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les collections aristophil

Elève du peintre Charles Lhuillier et étudiant

aux Beaux-Arts de Paris, Raoul Dufy est très

vite repéré par la critique qui, découvrant sa

peinture à l’occasion du Salon des indépen-

dants en 1903, voit déjà en lui un «coloriste

de tempérament». Ebloui par le tableau de

Matisse «Luxe, calme et volupté», il adhère

au fauvisme dès les premières ébauches du

mouvement. S’inscrivent alors sur ses toiles

les caractéristiques de son trait aujourd’hui

encore si particulier: couleurs pures et vives

esquissent un quotidien de rues et de villages

toujours festif et animé.

Parti pour le Sud de la France en compagnie

de Braque, Dufy découvre les recherches de

Cézanne sur le cubisme. Sans abandonner les

tons fauves de ses débuts, il perfectionne son

trait qui devient peu à peu plus géométrique.

À partir de 1910, il réalise les bois gravés des

œuvres d’Apollinaire et Verhaere, collabore

avec le couturier Paul Poiret, pour qui il

imagine de sublimes tissus, et s’essaie à la

décoration théâtrale grâce son amitié avec

Jean Cocteau.

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RAOUL DUFY (1877-1953)

Paysage à la tonnelle

Huile sur panneau

18,5 x 52,5 cm

Landscape with Arbor

Oil on panel

18,5 x 52.5 cm (7,2 x 20,6 inches)

25 000 / 35 000 €

RAOUL DUFY (1877-1953)

45383

provenance :

Galerie Louis Carré

bibliographie :

Maurice Laffaille, Fanny Guillon-Laffaille,

Raoul Dufy, catalogue raisonné de l’œuvre

peint, Supplément, Éditions Louis Carré et

Cie, Paris, 1985, n° 2045, reproduit page 168

En 1926, observant les vacanciers sur la jetée

à Trouville, il réalise que la couleur marque

plus durablement l’esprit que le contour.

Dissociant alors les teintes du trait, il offre à

sa palette une véritable autonomie. N’étant

plus au service du dessin, la couleur s’impose

rapidement comme l’élément déterminant

du langage pictural de Dufy et donne à sa

peinture une singularité immédiatement

reconnaissable.

En 1936, le peintre réalise La Fée Electricité,

une œuvre monumentale de 624m2 mêlant

mythologie et penseurs du siècle, conçue

pour le pavillon de l'Électricité de l’Exposi-

tion universelle de 1937 et exposée depuis

au musée d’art moderne de la ville de Paris.

Les aquarelles que nous présentons attestent

tant de cette fascination de l’artiste pour la

couleur que de sa quête de la simplicité,

exprimant cette gaieté sincère qui a valu à

Dufy le surnom de «peintre de la joie».