musicienne, reçue par Mme de Saint-Cloud, et appréciée par Mme Murray

(sœur de la princesse de La Tremoille) et Mme de Lausse…

9 janvier

, à une bonne amie : quoique plongée aux trois quarts

dans le monde, « je n’y vis pas moins solitaire que vous, si j’en excepte les

superficies

de mon intelligence ; mes pensées qui

ne trouveraient guères d’écho, sont aussi entières et pas plus usées par le frottement que les vôtres […] nous sommes au