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78 VERLAINE (Paul). Poëmes saturniens.

Paris, Alphonse Lemerre, 1866.

In-12, maroquin havane, multiples filets à

froid en encadrement, dos orné de même, coupes filetées,

doublure de maroquin citron ornée d’un listel mosaïqué

en maroquin havane serti de multiples filets dorés en encadrement

, gardes en soie dorée, couverture et dos,

tranches dorées sur témoins, étui bordé (

Huser

)

.

3 000 / 4 000

Édition originale très recherchée du premier recueil de l’auteur.

Elle a été tirée à

491

exemplaires sur papier vélin, outre

5

exemplaires sur chine et

9

sur hollande.

« Verlaine était âgé de vingt-deux ans quand il publia ce premier volume, composé, s’il faut l’en croire, depuis longtemps.

Il était alors – confesse-t-il – sous l’influence de Baudelaire et de Banville et aussi de Mendès et des

Vignes folles

de

Glatigny » (Montel).

Précieux exemplaire d’Ernest Boutier avec cet envoi autographe signé de l’auteur :

à mon cher ami Ernest

Boutier, Verlaine

.

Cet ami de Verlaine, Edmond Lepelletier l’évoque, dans sa biographie de Verlaine, comme « un camarade, violoniste

amateur, garçon très original, un peu fantasque même, [...] qui a disparu, sans avoir rien publié, bien qu’il eût été

un instant mêlé au groupe naissant des Parnassiens, et qu’il eût sans doute, comme nous tous, en portefeuille, des

élucubrations, en prose et en vers. Ce Boutier a joué un rôle dans la vie littéraire de notre jeunesse : ce fut lui qui nous

fit connaître le libraire Alphonse Lemerre, et qui amena toute la bande parnassienne au passage Choiseul. D’où l’essor

poétique de

1869

. » En effet, « le révérendissime Ernest » – comme l’appelle Verlaine dans une lettre – l’avait mis en

contact avec Lemerre, qui n’était encore qu’un petit libraire spécialisé dans les ouvrages pieux, mais qui accepta d’éditer,

à compte d’auteur, les œuvres des jeunes poètes. Cette collection consacrée à la poésie contemporaine fut inaugurée

en

1866

par la parution de

Ciel, rue et foyer

, le premier recueil de Louis-Xavier de Ricard. En

1867

, elle accueillait les

Poèmes saturniens

de Verlaine.

M

ÉLANCHOLIA

, le premier cycle du recueil, étant dédié à Ernest Boutier, on peut considérer le présent volume

comme une sorte d’exemplaire de dédicace.

Somptueux exemplaire en fine reliure doublée de Huser.

Georges Huser (

1879

-

1961

) exerça à Paris de

1903

à

1955

. En

1891

, il fit son apprentissage dans l’atelier de David, rue

Mazarine, où, d’après Georges Heilbrun, « en quittant son travail le jeune apprenti rencontra souvent Verlaine qui allait

au Café Procope. Il ne se doutait certainement pas qu’il aurait à relier un jour tant d’éditions originales et de manuscrits

du poète ! »

La fragile couverture de l’ouvrage a été conservée au complet. Elle porte toujours la date de

1867

.

Exemplaire lavé, traces autour de l’envoi, quelques légères rousseurs subsistantes.

Montel, 5 – Galantaris, n

os

3-6 – Edmond Lepelletier, Paul Verlaine, sa vie, son œuvre, Paris, 1907, pp. 90-91 – Heilbrun, Verlaine, cat.

n°2, 1949, « Notice sur les reliures de Huser ».

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