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155 NOAILLES (Anna de). Âme des paysages.
Paris, « Cent femmes amies des livres », 1928.
Petit in-4 (253 x 197 mm),
box jaune, décor mosaïqué sur les plats de listels horizontaux et obliques en maroquin émeraude et en box beige
s’entrecroisant, titre à l’œser brun sur le premier plat, dos lisse orné de même, doublures de même box décorées
de listels mosaïqués en maroquin émeraude, gardes de moire chocolat, doubles gardes de papier-bois clair, tranches
dorées, couverture et dos, chemise et étui en balsa clair gainés de box jaune, emboîtage de toile moderne (
Rose
Adler, 1932 – A. Jeanne dor.
)
.
15 000 / 20 000
É
.
Elle est ornée de dix-sept pastels en couleurs de la comtesse de Noailles, dont cinq hors texte, gravés sur bois par
Pierre
Bouchet
.
Il s’agit du premier ouvrage édité par la société des « Cent femmes amies des livres ».
Tirage unique à
130
exemplaire numérotés sur japon (n°
117
).
M
R A , «
», dans sa seconde
période de création, suivant la mort de Legrain en
1929
.
Rose Adler (
1890
-
1959
), élève de l’UCAD, eut Noulhac comme professeur de dorure et exposa pour la première
fois en
1923
, lors de l’exposition des Arts décoratifs au pavillon de Marsan, où elle fut découverte par le couturier et
collectionneur Jacques Doucet, qui lui présenta Pierre Legrain. Ce fut le début d’une riche collaboration entre ces trois
personnalités tournées vers le modernisme.
Pendant six ans, Rose Adler travailla pour Jacques Doucet qui lui con a l’exécution d’une grande partie des reliures de sa
bibliothèque littéraire. L’in uence de Legrain durant cette première période dans l’œuvre de Rose Adler est indéniable.
Après avoir un temps exécuté elle-même ses reliures, elle s’en tiendra au dessin de ses maquettes.
« Très moderne, son talent s’est développé en même temps que sa manière se simpli ait... Le bon goût et l’élégance se
reconnaissent à la perfection de la coupe et à la beauté de la ligne. » (E. de Crauzat).
D
J
A (vente à Paris,
27
-
28
novembre
1951
, lot
235
),
D S
(vente à Paris,
21
mai
1963
, lot
176
)
L S
(ex-libris).
Dans son
Journal
, à la date du
3
juillet
1930
, Rose Adler se con e ainsi : « Jacques André est venu en n de journée
m’apporter les livres à relier. Il m’a dit : Ce que vous faites est absolument personnel et ne rappelle rien des autres. J’étais
contente. Le Magicien [Jacques Doucet] à qui j’aurais raconté cela aurait dit simplement : C’est évident ».
Après avoir été conservé dans les collections de trois des plus grands bibliophiles du XX
e
siècle, ce précieux exemplaire
a guré dans l’exposition
Une vie, une collection
(Bruxelles,
2008
, n°
147
, ill.).
Crauzat, II, 147-153 – Devauchelle III, 241-242 – Fléty, 9-10 – Peyré, 182-183 – Alice Caillé, Au seuil du livre, les reliures de Rose
Adler, 2014, II, cat. n°63, ill. – Rose Adler, Journal 1927-1959, Paris, Éditions des Cendres, 2014, pp. 17-18.