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les collections aristophil
des
Mille et une nuits
ou du
Décaméron
)
«tous les écarts les plus extraordinaires de
la débauche» par quatre maquerelles expéri-
mentées: Mme Duclos, Mme Champville, la
Martaine et la Desgranges, chacune chargée
du récit de 150 passions, dans une gradation
allant des plus simples jusqu’aux plus atroces
supplices et au meurtre. On choisit ensuite
avec soin les «accessoires», soit «huit jeunes
filles, huit jeunes garçons, huit hommes doués
de membres monstrueux pour les voluptés
de la sodomie passive, et quatre servantes».
Tout ce monde va vivre enfermé pendant
quatre mois d’hiver dans le château de Silling,
perdu dans la Forêt Noire, dont Sade décrit
longuement l’aménagement luxueux, avant de
transcrire les «
Règlements
», puis le discours
du duc aux jeunes victimes. Sade va pouvoir
enfin commencer le «récit le plus impur
qui ait jamais été fait depuis que le monde
existe». Il termine son «introduction» par des
récapitulatifs : «
Personnages du roman de
l’École du libertinage
», «
Sérail des jeunes
filles
», «
Sérail des jeunes garçons
», et «
Huit
fouteurs
». Une courte note relève quelques
points à développer.
Commence alors la «Première partie» des
120 journées de Sodome
, intitulée: «
Les 150
passions simples ou de première classe
composant les trentes journées de novembre
remplies par la narration de la Duclos
auxquels sont entremêlés les événemens
scandaleux du château en forme de journal
pendant ce mois là
»: «1
ère
journée. On se leva
le 1
er
de 9
bre
à 10 heures du matin ainsi qu’il
étoient prescrit par les règlements dont on
s’étoit mutuellement juré de ne s’écarter en
rien. Les quatre fouteurs qui n’avoient point
partagé la couche des amis leur amenèrent à
leur lever Zéphirine chez le duc, Adonis chez
Curval, Narcisse chez Durcet, et Zélamir chez
l’évêque. Tous quatre étoient bien timides,
encore bien empruntés, mais encouragés
par leur guide, ils remplirent fort bien leur
devoir, et le duc déchargea. Les 3 autres plus
réservés et moins prodigues de leur foutre
en firent pénétrer autant que lui, mais sans y
rien mettre du leur»… À la fin de la «Trentième
journée», Sade ajoute une note des «Fautes
que j’ai faites», qui devront être corrigées.