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politiques. Pensez que, bien qu’ils fussent des écrivains, ni Barrès, ni Maurras ne se sont vendus. L’essai idéal pour l’éditeur, c’est
l’essai psychanalytique sur Hitler ou sur la bourgeoisie »... La première partie de l’étude de Louis est « hors-cadre », pour le
public, et la seconde, en dehors de la ligne commerciale des éditeurs, sauf si ces derniers « s’adressent exclusivement au public
gaulliste », mais ils préfèrent laisser la diffusion de tels livres aux organisations politiques. Malraux examine les options : le
compte d’auteur qui « est toujours une ignominie », Gallimard, Plon, l’aide financière d’un copain, un prix bas, « faire un
supplément à un numéro du
Rassemblement
», soutenir une « solution Denoël ou Domat » par « une action parallèle, ce qui a
été fait pour celui de Ponchardier » [
Les Pavés de l’enfer
, 1950], etc. Enfin il n’est pas d’accord sur le titre : « je ne crois pas qu’il
faille séparer République et Gaullisme »...
79.
Henri MASSIS
(1886-1970). Manuscrit autographe,
Renan tel qu’en soi-même
, [1949] ; 35 pages in-4.
300/400
Belle étude sur la vie et l’œuvre d’Ernest Renan, publiée en 1949 sous le titre
Portrait de Monsieur Renan
(Paris, Robert
Cayla, 1949). Ce manuscrit, très travaillé, avec de nombreuses ratures et corrections et des collettes, a servi pour l’impression.
« L’optimisme transcendantal où baigne l’œuvre de Renan, l’ignorance et le dédain qu’il manifeste à l’endroit des passions
humaines, le refus que d’instinct il oppose aux plus profondes réalités de la vie, le sentiment qu’il donne de tenir le péché
originel et la misère de notre nature pour des choses nulles et non avenues, tout, chez Renan, semble bien fait pour nous laisser
croire que la vie lui avait été particulièrement clémente, qu’elle lui avait épargné ses douleurs, et qu’il n’avait jamais connu
d’expérience, ni la tristesse, ni la dévorante réalité du mal »...
On joint l’édition originale brochée de ce
Portrait de Monsieur Renan
(Paris, R. Cayla, 1949) avec envoi a.s. « à Robert Cayla
qui a mis ce
Portrait de Monsieur Renan
dans sa belle galerie sulpicienne, avec ma gratitude » ; plus 2 pages dactylographiées
avec corrections.
80.
Georges MATHIEU
(1921-2012) peintre. L.A.S. « Georges », [20 octobre 1997], à Betty Brunshwic, à l’Hôpital
Américain à Neuilly ; 1 page in-fol. avec vignette en relief en tête, enveloppe.
100/150
« Betty carissima, J’espère que tout continue d’aller bien pour toi. Je t’embrasse très affectueusement »…
81.
Georges MATHIEU
. L.A.S.,
Paris
, à un ami [le journaliste Paul Giannoli] ; 2 pages in-fol. à l’encre rouge, à sa
vignette et devise
Moulte de parte
.
150/200
« Que penser, cher ami, d’un rédacteur en chef qui ne se rend pas au marbre ? Et que penser d’un metteur en page à qui l’on
confie des photographies
exclusives
faites spécialement pour l’objet dont on parle et qui passe des documents d’archives vieux
de trois ans ? »…
82.
Charles MAURRAS
(1868-1952) Manuscrits autographes pour
La Balance intérieure
, vers 1895-1948 ;
38 pages formats divers (dont 3 tapuscrits corrigés).
500/700
Ensemble de 19 poèmes pour
L
A
B
ALANCE
INTÉRIEURE
(Lyon, Lardanchet, 1952), plus divers documents pour le livre. Il se
compose des éléments suivants, la plupart avec ratures et corrections :
Consolation de pourpre et d’or
(« vers 1895 ») ; [
Jardin
secret
] ; [
Les Corps perdus
] ; 3 tapuscrits corrigés : [
La Damnation de Faust
(fragment)],
La Monade rêvée
et
Ni peste ni colère
(1944) ;
À Virgile myste d’amour et de mort
, en 3 versions (novembre 1944) ;
Petite stèle pour la grande lyre d’Horace
, en
2 versions (août 1944) ;
Polymnie accoudée
, en 2 versions (novembre 1944) ;
Au roi du festin
, en 2 versions (« Martigues 1927
Clairvaux 1947 ») ;
Lai d’Aristote
, dédié « à mon jeune compagnon de captivité Jean Dalou » (Riom, novembre 1946) ;
Nouveau
regret de Joachim Du Bellay d’après une basse préface
, sonnet écrit en majuscules (« Lyon fin septembre 1944 S
t
Paul Saint
Joseph ») ;
Sur un air d’Aubanel. Allégorie du printemps
;
Berges et plages
, en 2 versions (« Riom 46 ») ;
Suite impaire des
saisons
;
Danaé sur son or d’après Titien
;
Pax
, en 2 versions (Clairvaux 1948) ;
Pour une aïeule
, fragments ; [
Reliquiæ foci
] ;
[
Le Repos disputé
]. Plus l’épigraphe du livre V, tirée des
Géorgiques
; et la Table des matières, en 2 versions (une incomplète).
83.
Charles MAURRAS
. 3 L.A.S. et 1 carte de visite a.s., à Jean Labadié, et une L.A.S. (minute) de réponse, 1915 et
s.d. ; 9 pages in-8 et 1 carte in-18, 2 en-têtes
L’Action Française
, une enveloppe, et 14 pages et demie in-8 à en-tête
L’Opinion
.
100/150
23 octobre 1915
. Maurras remercie Labadié de son article de
L’Opinion
. « Mais […] comment un bon esprit peut-il s’arrêter
aux rêveries bergsoniennes ? Croyez-moi, cela est aussi boche que de Fichte, plus boche que du Kant, c’est du Schelling tout
bonnement. C’est un individualisme métaphysique élevant le monde à un degré d’unité qui est purement chimérique ;
l’histoire du monde est faite de va-et-vient perpétuels [...], et les ratiocinations sur la valeur comparative du “passé” et du
“présent” confrontés comme deux absolus plus ou moins identiques sont des mots, des mots, des mots, même pas capables
de sauver la République ou d’excuser la démocratie »...
23 octobre 1915
. Longue réponse de Labadié qui rappelle que « Péguy
aussi était bergsonien », et évoque comment il devint bergsonien, à partir d’Auguste Comte, etc. D’autres lettres de Maurras
concernent des rendez-vous et entretien, des corrections d’épreuves...