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83 TITE-LIVE. Trad. Pierre BERSUIRE.
Première Décade.
Manuscrit sur papier, [Nord de la France ou Flandre (?),
vers 1470]. In-folio (376 x 266 mm), 282 ff. Écriture cursive, encre brune sur papier, 2 colonnes, justi cation :
272 x 208 mm, 46 lignes par page, réglure à la pointe sèche, réclames. Cahiers de 16 ff. sauf le premier, de 9 ff.
(onglet pour le f. 1), le cinquième, de 15 ff. (onglet sans manque de texte entre les f. 78 et 79), le douzième (qui a
18 ff.) et le dernier (10 ff.). Titres, titre courant et foliotation contemporaine rubriqués en rouge. Lettres ornées
(7 lignes, une au début de chaque livre) et têtes de chapitre alternativement rouges et bleues. Treize dessins à
la plume et à l’aquarelle – seul le frontispice est rehaussé d’or – dans des encadrements (201 x 136 mm pour le
frontispice à double colonne, environ 92 x 80 mm pour les autres dessins). Basane brune mouchetée, tranches
mouchetées rouges (
Reliure de la fin du XVII
e
siècle
)
.
20 000 / 30 000
MANUSCRIT TRÈS SOIGNÉ SUR PAPIER, GRAND DE MARGES ET TRÈS HOMOGÈNE, de la traduction de
Tite-Live par Pierre Bersuire, LA PREMIÈRE TRADUCTION EN FRANÇAIS D’UN ÉCRIVAIN IMPORTANT DE
L’ANTIQUITÉ. Le roi Jean le Bon commanda vers
1350
la traduction des trois Décades de Tite-Live alors connues à son
« petit serviteur » le bénédictin Pierre Bersuire, savant ami de Pétrarque. Celui-ci fit précéder sa traduction, achevée
vers
1358
, d’un glossaire commentant les mots du vocabulaire technique et institutionnel de l’Antiquité. Cette
traduction connut un succès important jusqu’à la fin du Moyen-âge.
Notre manuscrit s’ouvre sur le
Chapitre des mots estranges
(f.
1
à
4
), illustré du portrait de Bersuire en train d’écrire,
suivi de la
Table des rubriques des livres de la Première Décade
(f.
4
v à
9
). Commence ensuite (f.
10
) le Premier livre,
avec le
Proesme du translateur
illustré d’un dessin aquarellé rehaussé d’or occupant deux colonnes : Bersuire
présentant son livre au roi.
MANUSCRIT TRÈS PROBABLEMENT DESTINÉ À UNE FEMME.
L’illustration, concentrée aux livres
1
et
3
, privilégie deux histoires à valeur exemplaire dont des femmes sont à la fois
les héroïnes et les victimes, Lucrèce et Virginia : deux dessins pour le viol et la mort de Lucrèce aux ff.
40
v et
41
v ; et
8
dessins (ff.
97
v,
98
v,
99
,
99
v,
100
,
103
,
104
et
104
v) illustrant l’histoire de la vertueuse Virginia, tuée par son père pour
sauvegarder son honneur et sa liberté menacés par le décemvir Appius Claudius. Une seule scène de bataille, au f.
157
v
du quatrième livre. Les livres
5
à
10
, où s’illustrent classiquement le courage et la vertu des héros romains, n’ont reçu
aucune illustration. C’est donc l’histoire de Virginia qui occupe l’essentiel de l’illustration, avec des scènes très vivantes
du tribunal devant lequel se joue le sort de l’héroïne.